La tactique de ROYAL et la fausse naïveté de MéLENCHON
On peut d’abord se demander pourquoi Jean-Luc MéLENCHON accorde un entretien au Figaro du 25 avril (dont le propriétaire Dassault est un ami de SARKOZY de NAGY BOCSA) qui résume son propos de la sorte : « Il n’y a pas de majorité présidentielle possible avec BAYROU ». On ne peut pas dire que MéLENCHON aide ainsi la candidate ROYAL en pleine manœuvre politique face à BAYROU et ses électeurs.
MéLENCHON analyse pourtant bien la tactique de Marie-Ségolène ROYAL qui « (…) est en train, très habilement, de le mettre au pied du mur. Je crois qu’elle veut obliger François BAYROU à sortir des généralités (…) ». C’est pourquoi elle accepte un dialogue à condition qu’il soit public et elle souhaite s’adresser directement aux électeurs du Centre : la politique de la main tendue n’exclut jamais l’offre de maroquins sur la base du projet politique de ROYAL.
La démarche est habile, mais pas franchement nouvelle, et elle vaut mieux que les coups de boutoir du camp sarkozyste.
MéLENCHON, qui est vraiment de gauche, nous dit qu’il a fait le pari de la confiance : « Je ne crois pas qu’elle souhaite cette rencontre pour faire une alliance ». Mais comme il n’en est pas absolument sûr, MéLENCHON, il espère peut-être par un entretien décalé favoriser le maintien d’une ligne politique à gauche.
Concernant la question européenne, MéLENCHON nous rappelle que « (…) ROYAL a répété son respect du non le soir même du 1er tour ».
Jean-Luc MéLENCHON est trop intelligent pour ignorer que le respect ne vaut pas acquiescement et que Marie-Ségolène ROYAL respecte aussi SARKOZY de NAGY BOCSA dans le débat démocratique tout en récusant ses positions politiques.
Alors cet entretien est une bonne illustration de la fausse naïveté affichée d’un homme politique pour tenter de perturber les manœuvres en cours.
Alexandre Anizy