ROYAL et HOLLANDE : OPA sur le PS
Dimanche 6 mai, peu avant 20heures, Marie-Ségolène ROYAL faisait savoir aux grands médias qu’elle interviendrait dès 20 heures, ce qui est inhabituel. De plus, nous n’oublions pas que le soir du 1er tour, elle avait su attendre habilement que les autres candidats s’expriment avant elle, récoltant ainsi quelques louanges et des ralliements immédiats : elle poursuivait ainsi sa « méthode messianique » de communication (tenue blanche de madone, agencement en cercle autour d’elle dans les assemblées participatives ; « incarnation du changement », « dressez-vous vers la Lumière » etc.).
Dimanche 6 mai, c’était une autre page qui s’ouvrait déjà dès 20 heures sur les écrans de télévision. En intervenant immédiatement, Marie-Ségolène ROYAL se portait à la tête du mouvement d’une France de la rénovation : elle coupait ainsi l’herbe sous les pieds de STRAUSS-KAHN et FABIUS qui n’allaient pas manquer de se démarquer… mais qui étaient ainsi contraints de prendre acte de l’appel de la madone.
Dès le lundi matin, François HOLLANDE menait de son côté son offensive médiatique visant à rassembler derrière sa fonction de Premier Secrétaire toutes les forces socialistes pour la bataille de juin. L’addition d’un discours rassembleur, d’une maîtrise de l’appareil du parti, de la peur d’un raz-de-marée « sarkozyste » fort probable, a incité les éléphants et les barons ambitieux à rabattre leurs caquets à la sortie du Conseil National du Parti, lundi en fin d’après-midi.
Objectivement, il faut bien analyser ces manœuvres comme les premiers pas d’une OPA sur le PS par ROYAL et HOLLANDE, dont les armes sont complémentaires.
Dans cette bataille à venir, Marie-Ségolène ROYAL retrouvera un chevalier servant comme un hidalgo.
Alexandre Anizy