Dominique STRAUSS-KAHN : un perdant brillant
Dominique STRAUSS-KAHN est à n’en pas douter un homme brillant qui, à partir de sa naissance à Neuilly s/seine en 1949 jusqu’à aujourd’hui, n’a apparemment jamais connu les affres de la misère ni même du besoin. Il n’empêche qu’il devint socialiste au milieu des années 70 en commençant par le CERES de Jean-Pierre CHEVéNEMENT : 1ère erreur de positionnement, étonnante pour un brillant joueur d’échecs.
Très vite liant son avenir à celui de Lionel JOSPIN, il sert le Premier Secrétaire à partir de 1981 et entame une carrière d’élu ou de ministre à partir de 1986 jusqu’à ce jour, hormis une courte interruption due aux affaires.
Homme gâté par la vie et le destin, Dominique STRAUSS-KAHN est devenu trop sûr de lui, de son autorité, de ses réseaux (comme on dit) : il sera un moment impliqué dans des affaires (exemples : antidater une de ses factures d’honoraires ; recevoir et égarer durant un temps une « cassette Méry » réputée compromettante pour Monsieur CHIRAC) où il obtiendra finalement un non-lieu. Si l’oligarchie se permet des choses par rapport aux citoyens lambda, il ne faut pas perdre de vue qu’en son sein le combat fait rage et qu’il n’y a pas de place pour le dilettantisme et la négligence : 2ème erreur que nous qualifierons « d’appréciation et de comportement.
STRAUSS-KAHN a aussi l’art de cultiver les amis « sensibles » pour un homme dit de gauche : Denis KESSLER (le « penseur » de la refondation au patronat sous l’ère du baron Ernest - Antoine SEILLIèRE de LABORDE), Alain MINC (le petit conseiller du CAC 40), etc. Pour un rénovateur, s’afficher avec des figures emblématiques du capitalisme est d’une maladresse incommensurable en terme de communication.
STRAUSS-KAHN incarne la vague sans précédent de privatisations sous le gouvernement JOSPIN. Agir de la sorte sans amender le logiciel du PS revient à commettre une faute politique grave : c’est la 3ème erreur, la plus grave .
Au soir de la défaite de Marie-Ségolène ROYAL, il se place d’emblée en rénovateur disponible pour mener les batailles à venir à la tête d’une social-démocratie décomplexée : pourquoi ne l’a-t-il pas fait plus tôt ?
Aujourd’hui, c’est un général aux troupes étriquées dans l’appareil du parti : il n’a pas les moyens de ses ambitions.
Alexandre Anizy