Marie-Ségolène ROYAL une imposture (Vichy II)

Publié le par Alexandre Anizy

Ainsi la madone du PS aurait repris le 6 mai à 20h05, quasiment mot à mot, des paroles prononcées par MITTERAND le 19 mai 1974.

Quelque chose comme : « le vent se lève, il faut tenter de vivre ». Ah non, ça c’est du Paul VALéRY ! Enfin, dans cet esprit de dynamique éolienne infinie.

Si on savait que les propositions de Marie-Ségolène ROYAL n’étaient guère originales, on peut admirer son talent pour le copier/coller. Celle qui prenait la posture d’une femme politique encline à la modernité et garante de l’ancrage à gauche, a révélé toute sa mesure, ou sa démesure, lorsqu’elle a décidé de « bouger les lignes » entre les 2 tours en rencontrant l’opni BAYROU (objet politique non identifié) : c’était un remarquable bras d’honneur aux militants socialistes, tout particulièrement pour les puissantes fédérations dogmatiques (Nord, Pas-de-Calais, Hérault, Bouches-du-Rhône).

Grâce aux sondages commandés par les adversaires, ROYAL se présentait peu à peu comme la seule qui pouvait éviter une débâcle après le camouflet du « non » au référendum, et maintenir les choses en place, ce qui ne pouvait que séduire l’appareil politique et les vieux militants du PS, qui est un parti d’élus (40 % des adhérents le sont, avant la campagne de recrutement à 20 € sur Internet) et une proportion considérable d’employés municipaux, départementaux et régionaux. En fait, pour 75 % environ des votants des primaires, il s’agissait d’abord d’assurer la victoire électorale de leur employeur en suivant les oracles des instituts de sondage qui n’accordaient une chance qu’à la Dame du Poitou. Dans les primaires socialistes, le vote ROYAL est très important dans la France semi-rurale (peu de vieilles industries, peu d’immigrés) : « la terre, elle, ne ment pas », disait déjà PéTAIN. Les cartes électorales non plus.

Marie-Ségolène ROYAL est une femme libre. Elle ne s’encombre pas d’un corpus idéologique ringard et elle préfère mettre en avant ses convictions profondes : drapeau et identité nationale, encadrement militaire des jeunes délinquants, plus de policiers. Avec elle, la France aurait eu l’ordre juste (un oxymoron ou pour le moins un concept à géométrie très variable) et la sécurité durable.

Marie-Ségolène ROYAL s’est présentée comme une socialiste hors cadre, quasiment une rebelle (voir ses histoires avec son papa), alors que c’est une énarque qui doit tout au Prince : ah ! cette séquence filmée en 1988 à l’Elysée (juste après la victoire électorale du Prince) où elle insiste lourdement, en pleine cérémonie protocolaire, pour qu’il lui donne un coup de main à dégotter une circonscription… ROYAL est le parfait exemple des apparatchiks qui se positionnent dans les médias comme étant en dehors du sérail et qui se prétendent en même temps des « mal-aimés » : faute de convictions sincères et de charisme réel, « suscitons la compassion pour gagner la bataille des cerveaux », doivent se dire ces démagogues.

 
Enfin cette différenciation permanente dans la rhétorique (en tant que femme ou mère de famille) segmente le peuple (les gens, dans le lexique royaliste) en fonction des genres masculin et féminin. Elle arguait même de son genre pour étayer son idée de « présider autrement ». Or il nous semblait que le PS était un parti progressiste, dont une ambition estimable était justement de lutter contre l’état de nature !

Lorsque Marie-Ségolène ROYAL rêve à voix haute (devant les micros) qu’un futur G7 avec Angela MERKEL et Hillary CLINTON aurait « de la gueule », on atteint le degré zéro du politique puisque seul compte dans cette vision le genre des protagonistes. Car pour le reste, les femmes au pouvoir nous ont montré qu’elles l’exerçaient comme les hommes : Indira GANDHI (stérilisation chimique de milliers d’indiens à leur insu), Golda MEIR (la guerre), Benazir BHUTTO (une des plus grosses fortunes du Pakistan … qui se goinfrait avec son mari dans les caisses de l’Etat, et qui de son exil semble revenir dans les « valises de Washington »), Margaret THATCHER (la guerre, la « casse sociale »).

 
Le 6 mai, nous avons échappé à l’évanescence royaliste. Malheureusement, ce ne sera peut-être qu’un répit.

 
Alexandre Anizy