ROYAL et HOLLANDE Offensive au Conseil National du PS

Publié le par Alexandre Anizy

Marie-Ségolène ROYAL et François HOLLANDE poursuivent la « blitzkrieg » pour conquérir le leadership au PS, ce que nous avions annoncé dans notre note intitulée « OPA sur le PS ».

Commentons d’abord la forme.
Samedi 12 mai 2007, le « couple ROYAL – HOLLANDE » est arrivé ensemble dans la même voiture à la Mutualité où siégeait le Conseil National du PS : lui dans sa tenue sarkozienne (vous vous souvenez de la photo de Paris Match où le choc de la photo en disait plus long que le fond maquillé des pensées), elle dans un ensemble plus guerrier (pantalon noir, veste blanc et noir, avec la touche féminine –l’écharpe rose). Il s’agissait de contrecarrer les vilaines rumeurs qui bruissent dans les salons parisiens et les salles de rédaction.

Il paraît même que le fiston Thomas (celui de la « ségosphère », comme on dit) déployait une banderole « Gloire aux dirigeants qui font bloc avec Ségolène », qui sentait bon le culte du chef et l’injonction de suivre pour les lieutenants. Un fils qui idolâtre sa maman, c’est d’abord touchant.

Prenant la parole dès l’ouverture, Marie-Ségolène ROYAL fit l’éloge de sa personne dans cette belle campagne, car c’est elle la première qui avait compris les aspirations des gens (la vie chère, la valeur travail, etc.) que SARKOZY de NAGY BOCSA lui subtilisa avec talent (et immoralité peut-être ?), et elle cajola comme une maman les élus socialistes qui sont en première ligne et l’appareil du parti qui l’a si bien aidé dans cette bataille perdue mais prometteuse. Ayant passé sa pommade, l’infirmière ROYAL quittait la salle sans trop tarder : pourquoi écouter les sous-fifres du parti quand on se veut branchée en ligne directe avec les gens ?

La suite se jouait à l’extérieur, et ainsi sans concurrence : la madone adressait directement aux militants son message politique du jour.

A l’intérieur, HOLLANDE maîtrisait son sujet, puisqu’il avait, aussitôt après l’intervention de la madone, rappelé que les législatives de juin étaient périlleuses pour le parti et ses élus : monter au scrutin en ordre dispersé serait catastrophique, ce que tous les élus ont bien intériorisé. Le débat politique fut limité à sa plus simple expression et on passa vite aux questions d’intendance et de cuisine électorale.

 
Commentons ensuite le fond.
Devant les médias, le message royaliste était le suivant : le PS doit choisir très vite son candidat présidentiel pour 2012 après les législatives de juin. Une idée simple, issue du bon sens,  veut que ce futur candidat soit aussi le 1er Secrétaire du parti : on ne peut pas lui reprocher d’être cohérente, après avoir brillamment observé que son adversaire était le candidat et le patron de son parti.

Dans la foulée, son chevalier servant Jean-Louis BIANCO déclarait qu’il la voyait bien à cette place de candidat, puisqu’elle avait su comprendre les évolutions de la société et parce que le royalisme va bien au-delà de la formule classique de la social-démocratie, ce qui est exact : il ratisse largement à droite.

Pendant ce temps, HOLLANDE jouait une partition qu’il connaît bien (peut-être est-ce la seule à sa portée ?) : la bataille est là, et pour éviter la déroute, il convient de former le carré autour du Premier Secrétaire. Ensuite, c’est promis, il organisera en toute impartialité le débat critique dans le parti et le prochain congrès où il se remettra en cause.

 
La tactique des alliés objectifs que sont ROYAL et HOLLANDE est limpide : charge à lui d’étouffer la critique pendant un mois de campagne pour cause d’unité des forces, et puis après, pour avoir su limiter la débâcle, de lancer la consultation de la base en vue du congrès ; charge à elle de maintenir sa popularité dans les sondages d’opinion (l’adversaire l’aidera pour cela, puisque c’est toujours son intérêt) et de faire valoir auprès des militants sa ligne personnelle, à défaut d’une ligne politique qu’il convient de ne pas préciser pour demeurer une femme libre.

Pour ces alliés objectifs, la partie est déjà bien engagée.

 
Alexandre Anizy

Publié dans Notes politiques

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :