Bataille idéologique selon Susan GEORGE

Publié le par Alexandre Anizy

En France, avec l’arrivée du président SARKOZY de NAGY BOCSA, on peut dire qu’une bataille idéologique s’est achevée sur une victoire de la droite. Pour Susan GEORGE (voir Libération du 15 mai 2007, page 22), « la mondialisation néolibérale, c’est en dernière analyse la victoire idéologique de ceux que j’appelle les gramsciens de droite parce qu’ils ont compris le concept « d’hégémonie culturelle » forgé par le penseur marxiste Antonio GRAMSCI (…). La classe dominante triomphe lorsqu’elle est arrivée à faire penser les gens comme ils doivent penser. Si l’on arrive à occuper la tête du peuple, nul besoin de coercition : les cœurs, les mains et les votes suivront. »

Aux USA, nous dit Susan GEORGE, bien plus d’un milliard de dollars a été dépensé par des fondations privées pour que la pensée de droite se répande et devienne le « sens commun » des décideurs, des intellectuels, des cadres supérieurs et moyens, des professions libérales, etc.

Dans les années 80, sous l’impulsion de REAGAN et THATCHER, la bataille idéologique faisait rage face à un bloc communiste à la dérive (à titre anecdotique : nous nous souvenons des cours extraordinaires – par la forme - du professeur Alexandre ADLER, qui a bien changé depuis ces temps glorieux). 1989 est l’année de toutes les défaites. Mais il fallait ensuite gagner la bataille des idées pour asseoir pour longtemps l’emprise du capitalisme en mode libéral.

Pour nous, il apparaît clairement que cette guerre idéologique a été remportée parce qu’elle s’appuyait sur des faits objectifs : l’échec concret d’une économie centralement planifiée et l’absence d’une nouvelle doctrine. Néanmoins, la droite a compris que ces 2 conditions favorables n’étaient pas suffisantes pour dominer totalement : il fallait aussi combattre idéologiquement pour assurer politiquement la victoire économique incontestable.

Aujourd’hui en France, même l’opposition ne parle que d’économie de marché (avec sa rustine « sociale » pour faire peuple), d’Europe fédérale ouverte à tous les vents mauvais, de régulation d’une mondialisation incontournable parce que de toute façon bénéfique pour tous. Le bon sens populaire a montré qu’il rejetait cette « pensée - kit », ce qui ne signifiait pas qu’il allait adhérer aux sirènes des démagogues royalistes.

Pour Susan GEORGE, membre du Conseil scientifique d'ATTAC, « il n’y a pas de combat plus urgent que celui de la connaissance, si ce n’est celui de l’unité (…). La connaissance n’est pas un luxe ni le fait d’une quelconque minorité, (…) Plus on la partage, plus elle est féconde, plus elle augmente. Elle est le carburant du mouvement alter mondialiste. ».

Outre qu’il a une certaine connotation « new age » (i.e. une bondieuserie pour bobos inoffensifs), cet outil ou cette arme nous paraît bien dérisoire pour engager une bataille idéologique : où sont les faits, les concepts, la doctrine ?

Alexandre Anizy

Publié dans Notes politiques

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