Dominique STRAUSS-KAHN et le Rubicon (I)
Le 6mai 2007 à 20 heures, Dominique STRAUSS-KAHN était sur France 2 en direct pour tirer sur le Quartier Général du Parti Socialiste après la défaite royaliste. Il était offensif, ce qui n’est pas courant avec cet « éléphant ». Mais patatras ! Une semaine plus tard, il se plaçait à nouveau dans un schéma défensif, en ayant fait machine arrière à propos du responsable de l’échec électoral.
En effet, pour ne pas déplaire aux militants (ah ! les fameux sondages …), il a positionné François HOLLANDE dans sa ligne de mire et non plus la candidate. Ce changement tactique est-il bien raisonnable ? Non, évidemment. Car qui était le candidat ? Marie-Ségolène ROYAL. Qui a mené politiquement – à défaut de l’avoir dirigée – cette campagne électorale ? Marie-Ségolène ROYAL. Qui donc est le responsable du résultat ? Marie-Ségolène ROYAL. Les subalternes n’ont que des responsabilités secondaires.
Le bon sens a déjà quitté l’équipe de STRAUSS-KAHN le conquistador.
Dominique STRAUSS-KAHN peut-il avoir une autre stratégie de conquête élyséenne ? La réponse est oui. Mais elle nécessite une prise de risque.
Quand doit-il le créer ? Juste après les élections législatives de juin 2007, une dernière escarmouche brutale contre le Quartier Général lui permettra de rompre en emportant ses troupes. Dans l’art de la scission, STRAUSS-KAHN a un expert (ex trotskiste, c’est pas rien de le dire !) en la personne de Jean-Christophe CAMBADéLIS, qui a déjà compris la décomposition du Parti Socialiste (autre argument prouvant son inutilité pour DSK) en le comparant à un tonneau : « Les planches sont pourries, il ne reste plus que les cercles de fer qui l’entourent. Les cercles représentent les différentes structures du parti (dont les élus), qui ne souhaitent pas de modification mais la défense de leurs intérêts et de leur situation ».
Si STRAUSS-KAHN veut être sur le champ de bataille en 2012, avec une armée solide en ordre de marche, il doit, selon nous, emprunter le chemin de la rupture. STRAUSS-KAHN a-t-il les ressources psychologiques pour franchir le Rubicon ? Nous en doutons.