Dominique STRAUSS-KAHN et le Rubicon (II)
En admettant que Dominique STRAUSS-KAHN franchisse le Rubicon, il doit préalablement (c’est mieux) choisir entre 2 options. Nous considérons comme acquis le fait qu’il se positionnera au centre, gauche bien entendu : peu importe l’appellation retenue.
Disposant du nombre suffisant de députés, STRAUSS-KAHN peut créer son groupe parlementaire. Fort de cette tribune nationale, il mène sa stratégie de différenciation par rapport à son ancien parti et à son rival centriste François BAYROU.
Ce scénario est difficile, parce que l’espace politique sera encore réduit, d’une manière ou d’une autre, par le président SARKOZY de NAGY BOCSA. La possibilité d’éliminer BAYROU et la représentante du Parti Socialiste au 1er tour présidentiel est faible mais non nulle.
La meilleure configuration pour ce scénario est celle où BAYROU n’a pas pu créer son groupe parlementaire pour cause d’effectif insuffisant. Dans ce cas, STRAUSS-KAHN pourrait négocier en position de force son entrée dans le MoDem en apportant ses troupes et ses députés pour constituer le groupe parlementaire.
Si cette option possède un avantage certain par rapport à la précédente, à savoir l’absence d’un concurrent au centre, elle présente un obstacle supplémentaire : il faut éliminer BAYROU dans une compétition interne pour qu’il renonce à être candidat, voire appui STRAUSS-KAHN dans sa campagne. Cette hypothèse de retrait, voire de soutien, est hautement improbable, compte tenu de la personnalité de BAYROU.
Dans ce scénario, l’objectif réaliste serait de prendre le pouvoir dans le MoDem en phagocytant BAYROU, l’obligeant en désespoir de cause soit à se présenter en homme seul soit à la tête d’un groupuscule.
Dans tous les cas, le parcours du combattant STRAUSS-KAHN n’est pas sans embûches. Mais à nos yeux, la scission avec ses variantes est la seule voie possible pour être dans l’arène en 2012.