L'envol de la Chine
La Chine est redevenu le grand pays qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être. Il doit cette résurrection à la reprise de ses valeurs ancestrales. Forte de ses capacités de production et de ses ressources humaines, mais aussi consciente du marché potentiel que le pays représente pour les grands groupes industriels et commerciaux étrangers, l’oligarchie chinoise a réussi l’essor économique intérieur et extérieur.
D’abord, l’implantation d’un industriel étranger en Chine ne peut se faire sans une compensation pour cet accès autorisé : le prix en est souvent un transfert technologique. Les discussions sont longues, tradition oblige, et le succès n’est jamais garanti pour l’étranger.
Lorsque le business semble bien lancé, on peut se retrouver contraint de revenir à la table des négociations : c’est ce qui vient d’arriver aux Allemands (Siemens et ThyssensKrupp) avec l’extension du train à lévitation magnétique (Maglev). Pourquoi ?
La Chine, qui d’ordinaire ne se préoccupe guère des protestations de sa population, a cette fois-ci donné tribune aux futurs riverains qui s’opposent au projet, parce que des radiations émises par le train pourraient présenter un danger pour leur santé. Cette campagne tombe à pic pour le nouveau numéro 1 du Parti à Shanghai après le limogeage pour corruption de son prédécesseur : entreprenant un grand nettoyage à la demande du Parti, il peut ainsi restaurer l’image de l’oligarchie en donnant raison aux consommateurs chinois : que peuvent dire les Occidentaux face à l’utilisation du principe de précaution ?
Pour sauver leur mise, les partenaires étrangers devront d’une manière ou d’une autre céder un avantage : soit un nouveau transfert technologique sur ce projet, soit un accord favorable à la Chine sur un autre projet.