Le Parti Socialiste est un espace sidéROYAL

Publié le par Alexandre Anizy

Les partisans de Marie-Ségolène ROYAL voudraient nous faire croire qu’elle incarne un Renouveau du parti socialiste. Rien n’est moins sûr. Pour nous, elle serait plutôt le signe d’une décomposition définitive.

17 millions d’électeurs, comme elle se plaît à le répéter dans toutes ses communications, c’est le plus mauvais score d’un candidat dit de gauche au 2ème tour présidentiel depuis 1965. Faut-il aussi rappeler qu’un tiers des électeurs de la madone ROYAL ne sont fondamentalement que des anti-SARKOZY de NAGY BOCSA ? (A contrario 10 % des suffrages SARKOZY de NAGY BOCSA sont des votes anti-royal)

Le diagnostic royaliste, conforme à celui des commentateurs bien informés, d’une droitisation de la France est faux : les enquêtes d’opinion (Dieu sait pourtant qu’elle les chérit !) recueillies avant et pendant la campagne montrent que c’est une France majoritairement à gauche en décembre 2006 qui place SARKOZY de NAGY BOCSA à l’Elysée.

Si ce potentiel initial n’a pas été transformé en vote, cela montre que l’absence de programme marqué idéologiquement chez le PS, auquel il convient d’ajouter le déficit de la madone par rapport au joggeur en matière de leadership, expliquent l’échec cuisant des présidentiels. La défaite relative des législatives confirme cette analyse : il n’y a pas de droitisation de la France.

Par conséquent, les signes d’un rapprochement même tactique avec le centre de François BAYROU est une erreur politique majeure, puisqu’il n’apporte aucun gain supplémentaire significatif par rapport au report habituel entre MoDem et PS.

 

Depuis 10 ans à la tête de l’appareil socialiste, François HOLLANDE n’a rien fait pour doter le parti d’une nouvelle ligne politique, de nouveaux outils idéologiques. Bien au contraire, d’aucuns le soupçonnent d’avoir alimenté les querelles partisanes pour mieux concilier les exigences contradictoires des tendances personnelles, i.e. sans clivage politique réel.

Pour Jean-Christophe CAMBADéLIS, « (…) l’immobilisme du Parti socialiste a pris sa source dans la candidature non avouée de François HOLLANDE à l’élection présidentielle ». Si elle n’est pas fausse, l’analyse est un peu courte. Il est vrai qu’aller plus loin implique une mise en cause de son mentor, Dominique STRAUSS-KAHN.

Pour Claude BARTOLONE (bras droit de Laurent FABIUS), « Une majorité de citoyens, en particulier les ouvriers et les salariés des régions en mutations économiques et sociales, n’a pas considéré que nous étions porteurs d’un projet qui puisse les rassurer sur leur avenir. » C’est une analyse plus politique que la précédente, et en tout cas plus essentielle pour la refondation du Parti.

En effet, le parti socialiste a perdu toute doctrine structurée, ne gardant de son « passé marxiste » qu’un squelette ridicule, i.e. son manichéisme, parce que les militants et les sympathisants ont toujours besoin d’une perspective utopique. C’est ce que leur a offert Marie-Ségolène ROYAL pour transcender le « vide politique socialiste » : une posture mystique et des références religieuses dignes d’un prédicateur et incongrues chez une vraie laïque. La madone s’est évertuée à exalter ses troupes et à materner la société française, en bâtissant sa campagne sur l’émotion et l’improvisation.

L’appareil du parti socialiste ne repose plus sur une doctrine structurée, car comment expliquer que ses sympathisants veuillent à la fois une alliance avec la LCR de BESANCENOT et avec le MoDem de BAYROU ? Le PS n’est plus qu’une étiquette lumineuse apposée sur des candidats sans conviction et sans idéologie, i.e. vides de sens.

On peut en conclure que le Parti Socialiste est un espace sidéroyal !

Alexandre Anizy

Publié dans Notes politiques

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