Boycotter les distributeurs privés d'électricité

Publié le par Alexandre Anizy

C’est fait : les fanatiques doctrinaires orthodoxes de Bruxelles nous ont octroyé un marché de concurrence pure et parfaite pour la fourniture d’électricité. Rappelons qu’ils ne font qu’appliquer la logique du marché unique présenté en 1986 par le social traître Jacques DELORS, Président de la Commission Européenne.  

Qu’un marché de concurrence pure et parfaite soit instauré laborieusement par décret nous paraît déjà une farce hilarante : on croirait entendre le maître dire à l’esclave « sois libre » ou bien Roger NIMIER à sa fille Marie « que dit la reine du silence ? ».

Aux dires des spécialistes, cette déréglementation va faire monter les prix dans une proportion spectaculaire. Rappel : ceux qui auront basculé vers le privé ne pourront plus revenir en arrière. Est-ce une disposition vraiment conforme à la théorie libérale ? Non.

Compte tenu de l’insuffisance de l’offre en Europe, les augmentations seront inévitables. Rappelons ici que les entreprises ont pu expérimentées les joies de la libéralisation : les conséquences économiques ont été si catastrophiques que le gouvernement les a autorisées à revenir aux tarifs réglementés…
MAIS Bruxelles condamnera ce retour au bercail…
ET les particuliers n’auront jamais cette indulgence provisoire.

Rappelons que la théorie économique a démontré que, dans certains cas, une situation de monopole est plus efficiente qu’un marché libre et que si ce cas est régulé, le bien-être collectif s’en trouve amélioré. L’électricité fait partie de ces cas, à cause des coûts faramineux des infrastructures de production et de distribution, et de l’impossibilité de stocker à grande échelle le produit.

On s’étonne qu’un économiste spécialiste comme Elie COHEN considère le fatalisme comme un argument rationnel en faveur de la déréglementation : « L’ouverture du marché de l’énergie aux particuliers est inévitable. D’abord c’est le résultat de la dérèglementation lancée il y a 20 ans. (…) Ensuite, il faut être clair, régulés ou non, les prix de l’énergie vont augmenter (…). » (Le parisien, 1 juillet 2007).

Expliquons les choses simplement : parce que les coûts des matières premières représentent environ 50 % du coût de la facture, parce que les prix de ces matières premières vont augmenter inéluctablement, alors les prix de l’énergie distribuée vont augmenter pour tout le monde ; MAIS parce que le marché de l’électricité sera totalement libre en 2010, EDF pourra augmenter encore plus ses prix puisque ses pseudo concurrents seront de toute façon chers, voire très chers. Autrement dit, à partir de 2010, tous les distributeurs d’électricité se goinfreront.

En tant qu’administrateur au sein du Groupe France Télécom,  Elie COHEN connaît bien les avantages pour une entreprise publique lorsque son marché est déréglementé.

Faut-il rappeler qu’en France les opérateurs de téléphonie mobile ont été récemment condamnés pour entente illicite ?

 
En Allemagne, le marché de la fourniture d’électricité est dit libre depuis 1998, mais les pouvoirs publics attendent toujours la fameuse baisse théorique des prix grâce à la concurrence pure et parfaite ! Le fait que le marché soit partagé entre 4 oligopoles qui dictent leur(s) condition(s) a éveillé les soupçons d’entente illicite (tiens donc !) : en décembre 2006, une perquisition a été menée aux sièges des 4 groupes.

Il semble, d’après des associations de consommateurs, que les prix réels aient augmenté de 26 % depuis 2002.

Grâce à Bruxelles, depuis le 1 juillet 2007, les 4 oligopoles allemands n’ont plus besoin de l’autorisation des Länder pour augmenter leurs tarifs. Conséquence immédiate : les prix augmentent partout en Allemagne, notamment de 7 % à Berlin.

Nous vous épargnons les méfaits du « marché libre » aux Etats-Unis.
Les faits valent mieux que tous les discours et promesses. En Europe, les faits ont encore une fois invalidés la théorie libérale : le  pire est à venir.

 
Avec les fanatiques doctrinaires orthodoxes de Bruxelles, le consommateur français ne gagnera rien, bien au contraire. Alors, avec Nicolas DUPONT-AIGNAN, député de l’Essonne, nous appelons au boycott des opérateurs privés.

Alexandre Anizy