Dans la crise bancaire, la liste des perdants s'allonge
Dans notre note du 20 septembre 2007, nous évoquions les acteurs financiers français qui ont dû prendre acte de leur implication relative dans la crise du crédit immobilier américain. Dans notre note du 17 septembre, nous parlions de la Northern Rock Bank.
Le marché financier global a en quelque sorte mutualisé les risques, notamment avec les produits dérivés : c’est une gigantesque salade niçoise, pour reprendre une expression usitée par ailleurs. L’avantage de la mutualisation, c’est bien sûr la dilution des pertes sur un nombre plus élevé de perdants ; elle n’empêche pas les pertes.
Le 1 octobre, les suisses UBS (leader incontesté en gestion) et Crédit Suisse, ainsi que le géant américain Citigroup (n° 1 mondial par la capitalisation), on lancé des avertissements sur leurs comptes.
Nous accordons une mention spéciale à UBS, qui pour la 1ère fois depuis 9 ans affichera une perte trimestrielle comprise entre 360 et 482 millions d’euros avant impôts. UBS va enregistrer 2,4 Milliards d’euros de dépréciations de valeur… Face à des nouvelles aussi calamiteuses, il convient d’annoncer en parallèle des « bonnes » nouvelles pour les analystes financiers : UBS n’a pas dérogé à cette règle, en annonçant la suppression de 7 % de ses effectifs (soit 1.500 personnes) en banque d’investissement dont le Directeur Général Huw JENKINS est viré (lui doit avoir de toute façon son parachute…).
Pour le Crédit Suisse, c’est pour l’instant une baisse de 20 % de ses résultats trimestriels.
Pour Citigroup, c’est une baisse de 60 % de son bénéfice. Pour son patron Charles PRINCE, c’est « une évidente déception » : il parle d’« une mauvaise performance dans le marché du crédit obligataire, des dépréciations sur des créances relatives à des prêts à effet de levier et une augmentation des coûts du crédit à la consommation. »
On le voit : la crise des « subprime » s’est propagée dans le système financier américain.
Seul le Crédit Agricole fut victime d’un « trader fou ».