Pour beaucoup de monde, Denis GAUTIER-SAUVAGNAC devient un homme encombrant : comment peut-il encore représenter le patronat dans les négociations majeures en cours, alors qu’il est dans la tourmente judiciaire ?
Cet homme est à la tête de l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM), une structure patronale descendant du Comité des Forges : vous vous souvenez, la famille de WENDEL, le financement secret de groupuscules d’extrême droite dans les années 1930… L’UIMM est le principal contributeur (2,5 millions d’euros de cotisation) du MEDEF de l’héritière PARISOT, et il semble que les méthodes peu scrupuleuses du passé aient perduré au sein de cette institution : les langues se déliant, la rumeur d’un soudoiement de syndicalistes et même de parlementaires circulent en provenance de hauts dirigeants patronaux.
Comment en est-on arrivé là ? Grâce à la loi WALDECK-ROUSSEAU de 1884, l’UIMM se croyait protégée contre les problèmes judiciaires : dispense de comptabilité et de Commissaire aux Comptes. De fait, les documents comptables sont détruits chaque année. Difficile de voir quelque chose dans les comptes quand il n’y a pas de comptes !
Mais comme il est certain que GAUTIER-SAUVAGNAC a retiré lui-même (et des collaborateurs) pour environ 15 millions d’euros en espèces (à ce jour, 3 comptes bancaires connus), il revient à ce monsieur à expliquer et à prouver qu’il n’a pas gardé cet argent pour lui mais qu’il l’a distribué. Sinon, les Impôts et l’URSSAF vont s’attaquer à ses biens personnels.
Ayant beaucoup d’amis fortunés, Denis GAUTIER-SAUVAGNAC a-t-il vraiment intérêt à parler librement ?
Alexandre Anizy