Le ministre DATI confond Justice et Droit
Dans un article publié dans le Figaro du 13 novembre 2007 (p.14), le Garde des Sceaux DATI commence par : « Les Français veulent une justice plus proche, plus efficace, plus humaine et plus accessible. La refonte de la carte judiciaire répond à ces impératifs. »
Il ajoute plus loin : « (…) d’avoir un juge isolé à côté de chez soi est-il le signe d’une bonne Justice ? » Il conclue par : « A Rouen, comme ailleurs, la nouvelle carte judiciaire est indispensable à la modernisation de la justice française, celle souhaitée par les Français. »
Seul le désarroi d’une corporation explique l’agitation quantitativement dérisoire. Le ministre DATI ne doit pas fléchir, parce qu’il n’a pas d’opposition sérieuse dans cette affaire.
Mais notre compréhension naturelle d’un problème de gestion ne doit pas occulter notre effroi lorsque nous constatons que le ministre DATI parle de justice (avec parfois la majuscule, rien de moins) quand il ne s’agit que de Droit et d’administration judiciaire.
En effet, il ne faut jamais confondre Justice et Droit, puisque la Justice, englobant des valeurs morales, est un concept supérieur au Droit.
Il est surprenant de voir une juriste comme Mme Rachida DATI faire cet amalgame douteux entre Justice et Droit.
Il est inquiétant d’entendre un magistrat, qui plus est le Garde des Sceaux, parler de Justice quand il ne s’agit que de Droit.
Sur la Terre, seuls les fous et les dictateurs prétendent rendre la Justice.
La Justice, comme la perfection, n’est pas de ce monde.
Alexandre Anizy