Alain Minc un parangon de l'élite moisie

Publié le par Alexandre Anizy

Comme nous parlions de l'élite moisie dans une note récente, Alain Minc vient de retenir notre attention par un de ces coups qu'il affectionne. Même si nous avons déjà consacré quelques lignes à ce sinistre personnage, comme

http://www.alexandreanizy.com/article-6418871.html

il nous semble nécessaire de clouer le bec à cet intellectuel malhonnête.


Rappelons tout d'abord que cet écrivassier dispose d'une équipe pour l'assister dans sa tâche. Comme Alexandre Dumas agissait aussi de la sorte, où est le mal ? Quand il franchit ouvertement la ligne jaune : Alain Minc a été condamné pour plagiat par le Tribunal de Grande Instance de Paris le 28 novembre 2001.


Racontons maintenant la dernière performance. Invité de France Info la semaine dernière (les portes des médias n'ont quasiment pas de serrures pour lui), Minc déclare :

« Moi, j'ai un père qui a 102 ans, il a été hospitalisé 15 jours en service de pointe. (…) La collectivité française a dépensé 100.000 euros pour soigner un homme de 102 ans. »

Fort de cet exemple personnel (ah ! ce détail d'ordre privé qui vise à toucher l'auditeur lambda …), il peut balancer son message :

« Et donc, je pense qu'il va falloir s'interroger sur le fait de savoir comment on récupère les dépenses médicales sur les très vieux en ne mettant pas à contribution leur patrimoine quand ils en ont un ou le compte patrimoine de leurs ayants droit. »


Alors, où est la performance ? Dans le prix et la méthode.

Quelque soit la pathologie traitée, une facture d'un tel montant ne pouvait pas être réglée par la Sécurité sociale, puisque la tarification à l'activité (T2A) ne permet pas d'atteindre ce prix.

Interrogé par Libération sur ce sujet, Minc répond :

« Ecoutez, c'était illustratif. Ce montant est sans doute plus élevé que la réalité. (…) Seize jours de service de pointe, ça doit être 20.000 ou 25.000 euros (…). J'ai délibérément pris un chiffre qui frappe ; le montant que j'imaginais qu'on puisse me réclamer. »

Résumons la méthode Minc : dans un débat politique, inventer un chiffre mis en situation pour étayer un argument fallacieux.


Quel est le but politique d'Alain Minc dans cette manipulation ? Attaquer le système d'assurance maladie. Car, après celui des retraites, l'oligarchie voudra démonter celui-là. Leur objectif : protection sociale minimale pour les pauvres et différenciation de l'accès aux soins selon les revenus. Pourquoi ? C'est un marché juteux pour les sociétés d'assurance et autres …

Attendez-vous à subir prochainement un tir d'artillerie médiatique sur ce sujet, car il faut battre le fer quand il est chaud.

Argument fallacieux, disions-nous. Dans son rapport du 22 avril 2010, le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie affirme que le vieillissement de la population française n'est pas la menace majeure pour l'évolution globale des dépenses de l'assurance maladie, puisqu'il ne représente que 10 % de la hausse moyenne annuelle de la consommation de soins et de biens médicaux. En fait, les malades jeunes (moins de 10 ans) coûtent aussi cher que les vieux (85 ans et plus), et le reste à charge est toujours plus élevé pour les vieux.


Nous doutons que l'énarque Minc ignorât les chiffres réels en abordant ce futur champ de bataille. Car sinon, parler doctement en ne sachant pas, n'est-ce pas la première condition pour mériter la fausse qualité d'expert ?



Alexandre Anizy

 

Publié dans Portraits

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :