Basta de Vasta !
Écoutant un jour Vincent Raynaud (traducteur) de chez Gallimard présenter la filière italienne, dont il avait sélectionné ce jour-là quelques auteurs Bottin, nous retenions Giorgio Vasta et « le temps matériel » (Gallimard,juin 2010, 368 pages, 21,50 €).
Ce livre est une parabole sur les Brigades Rouges : un texte très construit, terriblement intelligent, mais horriblement chiant.
« Ce que les Brigades Rouges ont compris, il [le personnage Scarmiglia] explique tout bas, c'est que le rêve doit être lié à la discipline, il doit devenir dur et géométrique, se projeter vers l'idéologie. (…) Les Brigades Rouges sentent tout ça, elles sont tout ça. Elles donnent de la matière à l'immatériel, de la moelle et une impulsion à ce qui n'était que coquille et inertie. » (p. 87)
Si Vasta rend bien compte de l'absurdité de la phraséologie brigadiste, de sa logique infernale à travers la dérive de ces enfants perdus, il n'a jamais réussi à nous embarquer dans ses filets. Que de fois nous faillîmes quitter ce naufrage romanesque en disant : « basta de Vasta ! »
Alexandre Anizy