"Drôle de jeu" de Roger Vailland
Bernard Clavel et son hiver 43 (lire la note culturelle précédente) nous ont donné envie d'aller voir du côté de chez Roger Vailland, notamment son « drôle de jeu » (Phébus libretto, novembre 2009, 297 pages, 12 €).
Voilà un roman énervant ! Par le truchement d'un personnage, Roger Vailland expose ses idées politiques et morales : en gros, un alliage rare du marxisme-léninisme et du libertinage. Si on supporte les premiers passages, les suivants s'apparentent à des dissertations … Bref, cet ouvrage est de ce point de vue l'exemple à ne pas suivre.
Aphorisme vaillandesque : « Le refus individuel de l'amour vénal est le pendant de la reprise individuelle : aussi naïf et aussi suspect. » (p.130)
Mais en ce qui concerne la Résistance, il devrait être en rayons libres dans toutes les bibliothèques publiques, parce qu'il montre le quotidien d'un réseau. L'auteur nous offre un tableau de l'armée de l'ombre sans enjolivure ni pathos. Et de ce point de vue, « drôle de jeu » est un excellent roman.
Il faut sortir Vailland du placard !
Alexandre Anizy