Du milliardaire philosophe Bernard-Henri Lévy : sources bidon, concepts bidon

Publié le par Alexandre Anizy

Après son explosion en plein vol médiatique à cause d'une « boulette atomique » incrustée dans son dernier produit frelaté, l'obscène milliardaire philosophe Bernard-Henri Lévy voit venir la deuxième vague de son plan médias, comme nous l'annoncions la semaine dernière :

http://www.alexandreanizy.com/article-le-milliardaire-philosophe-bernard-henri-levy-optimise-sa-couverture-mediatique-44493553.html .


Cela commence dès le lundi soir par un plaidoyer de l'ex papesse du Monde des livres, Josyane Savigneau, qui ne refuse rien aux faiseurs de la scène intellectuelle germanopratine. Son article est un bon exemple de la méthode pernicieuse du quotidien vespéral.

Résumons son propos : Normalien agrégé de philosophie, le penseur Bernard-Henri Lévy serait-il, « et pas toujours contre son gré », «  l'otage de BHL, riche héritier et star médiatique » ? Après un passage, construit autour de citations du faiseur, voulant accréditer l'idée d'un travail philosophique sérieux, mais qui ne dit rien sur « la fâcheuse erreur », Savigneau dit qu'elle « (…) a eu le sentiment que BHL, avec ses relations, ses réseaux, sa volonté de puissance, avait agi, au lieu de laisser la pensée de Bernard-Henri Lévy s'imposer ».

Suit un aperçu du bombardement médiatique.

Puis vient le moment d'aborder le vrai sujet : « Parallèlement, un fâcheux incident s'est produit. Le site littéraire du Nouvel Observateur, Bibliobs, a révélé que (…) s'appuyait sur un auteur fictif, Botul. »

Ce qui est vraiment fâcheux pour Savigneau du Monde, ce n'est pas qu'un intellectuel use d'une source bidon dans une argumentation philosophique, c'est qu'un site littéraire ait découvert le pot aux roses.

Le reste du plaidoyer : on s'attaque à cette malencontreuse erreur pour discréditer un penseur, pour ne pas le lire … « Cela s'appelle la haine de la pensée » (BHL, cité par Savigneau) (C'est d'ailleurs la trouvaille de la journaliste : user des mots de BHL pour défendre BHL)



Pour nous, Madame Savigneau, le Normalien agrégé a depuis longtemps oublié ce qu'était un travail intellectuel. Aujourd'hui, il en arrive à discuter philosophiquement avec des penseurs inexistants (mais a-t-il lui-même réellement lu le livre canular sur Botul ? Une bonne question si on est un vrai journaliste), ou bien à bidonner un reportage (« choses vues dans la Géorgie en guerre », dans le Monde du 19 août 2008 … et la polémique qui suivit). Quelle pitié !


Car l'obscène milliardaire philosophe Bernard-Henri Lévy se prétend aussi un guerrier, qui se bat « pour réintroduire de la morale dans cette jungle qu'est le néocapitalisme », notamment avec « ce qu'on appelle là-bas [les USA] la philantropie et qui est une autre version de nos idéaux redistributifs ».

Comme l'a souligné Maurice Ulrich, « La guerre en philosophie ramenée à une pratique de dames patronnesses (...) ».

Apparemment, ce serait aussi la réponse du milliardaire philosophe à la question sociale : le futur est un retour au XIXème siècle …



En conclusion, nous disons que nous avons trouvé, il y a longtemps, une réponse simple et honnête à la question suivante : pourquoi faut-il ignorer les produits griffés par le milliardaire philosophe Bernard-Henri Lévy ?

Parce que, comme disent les industriels américains (BHL adooore les Etats-Unis …), « Shit in, shit out ».



Alexandre Anizy


P.S 1 : comme « il faut sauver le guerrier Lévy », vont prochainement apparaître à la une, à l'écran, à la radio, tous les affidés (comme les scribouillards de la revue « la règle du jeu » appartenant au riche BHL – comme dirait Savigneau), tous les ex GP devenus néocons, etc.


P.S 2 : nous avons appris que Nicolas Domenach (de Marianne) et Christophe Barbier (de l'Express) soutiennent BHL contre ceux qui lui cherchent des poux pour une fâcheuse erreur … Ces 2 journalistes, qui ont interviewé le « penseur » à l'occasion de la sortie du produit frelaté, n'avait rien remarqué à la lecture (mais l'ont-ils lu ?), de sorte qu'ils pensent peut-être qu'ils ne peuvent pas agir autrement sans risquer de perdre la face … Où va se nicher l'éthique professionnelle ?