Edwin Le Héron : la PpL des banques (VIII)

Publié le par Alexandre Anizy

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Taux d’intérêt et rendements des financements

« Le taux d’intérêt (…) [est] le prix de production de la monnaie, déterminé par les banques en concurrence. Il est le fruit de la préférence pour la liquidité des banques. Il représente le coût de production de la monnaie plus une marge. » (Edwin Le Héron, p.118)

Le coût de production englobe le coût de fonctionnement d’une banque (i.e. salaires, autres charges, etc.), le coût de rémunération du passif monétaire correspondant, le coût de refinancement déterminé par la banque centrale (taux exogène). « Le taux de marge correspond au profit des banques lié à leur activité de crédit. » (ELH, p.119)

 

Le taux d’intérêt sera appliqué à tous les crédits en ne tenant pas compte du risque croissant : les banques augmenteront plutôt les garanties annexes, et refuseront le dossier à partir d’un certain niveau de risque. Les « bons emprunteurs » sont ainsi choisis. « La contrainte financière s’exerce donc par les prix (le taux de base bancaire) puis par les quantités (financement maximal). La courbe est donc horizontale, puis verticale lorsque le risque marginal du prêteur devient trop élevé. » (ELH, p.119)

 

Le rendement d’un actif de marché i se mesure ainsi :

        ri = (qi – ci + li) / Vi en valeur actualisée

(avec q les revenus plus l’éventuelle plus ou moins value attendus, c les coûts d’acquisition et de conservation, l la prime de liquidité, V le prix de l’actif).  

Pour une action, les dividendes et prix de cession sont incertains : le rendement ne peut donc qu’être anticipé (rD*). C’est pourquoi les banques exigent une prime de risque élevée [rD*-rBB].

 

 

Structure optimale du bilan

La contrainte globale est évidemment :

r Actif > r Passif

« Les banques cherchent à maximiser leur masse de profit et non leur taux. Pour obtenir des profits, elles doivent financer l’économie et accepter de devenir plus illiquide. (…) elles ne peuvent espérer des profits importants qu’en baissant leur PpL. » (ELH, p.121)

Pour ceux qui veulent aller plus loin : Edwin Le Héron propose dans son article une structure simplifiée du bilan des banques ; précisons qu’il ne tient compte ni du « hors bilan » (mais si les professionnels experts en tenaient vraiment compte, aurait-on vu la faillite de la Barings, le désastre déclenché par les « subprimes » ?), ni des profits issus des activités de service (gestion d’actifs pour le compte de tiers) ou des activités d’assurance, lesquelles représentent environ 50 % du produit net bancaire. A partir de cette structure optimale, Edwin Le Héron détermine le profit des banques obtenu par le financement monétaire de l’économie (voir la formule en page 122).

 

« L’activité économique dépend également des esprits animaux des banques et la rareté du financement ne peut être que la conséquence d’un choix délibéré de celle-ci, une rareté désirée signe de leur préférence pour la liquidité. » (ELH, p.122)

 

(A suivre)

 

 

Alexandre Anizy

 

Rappel : « La préférence pour la liquidité des banques : une analyse postkeynésienne du comportement bancaire » est la contribution d’Edwin Le Héron au numéro des Cahiers lillois d’économie et de sociologie titré « Monnaie et taux d’intérêt en analyse keynésienne »  (L’Harmattan, septembre 2002, 182 pages, 16 €).