Grèce : avoir raison depuis le début de la crise

Publié le par Alexandre Anizy

 

Qui est vraiment sérieux depuis le début de la crise de la mondialisation ? Les experts qui glosaient sur la crise financière, les résolutions des G20, les plans de sauvetage à répétition … ou bien ceux qui comme nous dénonçaient notamment l'erreur fondamentale de la construction européenne néolibérale.

Relisons nos articles, et particulièrement celui du 2 mai 2010 :

http://www.alexandreanizy.com/article-une-autre-solution-pour-la-grece-suspendre-le-paiement-de-la-dette-publique-sortir-de-l-euro-relocaliser-le-financement-de-l-etat-49647294.html

 

 

Et maintenant, que disent les experts qui n'ont rien prévu depuis 2006, et les décideurs qui n'ont rien compris depuis 20 ans ?

Commençons par Valéry Giscard d'Estaing.

« La décision de faire participer la Grèce à la monnaie unique était une grave erreur. » (Monde du 17 novembre 2011)

Pourquoi le dire seulement aujourd'hui ?

« Retourner à la drachme, c'est faisable, même si c'est sans doute difficile à réaliser. » (idem)

Alors qu'on serine aux oreilles des Européens depuis de longs mois, que ce serait une catastrophe pour l'Union Européenne …

 

Poursuivons avec Martin Wolf, journaliste imprégné de la théorie dominante.

« Sur le long terme, la 4ème et dernière option de M. Roubini paraît la plus probable : soit l'ensemble de la zone euro s'ajuste, soit elle éclate. » (Monde du 15 novembre 2011)

L’Allemagne veut mettre l'Europe au régime drastique, surtout ses partenaires, oubliant (vraiment ?) que c'est « la brutale austérité des années 1930-1932 qui amena Adolf Hitler au pouvoir » (idem).

« Une telle approche contrôlée [le scénario décrit par Wolf n'est pas irréaliste. NDAA] de la réintroduction d'une nouvelle drachme serait la solution la moins coûteuse. Mais elle susciterait la contagion. » (ibidem)

 

Terminons avec le conseil de Paul Krugman (prix Nobel d'économie) à la Grèce : imiter l'exemple argentin de 2001.

 

Qu'a fait l'Argentine ? Défaut sur sa dette publique en 2001, dévaluation du peso. Et retrait des demandes de prêts au FMI (qui n'en revenait pas !). Conséquence : chute de 11 % du PIB en 2002 … puis le pays est sorti peu à peu de l'enfer pour connaître 8 années de croissance à plus de 8 % par an (sauf en 2008 et 2009 – 6,8 % et 0,9 %), il a renégocié sa dette (décote de 75 %) et remboursé d'un coup en 2006 les 10 Milliards de dollars qu'il devait au FMI.

 

 

Mais les décideurs persistent dans l'erreur : la Grèce aux mains d'eurocrates fanatiques va s'enfoncer dans l'horreur économique, voire politique.

 

 

Alexandre Anizy