Hervé Sard et les Gueux
Lorsqu'il évoque le quotidien des paumés, Hervé Sard a la délicatesse de travailler le style pour en restituer le langage, comme le fit un poète oublié.
L'intrigue policière du Crépuscule des Gueux(éditions Krakoen, 2012, 298 pages, 11 €) est bien ficelée : les rebondissements ne manquent pas, le dénouement est à la fois plausible et inattendu.
Nous mettons un bémol : misant sur l'unité de ton, Sard fait parler la stagiaire Christelle comme une morpionne banlieusarde, ce qui ne colle pas avec les études de la demoiselle. Dommage.
Disons que Crépuscule des Gueux est une chanson noire, un bon polar de voyage. Ferroviaire évidemment.
Alexandre Anizy