L'Etat palestinien sera comme une nouvelle Bosnie
En Palestine, la France a longtemps tenu une position diplomatique s'évertuant à préserver les intérêts des membres des deux communautés religieuses en conflit, puisque la spoliation des uns par les autres ne devant jamais être considérée comme un fait acquis pour une démocratie qui se respecte. Aujourd'hui, des Etats jadis indifférents ou muets poussent l'élite moisie de la France vers la reconnaissance d'un Etat palestinien fondé sur les décombres d'un pays, parce qu'il faut bien mettre sur la scène médiatique ˗ pour répondre à l'émotion planétaire occasionnée par les bombardements de civils ˗ un projet de paix face aux coups de force militaires incessants d'Israël. Mais est-ce sérieusement une solution d'avenir ?
Nous ne le pensons pas pour trois raisons. D'abord, elle entérinerait les conséquences des actes de guerre condamnés par la communauté internationale. Ensuite, pour avoir une chance d'aboutir, cette proposition serait contrainte d'accepter pour l'essentiel les contours des positions tenues par les deux communautés, ce qui revient à valider la politique de colonisation menée par Israël depuis bientôt 50 ans. Enfin, du point de vue économique, la viabilité de cet Etat palestinien est impossible, si ce n'est au prix d'une perfusion financière internationale et permanente : par exemple, faut-il rappeler ici les études montrant la corrélation entre les implantations juives disséminées et la présence d'eau ?
Si cette idée d'un Etat palestinien se concrétise maintenant, nous affirmons d'ores et déjà qu'il constituera une "nouvelle Bosnie", ce non-Etat corrompu et misérable au coeur des Balkans. Ce ne serait qu'un lâche soulagement pour l'élite moisie qui accorderait ainsi à Israël un nouveau sursis.
Alexandre Anizy