La convocation ennuyeuse d' Herta Müller
Issue d'une riche famille allemande du Banat expropriée par les communistes, avec un père ayant combattu dans la Waffen-SS, on comprend sans difficulté l'ardente combativité d'Herta Müller contre le régime pourri du dictateur roumain Nicolae Ceausescu. Cet écrivain n'ignore rien des saloperies de la Securitate.
Dans son roman « la convocation » (Métailié, février 2001, 208 pages, 18 €), elle veut nous décrire les tracas d'une rebelle dans les Carpates. Malheureusement, elle ne parvient pas à nous intéresser, tant son propos nombriliste d'une sécheresse étonnante semble vagabonder au gré de son humeur et de ses associations d'images.
Bref, on s'ennuie beaucoup et on cherche en vain la poésie d'Herta Müller.
Dès qu'elle a retrouvé sa mère patrie, Herta Müller a été choyée par les jurys littéraires ou autres : quasiment une breloque tous les deux ans. Un peu comme les chercheurs dont la réputation ne grandit qu'en fonction du nombre d'articles et autres communications publiés, indépendamment de leurs authentiques originalités, la renommée d'Herta Müller finit par atteindre le zénith : le prix Nobel en 2009.
Grand bien lui fasse !
Alexandre Anizy