La Grèce dirigée par des falots : Tsipras et Varoufakis
Avec tristesse, nous constatons aujourd'hui que le peuple grec a confié son destin à des politiciens falots : Alexis Tsipras et son ministre d'« économie par accident » (1) Yanis Varoufakis. Pendant la campagne électorale grecque, alors que les capitales européennes lançaient leurs signaux orthodoxes, comment ces deux lascars ont-ils pu croire qu'ils allaient faire plier Mutti Merkel et les ordo libéraux qui règnent dans les instances européennes ? Pour des politiciens professionnels au passé marxiste (1), comment ont-ils pu faire fi du rapport de forces, négliger la préparation de son renversement ?
En clair, comment ont-ils pu avancer vers le pouvoir sans fignoler un plan de sortie immédiat de l'euro, car c'est bien ce que nous comprenons dans cette soumission rampante, honteuse ? Ne viennent-ils pas cette semaine d'accepter de coopérer avec la troïka (UA, BCE, FMI) ? Ne viennent-ils pas de promettre le paiement des 320 Milliards d'euros de dette ? Et hier soir, n'ont-ils pas promis de ne pas toucher aux mesures austéritaires mises en place par les gouvernements précédents ? En somme, le renoncement à leur projet politique. La débandade.
Car du côté de Francfort, nous doutons pas que, les calculs ayant été faits et publiés notamment par un certain Michel Aglietta, les modalités techniques d'une sortie forcée de l'euro pour la Grèce sont déjà prêtes. Parce que gouverner, c'est prévoir. Comme le vieux fédéraliste européen Giscard d'Estaing vient de le montrer en déclarant poliment que le bon choix pour la Grèce, c'est une sortie de l'euro.
Ainsi la Grèce a confié les clés de la maison à des falots comme Tsipras et Varoufakis. Comme l'écrivait Charles Péguy à propos de certains politiciens : « C'est un des modes les plus dangereux de la démagogie que de masquer au peuple ses incompétences inévitables, provisoires, mais provisoirement inévitables. »
Jean-Luc Mélenchon devrait méditer et revoir sa copie aussi absurde que celle de Tsipras.
Alexandre Anizy
(1) C'est ainsi que Varoufakis se décrit, ajoutant même « marxiste occasionnel », sans doute pour provoquer : force est de constater que dans la rock'n'roll attitude il y a peu d'espace entre rocker et branleur.