Le ciel de Catherine Mavrikakis
En août 2009 sortait en France « le ciel de Bay city » de Catherine Mavrikakis (Sabine Wespieser éditeur, 294 pages, 21 €), professeur d'université de profession.
Nous avons emprunté ce livre à la bibliothèque municipale, parce que ces premières phrases sonnaient bien :
« De Bay city, je me rappelle la couleur mauve saumâtre. La couleur des soleils tristes qui se couchent sur les toits des maisons préfabriquées, des maisons de tôle clonées les unes sur les autres et décorées de petits arbres riquiqui, plantés la veille. »
La lecture de la 4ème de couverture nous avait incités à renoncer à ce projet, tant les généralités sur l'holocauste, la mémoire du peuple juif, etc., rabâchées par déjà tant d'écrivains (les génies comme les écrivassiers), auguraient plus d'une nouvelle déconvenue que d'un enrichissement.
Mais l'envie d'avoir une autre vision de l'Amérique des années 50 et 60 fut la plus forte.
Disons que les 100 premières pages ont satisfait le lecteur.
Après, le pire envisagé se réalise : la découverte du secret familial, les fantômes qu'on emmène en balade dans la décapotable sur la highway, le bouddhisme sur le Gange, le cancer du voisin, l'altermondialisme de la fille prénommée Heaven, etc.
Bref, l'auteur savant nous a gavé d'un fatras tissé de liens hétéroclites, dont on finit par se ficher.
On préfère que le ciel de Catherine Mavrikakis soit tombé des mains plutôt que sur la tête.
Alexandre Anizy