Le miel de Slobodan Despot
On ne trouve pas Le miel que dans les bonnes librairies, c'est à dire celles qui ne pratiquent pas que la manutention d'offices : c'est à la bibliothèque municipale Rainer Maria Rilke que nous sommes tombés sur le premier roman de Slobodan Despot (Gallimard, janvier 2014, 127 pages, 13,90 €). Un titre de gourmandise par un intellectuel chevronné et médiatique, un parcours rapide de la quatrième de couverture, ce sont deux choses qui provoquent le stimulus du lecteur en quête. Alors bingo !
Le dimanche suivant l'emprunt, nous lisons sans déplaisir en moins de deux heures. Dieu merci, le partisan Despot nous épargne le manichéisme imbécile, du genre les Serbes sont des salauds et les Croates des enfants de choeur, ou vice versa. Mais quelle déception littéraire !
En effet, le jeune romancier Despot a voulu compliquer le récit principal en ajoutant le personnage de Véra qui, en soi, serait porteuse d'une autre histoire ... dont il n'est évidemment pas question dans Le miel. Du coup, la complexité devient brouillon.
Ce défaut de construction pour cause d'ambition mal placée ne doit pas vous empêcher de découvrir les premiers pas en fiction d'un intellectuel intéressant, parce que de cette ébauche vous tirerez quelques enseignements.
Alexandre Anizy