Le vent passager de révolte dans le crâne européiste de Christophe Barbier

Publié le par Alexandre Anizy

Certains peuples ont beau avoir réussi à exprimer leurs rejets de cette Europe passoire, alors que d'autres ne le pouvaient même pas, les scribes dociles et serviles du fédéralisme attisent les feux pour accélérer la fuite en avant suicidaire. Démonstration dans le dernier éditorial de Christophe Barbier, qui feint de s'indigner pour mieux vendre le « jusqu'au boutisme ».



Première cible : il profite de la crise grecque pour vilipender les banquiers qui, « après que la manne publique a renfloué leurs boutiques, se retournent contre les Etats et spéculent avec les hedge funds contre ceux-là mêmes qui les ont sauvés ».

Encore pire ! Au moment où il écrit son éditorial, Christophe Barbier ne sait pas encore que la banque américaine Goldman Sachs a aidé la Grèce en 2001 à dissimuler l'ampleur de sa dette grâce à des produits financiers complexes. Prix de la prestation : 220 millions d'euros de commissions.


Deuxième cible : il assène qu' « il faut mettre hors d'état de nuire » les agences de notation, « arrogantes officines qui distribuent ou retirent les « triples A » aux entreprises et aux nations comme s'ils s'agissait d'andouillettes », peut-être même à la tête du client puisque leurs raisonnements sont illogiques comme nous l'avons démontré avec Moritz Kraemer de chez Standard & Poor's

( lire notre note http://www.alexandreanizy.com/article-mauvaise-note-pour-moritz-kraemer-de-standard-poor-s-44167373.html ),

alors qu'elles ont révélé leur incompétence en continuant, la veille de la crise des subprimes, à noter excellemment des produits financiers pourris.


Troisième cible : « La vérité, c'est que les Etats-Unis et la Chine, pour mieux asseoir leur condominium, accusent l'Europe de freiner le redémarrage de l'économie européenne. (…) Derrière la monnaie et les marchés, une civilisation est visée, pour laquelle la solidarité compte autant que la performance. » Diantre !


Attention car voici le clou du spectacle : tout ceci est possible parce qu'il n'y a pas d'Europe politique et économique. (Pour la démonstration, il faudra repasser...) Par conséquent, « une révolte est nécessaire. Révolte de la France et de l'Allemagne, pour reprendre le pouvoir dans une Union diluée. Révolte de tous les Etats contre une Banque centrale trop passive, accrochée aux règles plus qu'aux réalités, qui subit une baisse de l'euro qu'elle aurait dû piloter depuis longtemps (…) Révolte, enfin, contre la Commission Barroso II (…) et contre le tandem des ectoplasmes, Herman Van Rompuy et Catherine Ashton (...) »


S'il travaillait un peu plus ses papiers, on finirait peut-être par croire à la sincérité de Christophe Barbier.



Alexandre Anizy


P.S : c'est au moment où Christophe Barbier lance un cri de liberté dans son magazine conservateur, qu'il prend soin d'ôter son écharpe rouge sur son portrait, où il apparaît en veste et chemise blanche (col fermé), sans cravate (concession à la bohème ?) : à défaut de révolte, la communication permanente !