Nick McDONELL la guerre à Harvard n'a pas eu lieu
Né en 1984 à New York, Nick McDonell a publié à 17 ans son premier roman ; « Guerre à Harvard » (Flammarion, septembre 2008, 95 pages, 12 €) est son troisième.
Ce livre est un recueil d’anecdotes futiles sur la promotion 2006, du genre :
- l’auteur côtoie en deuxième année un peintre venu de Géorgie : « Dans son atelier, Quinn avait un panneau qu’il avait peint lui-même. On pouvait lire « bois/baise/glande ». On trouvait que le panneau était assez drôle, et que Quinn était un type assez drôle. » (p.25) ;
- l’auteur se rend aux funérailles d’un ancien d’Harvard (comme lui, du club Porcellian : cravate vert et blanc) à la cathédrale St John the Divine (Manhattan) : « (Mon père est passé après Norman Mailer, mais ça lui a plutôt facilité la tâche parce que Mailer n’a parlé que de lui-même.) » (p.33) ;
- le scoop du bouquin : « Un type de notre promo a gagné un milliard de dollars en créant le site Internet Facebook. Il s’appelle Mark Zuckerberg. » (p.45).
Il paraît que Nick McDonell voulait parler de la guerre d’Irak à travers le prisme estudiantin. C’est raté : la pauvreté du style renforce l’effet de banalité du propos.
Le sujet n’est pas traité : non seulement la Guerre à Harvard n’a pas eu lieu, mais elle n’a pas été écrite non plus.
Alexandre Anizy