Pour l'inflation et l'hyperimpôt

Publié le par Alexandre Anizy

Pour Mathias Chauchat et Gaël Lagadec, nous serions maintenant au moment d’un choix économique crucial : hyperinflation ou hyper impôt (1) ? Nous regrettons qu’il n’ait pas envisagé la solution « inflation et hyper impôt ».

 

« La sortie de crise paraît bien incertaine. Plus l’économie réelle souffre, plus la Bourse pavoise. C’est simplement le fruit de l’abondance de liquidités des plans de relance. », écrivent-ils au commencement de leur article. C’est un constat indéniable.

Pour eux, la politique monétaire des banques centrales et budgétaire des Etats n’étaient « qu’un réflexe panique, une fuite en avant sans prétention ni d’anticipation ni de réforme ». Là, ils sont sévères, notamment avec le patron de la Fed, Bern Bernanke, économiste réputé qui a longuement étudié la crise des années 30.

 

« C’est une crise nouvelle. (…) C’est une « crise des actifs ». La spéculation autonomise la valeur des actifs : elle crée des bulles. » ;

« L’ajustement des valeurs d’actifs est inévitable et la crise est devant nous. » ;

« (…) la sanction des relances sera fatalement classique : l’hyperinflation ou l’hyper impôt. »

Mais comme l’hyperinflation est une menace pour la démocratie, dans la mesure où les possédants finissent par trouver un politicien à leur botte, il conviendrait de lui opposer « un volontarisme démocratique », qui organiserait notamment la déflation des actifs par l’impôt, soit « une stratégie de sortie de crise et de justice sociale ».

 

Si le diagnostic porté va à l’essentiel, force est de constater que Mathias Chauchat et Gaël Lagadec sont bien imprégnés de la théorie dominante. Si leur choix de l’hyper impôt est politiquement courageux, par les temps libéraux qui courent, leur rejet de l’inflation est un manque dans leur solution économique.

Il faut euthanasier le rentier, disait Keynes : c’est plus vrai que jamais.

 

 

Alexandre Anizy

 

(1) : Libération du 23 novembre 2009