Sauver l'Europe : Jacques Julliard vaut bien Guy Mollet
Pour Jacques Julliard, la crise a déjà fait une victime, l'Europe.
Si ce monsieur n'a pas tort lorsqu'il dit que depuis Margaret Thatcher les Britanniques « se comportaient comme Goldman Sachs envers la Grèce et ses autres clients », il se fourvoie quand il pense que l'Allemagne a changé avec Mutti Merkel, puisqu'elle suit la feuille de route établie au moins depuis Helmut Kohl.
Quelle réponse politique faut-il donner à cette défaite ? Pour Julliard, « il faut faire l'Europe à deux », parce qu'une « union économique, diplomatique et, plus tard, politique entre la France et l'Allemagne serait du jour au lendemain la 3ème puissance mondiale ».
D'une part, ce monsieur n'apprend décidément rien des échecs, puisqu'il continue à mettre la charrue avant les boeufs, comme le haut fonctionnaire Jean Monnet et la clique de ses épigones. Si l'Europe doit être fondée, elle ne le sera d'abord que par la volonté proclamée des peuples, par exemple en élisant une Assemblée Constituante et en instaurant un gouvernement provisoire.
D'autre part, bien qu'il constate « que les Allemands ne veulent pas, ou plutôt ne veulent plus », « la seule manière de les convaincre est de restaurer notre puissance économique » … pour pouvoir s'unir à eux : « c'est celui-là [de projet ; ndAA] que je propose au Parti Socialiste. » Pour résumer l'ambition politique ultime de Jacques Julliard par une image, on fourguerait le bébé France rétablie dans le fleuve allemand impassible. Drôle de projet, n'est-ce pas ?
Enfin, pas plus stupide ou ignominieux que celui de Guy Mollet en 1956, lorsque ce pseudo socialiste, Président du Conseil, proposa secrètement une Union avec la Grande-Bretagne !
Par ailleurs, c'est dans l'adversité que les vraies natures se révèlent. Celle de Jacques Julliard n'est pas reluisante, si on se réfère à ses écrits sur les Grecs :
« (…) on brûle le drapeau européen à Athènes. Les assistés mordent la main qui les nourrit parce que l'Europe n'a jamais été pour eux un projet mais une aubaine, pour vivre au-dessus de leurs moyens. » (Observateur 6 mai 2010)
Si vous remplacez les Grecs "assistés" par immigrés, on dirait du Jean-Marie Le Pen.
Alexandre Anizy