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Les Antilles en révolte

Publié le par Alexandre Anizy

Demi-France

Honte à vous !   

 

Dans les bananeraies caraïbes…

Le chlordécone, dont des salauds

Ont prolongé l’utilisation

(Un neurotoxique qui imbibe

Les sols, bétail, légumes, ruisseaux),

Contamina la population.

 

            Douce France

            En souffrance.

 

Dans l’alimentation des Dom-Tom…

Si une loi interdit l’ajout

De sucre dans les fabrications,

Des analyses d’Etat dégomment

Les industriels qui la bafouent :

Sur-obésité en diffusion.

 

            Douce France

            En souffrance.

 

Alexandre Anizy

(extrait d'un recueil en préparation)

En 1918, les généraux restèrent en Allemagne

Publié le par Alexandre Anizy

            Pour comprendre l’Allemagne.

 

En 1932, Theodor Pliever publia un roman-documentaire titré L’empereur partit, les généraux restèrent, que les éditions Plein Chant ont la bonne idée de sortir en 2021.  

            Pour entraver les malheurs du XXe siècle, ce livre est un commencement, auquel nous ajoutons l’essai de Sebastian Haffner : Allemagne, 1918 : la révolution trahie (Agone, 2018, en livrel).

 

Alexandre Anizy

Rimbaud

Publié le par Alexandre Anizy

Fugues et fronts rimbaldiens.

 

Partir ou périr,

            Mais sans gauchir l'Idéal ―

Zist zest absolu.

 

Alexandre Anizy

(Extrait d’un recueil en préparation)

 

Relais Les Bas-Rupts à Gérardmer

Publié le par Alexandre Anizy

Où loger à Gérardmer, été comme hiver ?

 

            Comme les Vosges deviennent tendance, nous signalons une adresse de qualité (ambiance chalet) : le relais des Bas-Rupts. Y allant pour le ski ou la randonnée, vous pourrez aussi tomber à l’eau !

            Vous pourrez patienter devant la cheminée du bar en sirotant un cocktail maison, avant les repas. Dans la carte du chef, nous avons notamment apprécié comme Paul Bocuse les tripes au riesling, à la crème et moutarde, de même que la casserolette d’escargots à l’oseille et l’original Picon bière glacé, écume de bière et cacahuètes Chou-Chou.

 

            Aux Bas-Rupts, vous ne serez pas déçus !

 

Alexandre Anizy

 

La réparation de Slobodan Šnajder

Publié le par Alexandre Anizy

            Heureux ceux qui découvriront ce livre !

 

            Il s’agit du roman La réparation du monde (éditions Liana Levi, 2021) de Slobodan Šnajder, un intellectuel croate qui a forcément lu le chef-d’œuvre Migrations du serbe Milos Crnjanski (lire ici ), et qui a écrit une épopée différente à commencer par le style, moins doux mais plus drôle et sarcastique.

 

Donnons quelques exemples.

« Un ami de son père lui disait : si nous autres Allemands n’y introduisons pas de l’ordre, ces tribus balkaniques finiront par s’égorger jusqu’à la dernière. Les Allemands à présent sont là, se dit Georg, et pourtant rien n’a changé sur ce plan. » (p.103 de 571)

            « Un soldat qui en pleine guerre veut être un civil est un cas exemplaire de somnambulisme. » (p.242 de 571)

            « Partout dans le monde les jeunes sont semblables, plus semblables que les vieillards qui, écrasés par la vie, la portent sur leur visage comme une empreinte, un spasme ou un tic. Partout dans le monde les jeunes sont une feuille de papier vierge. Il se peut que tout soit lié au joueur de flûte bariolé de Hamelin, que la jeunesse suivra toujours, vers le bien comme vers le mal… Elle partira telle une colonne de rats pour se noyer dans le premier torrent venu si ce n’est dans la Méditerranée comme dans la croisade des enfants. La jeunesse suit son pasteur, le joueur de flûte aux vêtements multicolores, mais la différence entre le bien et le mal est si honteusement étroite que rien n’est impossible. Pourquoi le costume de ce flûtiste est-il multicolore ? Parce qu’il est fait de tous les drapeaux au nom desquels on a tué en ce monde. » (p.465 de 571)

 

            Plutôt que le dernier viol (pardon : livre) de Christine Angot, lisez le chef-d’œuvre de Slobodan Šnajder.

 

Alexandre Anizy

 

OTAN : on continue comme avant dit l'Etat-Major des Armées

Publié le par Alexandre Anizy

Le général Thierry Burkhard, nouveau chef d’état-major des armées, présente aujourd’hui sa « vision stratégique » devant les députés de la Commission de Défense. Hélas, rien de nouveau sous les képis ! A leurs décharges, il est vrai que le chef exécutif de la Ligue libérale-radicale dirige tout sous la Ve république.

 

 

Le général Burkhard a développé devant la presse une formule, plutôt qu’un concept : gagner la guerre avant la guerre. De quoi s’agit-il ? Le triptyque paix, crise, guerre ne colle plus au temps présent, a fortiori au proche avenir. Il n’y a plus de phases de paix, mais des phases de compétition, puis de contestation pouvant aboutir à l’affrontement.¹ La compétition est en fait multidimensionnelle : informationnelle, économique, juridique, spatiale, diplomatique, militaire… La France, tout en cherchant à éviter l’affrontement, doit être capable d’agir dès la phase de compétition

Rien vraiment de neuf, puisque le général Vincent Desportes écrivait déjà en 2008 : « Plutôt que de rechercher la compétition sur le champ d'affrontement de la haute-vitesse et de la brièveté dominé par les forces occidentales, l'adversaire probable investit les luttes politiques longues et les bras de fer psychologiques ; il planifie sur des décennies et évite notre bataille parce qu'il n'a nul besoin de victoire tactique. » L'adversaire va opter pour des « stratégies de contournement dans les espaces où il peut lutter à armes égales, l'infosphère et l'espace humain où se modèle donc la guerre probable »

 

C’est sous Barak Obama que l’Empire américain a compris la menace chinoise et décrété la guerre multidimensionnelle. Ainsi, avec l’affaire des sous-marins australiens qui n’est qu’un épiphénomène de cette lutte, la France vient de recevoir un camouflet. Comme a dit le général américain Hagee, « le succès dépendra moins de notre capacité à imposer notre volonté que de notre aptitude à modeler les comportements, des amis, des adversaires et, ce qui est plus important, de la population »³. (C’est nous qui soulignons) Le modelage fonctionne bien, puisque comme nous l’avons immédiatement écrit dans une note (lire ici ), la France persistera à miser stupidement sur l’OTAN, cet outil américain de sous-traitance :  l’état-major des armées indique Il ne faut pas lâcher pour la coopération avec les Américains et au sein de l’OTAN.⁴

On peut donc dire que, comme Gamelin, Thierry Burkhard habille de jolies formules les vieilles lunes.  

 

Ah ! Il y aurait un vent de fraîcheur dans les crânes de l’état-major !  Le recours à des sociétés privées (…) n’est pas officiellement un sujet sur la table à ce stade pour le chef d’état-major des armées. Mais d’aucuns savent, au sein des milieux de la défense, que derrière la guerre avant la guerre la question se pose avec acuité.⁴ Dit autrement, on va privatiser partiellement la défense des intérêts et de la souveraineté française.

C’est une extension du domaine de la prédation, un « progrès » qui ne peut que plaire au bankster Macron.  

 

Alexandre Anizy

 

(¹) Mots du général Burkhard repris ou reformulés par Nicolas Barotte dans le Figaro du 5 octobre 2021.

(²) Général Vincent Desportes, La guerre probable – penser autrement, Economica, 2ème édition 2008, pages 35 et 36. Lire notre billet sur ce livre :

http://www.alexandreanizy.com/article-la-guerre-probable-selon-vincent-desportes-116031869.html

(³) Cité par Vincent Desportes, page 36.

(⁴) Elise Vincent, dans l’imMonde du 6 octobre 2021.

Alikavazovic sur le chemin de la guérison

Publié le par Alexandre Anizy

Grâce à une collection, Jakuta Alikavazovic est sur une bonne voie.

 

Comme nous avions dit le talent en germe de Jakuta Alikavazovic (lire ici ), de même que ses errements tout compte fait scolaires nous avaient consternés (lire ici ), comme ses élucubrations sur la littérature transnationale (lire ici ), nous écrivons aujourd’hui que son dernier opus paraît prometteur : Comme un ciel en nous (Stock, collection Ma nuit au musée, 2021). Pourquoi ? Elle a mûri…

 

« Vous savez que vos tours et détours n’ont été qu’une spirale qui a fini par vous ramener ici, au centre de votre enfance ou au centre de vous-même. » (p.48 de 77)

« On s’efforce de grandir, de se détacher, d’exister en propre. L’ironie, il me semble, tient au fait que c’est justement cet effort-là qui finit de faire de moi la fille de mon père. Je ne lui ressemble jamais plus que lorsque je m’éloigne, lorsque je l’abandonne.» (p.72 de 77)

Oui, c’est un paradoxe ironique : plus les enfants s’efforcent de fuir leurs parents, plus ils sont sur le chemin de la ressemblance.

 

Il semble qu’Alikavazovic en ait fini avec le rejet de sa propre histoire (son amour de l’anglais  ̶  c’est son gagne-pain, alors pas de crachat  ̶  est-il proportionnel au dégoût du serbo-croate ?). Il est donc possible qu’elle soit prête pour son chef-d’œuvre. Sur la noirceur humaine, par exemple.

« La délation, cet art français [le dénigrement de soi… Jakuta ne l’a pas encore totalement laissé aux étrangers, mais elle se soigne puisqu‘elle l’a compris pour les Yougos…], il en parlait avec la légèreté que l’on réserve aux temps primitifs ; comme si rien n’en subsistait. Mais moins de dix ans plus tard, dans les années 1990, durant la guerre en ex-Yougoslavie, durant le siège de Sarajevo, c’est la porte de ma tante qui sera marquée à la craie par les voisins fuyant la ville. En précipitation, quoique prenant le temps de signaler pour l’armée en route la population à supprimer. (…) elle me dit Tu te rends compte ? Pendant quinze ans nous sommes partis avec eux en vacances. » (p.36 de 77)  

         

Alexandre Anizy

Politique et Stratégie : la France est nue après le camouflet infligé par l'Alliance (Etats-Unis, Royaume-Uni, Australie)

Publié le par Alexandre Anizy

            La trahison de l’Alliance (Etats-Unis, Royaume-Uni, Australie), révélée par la rupture du contrat du siècle (les sous-marins vendus par la France à l’Australie, fabriqués selon les modifications demandées par le client), montre le terrible isolement de la France.  

 

 

            Pour qu’une aédie soit libre, elle doit maîtriser son destin tant que faire se peut. A cet effet, son Etat doit  penser la guerre aux niveaux politique, stratégique, tactique.

N.B. : Pathétique la colère feinte du franc-maçon Jean-Yves Le Drian, ministre régalien depuis bientôt 10 ans, quand le Premier Ministre australien affirme que l’Australie avait prévenu la France qu’il y avait un gros problème (quand le prix d’un contrat passe de 35 à 60 Milliards de dollars, n’importe quel acheteur compétent s’interroge a minima sur le sérieux industriel du vendeur… mais bon, en France jugulée par des énacrates et polytechniciens de surface, psychorigides droits dans leur botte, ce genre de suspicions émerge rarement  ̶  exemple : la facture de l’EPR de Flamanville est passée de 3,3 Milliards à 12,4 Milliards d’euros, et la date de livraison de 2012 à 2023… mais le chantier glisse inexorablement vers son destin catastrophique !  ̶  puisqu’elles sont immédiatement pilonnées avec des injures comme populiste ou bien complotiste). Ridicules les gesticulations diplomatiques quand on sait que la France acceptera l’accord commercial de libre-échange avec l’Australie que la Commission européenne, i.e. l’Union Allemande, signera.   

Au niveau politique, depuis 1969 la France est aux mains de la Ligue libérale-radicale : en matière de politique étrangère, l’OTAN est in fine son alpha et oméga (lire par exemple ici ). Or l’abandon de l’Afghanistan par les Etats-Unis démontre une nouvelle fois que le bouclier américain n’est actif qu’en fonction des intérêts du moment de l’Empire. Croyez-vous qu’il y ait une suspicion légitime dans la pseudo-élite qui tient la France ?  Non. Exemple du général en retraite Christophe Gomart (ex-patron de la Direction du Renseignement Militaire en 2013) : « Mais  sur le plan militaire, les Etats-Unis restent notre allié principal tout en poussant systématiquement les Européens à se doter de matériel américain. »¹.  

Au niveau stratégique, cette affaire du contrat du siècle montre que les liens forts qui nous unissent à l’Australie et au Royaume-Uni valent peu de choses quand le Maître américain décide pour lui. Car dans le conflit en cours qui les oppose à la Chine, conflit qu’ils considèrent comme vital, les Etats-Unis ne feront jamais dépendre leur stratégie d’un sous-ensemble allié,  comme l’alliance France – Australie que ce contrat du siècle augurait.

 

 

            Aux niveaux politique et stratégique, la France est nue. Et la Ligue libérale-radicale qui tient notre pays depuis 1969 ne peut pas remédier à cet état de fait, parce que son dogme lui interdit de s’opposer aux volontés du maître du jeu de la fiction du libre-échange.

            La prochaine déroute française, comme celle de mai 1940 (lire ici et ici ), s’annonce déjà.  

 

Alexandre Anizy

 

(¹) : Dans le JDD du 19 septembre 2021. On peut cependant s’interroger sur le sérieux de l’ex-général Gomart, puisqu’il affirme aussi que « Oui, on est autonomes sur le plan stratégique. », alors que le général Vincent Desportes a révélé qu’une grosse opération extérieure ne peut être réalisée par la France sans le soutien logistique américain…

 

Edouard Tétreau contre les Etats-Unis, c'est un gag

Publié le par Alexandre Anizy

Faut-il prendre au sérieux la tribune d’Edouard Tétreau dans le Figaro d’aujourd’hui ?

 

 

            A peine sorti de l’œuf (1992 - HEC), Edouard Tétreau va bosser dans la finance et dans les médias, ce qui explique en partie son intégration (trustee) au Committee for Economic Development, think tank basé à Washington, le genre d’organisation comme les Young Leaders qui formatent les cerveaux des strangers au profit des intérêts des Etats-Unis. En ce qui le concerne, sa propagande sera centrée sur les Etats-Unis d’Europe, cette invention américaine.   

            Comme financier, il semble qu’Edouard Tétreau ait vu venir la crise financière de 2008 ; comme expert géopolitique, il n’a rien vu du basculement du cœur de l’économie mondiale dans le Pacifique (avec toutes ses implications…), alors que nous en parlions déjà en 1985 à l’université avec l’économiste Michel Beaud… Edouard Tétreau, c’est encore un expert aveugle et sourd !

 

            Suite à la « trahison des Anglo-saxons (USA, U-K, Australia) » dans l'affaire du "contrat du siècle", Tréteau prend sa plume pour donner 2 recommandations :

  1. Sortir du commandement militaire intégré de l’OTAN ;
  2. Interdire à toutes les administrations, les entreprises publiques, les entreprises stratégiques ayant l’Etat directement ou indirectement dans le capital, d’avoir recours à des banques d’affaires ou des cabinets de conseil américains.  

Excellent, seulement voilà… Pour l’OTAN, Tétreau s’empresse d’ajouter : « Sortir, pourquoi pas, mais pour aller où, et avec qui ? » Apporte-t-il un début de réponse aux questions qu’il pose ? Non. Pour sa deuxième proposition, le macroniste Tétreau ne craint pas l’incohérence politique, puisque son lideur est un ami des cabinets et des industriels américains (Cf. l’affaire ALSTOM, et puis MICROSOFT pour la Santé des Français – lire ici ).

Le reste de la tribune étant hors sujet et sans intérêt, nous vous l’épargnons.  

            Membre d’une organisation américaine, Tétreau peut-il être crédible quand il mord la main de son maître ? Non.

Alors que le bankster Macron brade l’industrie française aux étrangers, le macroniste Tétreau est-il sérieux et honnête quand il invoque le patriotisme économique ? Non.  

 

Faisant depuis des années la propagande pour les Etats-Unis d’Europe, Edouard Tétreau  n’a cessé de penser contre la France ; aujourd’hui dans le Figaro du 18 septembre 2021, il préconise la sortie de l’OTAN et le patriotisme économique. Force est de constater qu’Edouard Tétreau est un intellectuel indigne.

 

Alexandre Anizy

Le colibri de Sandro Veronesi

Publié le par Alexandre Anizy

Garder raison pour Veronesi…

 

            Les années et les livres passent (lire ici ), bonifiant le talent de Sandro Veronesi, non pas le style - quoiqu’il puisse y avoir débat sur ce point :

« Patatras ! Les soixante premières pages furent assez pénibles (bon Dieu, le style !), puisqu'on a failli fermer définitivement le livrel, mais nous avons résisté stoïquement à cause de l'architectonique minutieuse... qui frise l'improbabilité. Au bout du texte : l'insatisfaction. » (lire ici ) -,

mais l’architecture. Avec Le colibri (Grasset, 2021), la fin fut heureuse.

 

Alexandre Anizy