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Michel Claise au panier !

Publié le par Alexandre Anizy

            Travailler encore aurait fait du bien.

 

Michel Claise est un juge belge important, nous dit-on. Malgré son travail harassant, il a trouvé le moyen de signer un paquet d’ouvrages en quelques années.

Par curiosité pour les affaires du port d’Anvers, nous lûmes Crime d’initiés (Genèse éditions, 2021). Que dire ? Sans doute trop empreint de sa prose juridique et fort de sa notoriété, le juge Claise prend peut-être un style lâche pour de l’audace, à moindre effort.

Au panier le dernier Claise !

 

Alexandre Anizy  

 

Publié dans Notes culturelles

Pour les retraites chers députés voyez Bernard Arnault et quelques autres citoyens malévoles

Publié le par Alexandre Anizy

            Être citoyen d’un pays, c’est y avoir des droits et y remplir des devoirs, notamment le plein paiement des impôts et taxes qui contribuent au bien-être de tous les membres de la collectivité (i.e. des logements décents, un système de santé à la hauteur, des enfants au ventre plein le matin à l’école, etc.). Mais certains Français jouissent pleinement de leurs droits et s’exonèrent partiellement ou entièrement de leurs devoirs en toute légalité… ou pas : ce sont des citoyens malévoles.

 

 

Comme ces mauvais payeurs se permettent en plus de donner des leçons d’économie (Bernard Arnault), de patriotisme (Liliane Bettencourt¹), et tous de faire la morale aux autres, notamment aux grévistes qui « prennent en otages » les usagers des transports publics, alors aujourd’hui grâce à un juge canadien nous ajoutons quelques noms à la liste non exhaustive des citoyens malévoles.

Pour mettre en exergue l’ampleur du mal, commençons par le seigneur non cité par notre source, première fortune mondiale et à coup sûr grand malévole : Bernard Arnault. Le 1 février 2023, le Canard enchaîné² nous apprenait ainsi : « En 2019, Arnault a déclaré un peu plus de 280 millions revenus. Qui se décomposent en 10 misérables millions de salaires et un peu plus de 270 millions de plus-value sur des ventes d’actions (…). Surprise : sur ce pactole, l’homme le plus riche du monde ne paie qu’environ 50 millions d’impôt (la loi nous interdit de donner le chiffre exact). Soit un taux d’imposition de 18 %. C’est ce qui est appliqué à un couple sans enfant gagnant 150.000 euros par an… Très loin de la tranche supérieure du barème : 49 % (avec la contribution sur les hauts revenus). » Pour les dividendes (environ 1 milliard), dont on ne parlera pas ici tellement l’indécence touche à son comble, il paya un impôt riquiqui d’environ 10 millions qui à terme l’amènera à un taux de 12,8 %. Qui peut "dire aussi mal" en France ?

Dans le resquillage légal³, le seigneur Bernard Arnault lui-même : il « est parvenu à régler sa succession au profit de ses enfants en réduisant de 45% à 6,5% les droits afférents, selon Le Canard Enchaîné. (…) L'hebdomadaire satirique, qui cite "des confidences de proches" de Bernard Arnault, explique que l'opération s'est déroulée en deux temps, dont le premier acte remonte à 2005 (…). Bernard Arnault crée à l'époque une holding, nommée Pilinvest, chargée de recueillir les actions du groupe Arnault, qui contrôle toutes ses sociétés, selon Le Canard⁴. Bernard Arnault y transfère progressivement 90% de ses titres, en toute discrétion, souligne l'hebdomadaire. Il cède ensuite à ses cinq enfants la nue-propriété de 49% de ses titres, et n'en conserve que l'usufruit, c'est-à-dire les dividendes et les droits de vote attachés à ces actions. Mais cet usufruit disparaîtra le jour de son décès et ses enfants en deviendront alors pleinement propriétaires, précise Le Canard. Il ajoute qu'une fondation, Proctinvest, est chargée de s'assurer que les héritiers ne démembrent pas l'empire qu'il a bâti. Pour calculer les droits de donation, le fisc français est contraint d'appliquer une première décote puisque le don en usufruit fait perdre aux actions cédées la moitié de leur valeur, explique le journal. Il ajoute que les héritiers ont par ailleurs signé un pacte, prévu par la loi Dutreil, en vertu duquel ils s'engagent à ne pas vendre leurs titres avant deux ou six ans, ce qui induit une seconde décote de 75%. Dernier point, les actions cédées à l'époque ont doublé en valeur, souligne-t-il. L'ensemble de ces opérations ont permis d'éviter d'appliquer le taux officiel de 45% et de ne payer que 6,5% de la valeur actuelle du groupe, dont la valeur est estimée à 30 milliards d'euros, selon le journal. » Challenges.fr (6 février 2013, à 19h06)

            En matière de resquillage légal, pour ceux qui s’intéressent à ce triste sire en tant que patron de l’empire LVMH, nous les renvoyons par exemple aux articles de l’imMonde du 19 septembre 2012⁵ et du Canard enchaîné du 12 octobre 2016.  

Si le juge canadien Bernard Synnot ne cite pas Bernard Arnault, en tout cas dans l’article du Journal du Dimanche qui a lu son jugement rendu le 26 janvier 2023 dans l’affaire « Blue Bridge », il donne des noms. « Au fil des 67 pages de son jugement, on croise ainsi « les familles Charoy, Coste, Boissonnas, Lebel, Verger ». Et puis Robert et Nicolas Monnier (trust Bonaventure), héritiers du peintre Henri Matisse, leur père Bernard (trust Baryton), sa seconde femme Virginie Lehideux-Vernimmen (tous deux décédés) et le fils de cette dernière, Arnaud de Caumont La Force (trust Lagune), Michèle Robineau-Mouton et son fils Patrick Mouton (trust Nipigon), la famille de Bernard Lanvin ou encore Julie Barlatier (héritière d’une famille d’entrepreneurs provençaux).⁶ ». « En 2019, le Journal de Montréal révélait le scandale. En 2021, Capital puis Libération donnaient les premiers noms : les frères Seydoux (plus de 1 milliard d’euros dans 14 trusts), Hubert Guerrand-Hermès (décédé en 2016, avec 500 millions dans des trusts, dont les héritiers ont depuis régularisé leur situation avec les services fiscaux), l’ancien maire de Vittel Guy de la Motte-Bouloumié (décédé en 2022, il avait appelé ses trusts Evian et Badoit), la scénariste Danièle Thomson⁷ (qui assurait à Libération que ses deux trusts, soit 1 million d’euros, étaient en règle avec l’administration fiscale), un héritier des cafés Richard, un autre des pastilles Pulmoll…⁶ ».

 

 

            En conclusion, nous paraphrasons un docteur très médiatique en disant que "c’est bon à savoir" à qui on a affaire. Un citoyen malévole n’a qu’une patrie : son portefeuille.

 

 

Alexandre Anizy  

 

 

 

(¹) Liliane Bettencourt et son mari ont planqué en Suisse plusieurs dizaines de millions d’euros pendant plus de 30 ans. Cela n’empêcha pas cette vieille dame indigne de dire au cours d’un entretien exclusif à TF1, diffusé dans le JT de 20h le 2 juillet 2010, qu’il ne faut "pas faire de mal à son pays". Le top de la fourberie, n’est-ce pas ?

(²) Canard enchaîné du 1 février 2023, page 3.

(³) Nous appelons resquillage légal ce que d’aucuns nomment "optimisation fiscale".

(⁴) Canard enchaîné du 6 février 2013.

(⁵) Le Monde du 19 septembre 2012, page 16 : « Cela aurait permis à LVMH de ne payer en Belgique que 24,2 millions d’euros d’impôts sur 630 millions de bénéfices depuis 2009. »

(⁶) Le Journal du Dimanche du 5 février 2023, page 20.

(⁷) Avec Danièle Thomson (dialoguiste), rions un peu des avaricieux en nous souvenant de La folie des grandeurs, dans la scène où Yves Montand dit à Louis de Funès : « Il est l’Or, il est l’Or, l’or de se réveiller, mon seign’or… »

 

Publié dans Notes politiques

Mistral de Cay Rademacher

Publié le par Alexandre Anizy

            Si vous avez envie d’une balade provençale…

 

Les éditions du Masque ont eu la bonne idée de publier Le mistral meurtrier de Cay Rademacher (2022 ; traduction de Georges Sturm), le 1er opus des enquêtes du capitaine Roger Blanc.

Ni l’écriture ni l’architectonique ne sont bâclés. C’est rafraîchissant comme un pastis, odorant comme un bouquet de lavande, bien qu’émanant d’un médiacrate allemand*. 

 

Alexandre Anizy  

 

(*) Auscultant la France à travers le prisme ordo-libéral comme toute la classe dirigeante teutonne, le journaleux Rademacher n’a pas pu s’empêcher de railler les grèves et les manifestations de la CGT… bien qu’il vive en Provence. A deux reprises donc, il nous fit penser à Peter Sloterdijk (lire ici ).

 

 

Publié dans Notes culturelles

2023-01-31 todos a la calle (pero sin piedras)

Publié le par Alexandre Anizy

            Mardi 31 janvier 2023, tous dans la rue contre le projet de loi scélérate sur les retraites.

 

Séparés, tous nous sommes peu… mais regroupés, tous nous pouvons servir à quelque chose, former le début d’un autre chemin… C’est en partie l’esprit du poème du poète espagnol León Felipe en 1920, que Paco Ibañez a remarquablement chanté.

Ecoutez-le ici .  

 

Como tú                                                                Comme toi

Así es mi vida, mi vida                                        Telle est ma vie,                 

Piedra,                                                                  Une pierre,           

Como tú ; como tú,                                               Comme toi ; comme toi,

Piedra pequeña ;                                                    Petite pierre ;   

Como tú,                                                                Comme toi,

Piedra ligera ;                                                         Pierre légère ;  

Como tú,                                                                 Comme toi,

Canto que ruedas                                                    Caillou qui roules

Por las calzadas                                                       Sur les chaussées,  

Y por las veredas ;                                                  Par les sentiers ;

Como tú,                                                                 Comme toi,

Guijarro humilde de las carreteras ;                       Humble gravier des routes ;

Como tú,                                                                 Comme toi,

Que en días de tormenta                                         Qui les jours d’orage

Te hundes                                                               T’enlises  

En el cieno de la tierra                                            Dans la boue de la terre  

Y luego                                                                    Et puis  

Centelleas                                                                 Qui étincelles

Bajo los cascos                                                         Sous les sabots  

Y bajo las ruedas ;                                                    Et sous les roues ;

Como tú, que nos ha servido                                    Comme toi, bonne à rien,

Para ser ni piedra                                                      Ni à être pierre  

De una Lonja,                                                           De Bourse de commerce,

Ni piedra de una Audiencia,                                     Pierre de Tribunal,

Ni piedra de un Palacio,                                            Pierre de Palais,

Ni piedra de una Iglesia ;                                          Pierre d’Eglise ;

Como tú,                                                                    Comme toi,

Piedra aventurera ;                                                     Pierre aventurière ;

Como tú,                                                                    Comme toi,

Que, tal vez, estas hecha                                            Qui n’es bonne peut-être

Sólo para una honda,                                                  Que pour un jet de fronde,

Piedra pequeña                                                           Pierre petite

Y                                                                                 Et

 Ligera…                                                                     Légère…

 

 

León Felipe

(Anthologie bilingue de la poésie espagnole, Gallimard, Bibliothèque de La Pléiade, juillet 1995, p.620-21)

Hoka hey de Neyef

Publié le par Alexandre Anizy

En Angoulême, cette année, le festival de la Bande Dessinée perpétue la tradition en récompensant Riad Sattouf.

Il aurait pu se distinguer en honorant Neyef et son Hoka hey ! (label 619/Rue de Sèvre, octobre 2022), un manga se déroulant au temps de la conquête de l’Ouest : en couleurs, une histoire simple sur fond de paysages magnifiques. Original et talentueux.  

 

Alexandre Anizy  

Publié dans Notes culturelles

Ethno-polar polynésien ?

Publié le par Alexandre Anizy

            Pour tester le Prêt Numérique en Bibliothèque (PNB à Paris), nous avons emprunté 2 polardeux inconnus de la maison.  

 

En lisant Rien n’est perdu (éditions Au vent des îles, 2022), un roman de métro (lire ici ) sans intérêt, l’auteur Patrice Guirao nous a laissé sur notre faim.

Mais l’ethno-polar polynésien existe-t-il ?   

 

Alexandre Anizy  

Publié dans Notes culturelles

Boire aux sources de Marie-Hélène Lafon

Publié le par Alexandre Anizy

            Si la moisson n’est pas abondante, la qualité du grain est toujours excellente.

 

Terminant la lecture du nouveau roman de Marie-Hélène Lafon, Les sources (Buchet-Chastel, 2023), qui creuse encore le sillon de son enfance, exprimant cette fois-ci avec délicatesse et sans scène racoleuse les secrètes violences dégueulasses, nous ne pouvons que renouveler nos estimations précédentes (lire ici et ici ). 

            MHL est une grande écrivaine, contrairement au milliardaire propagandiste. Ecoutez le final :

« Claire s’adosse au tronc de l’érable. Elle écoute la Santoire. Elle a posé sa main droite ouverte sur le lichen roux de la façade, elle va partir, elle se souviendra de tout. Elle ne ferme pas les yeux, la lumière est douce. »

Nous le disons d’autant plus que son phrasé ne nous enthousiasme pas outre mesure. Le style colle à la terre et aux personnages qui l’habitent, mais c’est justement là l’immense talent de l’autrice.

 

Alexandre Anizy  

 

Publié dans Notes culturelles

L'Albanie vue par Danü Danquigny (leçons pour la France envoûtée du bankster)

Publié le par Alexandre Anizy

            Le cadavre du dictateur Enver Hodja à peine refroidi en avril 1985, une perestroïka sans limite se mettait en branle pour le bonheur des sociopathes.

 

            Dans un polar de bonne facture, Les aigles endormis (Gallimard, Folio, 2021, livrel disponible en Prêt Numérique en Bibliothèque de Paris), Danü Danquigny raconte en toile de fond la désintégration de l’Albanie. Intéressant puisque le schéma s’est reproduit en Yougoslavie et en Russie, avec des degrés différents d’intensité violente mais la même voracité financière !  

« Celui qui jouera du pipeau plus fort que les autres, qu’il soit un imam dévoyé, un banquier en marche [c’est nous qui soulignons] ou le chantre du nationalisme nostalgique d’un jadis doré et fantasmé, celui-là trimballe toujours le troupeau d’une aliénation à l’autre sous les vivats d’une poignée d’insatiables salopards gras et avides. Ce qui est moche ici, c’est que ces fumiers, on les connaît. » (p.137/158)

 En pleine actualité française, n’est-ce pas ?

 

Alexandre Anizy  

 

Dandy bobo selon Pierre Alferi

Publié le par Alexandre Anizy

 

noir en bloc

baskets jean parka

foulard et lunettes

est l’élégance même

 

Pierre Alferi

(divers chaos, P.O.L éditeur, 2020)

 

 

Publié dans Notes culturelles

Mémento politique aphoristique

Publié le par Alexandre Anizy

Ne pas oublier qu’on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui.        

 

 

L’ « en même temps » n’est que l’ordinaire expression bonimenteuse d’un vide politique, qui est le signe indiscutable d’une préférence pour le statu quo, mais, la bourgeoisie d’affaires ayant gagné la guerre (n’est-ce pas Warren Buffett ?), elle exige de son mandataire des trophées, comme les chômeurs basculant vite dans l’armée de réserve taillable et corvéable à merci, comme les vieux maintenus sur le trottoir de l’Entreprise.

 

Ricanement devant les représentants du peuple, simagrée de dialogue avec des syndicats moutonniers… La polytechnicienne en surface Elisabeth Borne dépasse tout : c’est à cela qu’on les reconnaît, disait Michel Audiard.   

 

Alexandre Anizy  

 

Publié dans Notes politiques

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