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Comment couler NKM à Paris ?

Publié le par Alexandre Anizy

 

Si vous êtes, comme nous, pour une alternance politique à Paris,

si vous êtes inscrit sur la liste électorale en vigueur à Paris (ayant obtenu le fichier, le système contrôle en ligne la validité de votre inscription),

si vous êtes d'accord pour payer 3 € votre bulletin de vote électronique,

alors nous vous encourageons à entrer dans le processus électoral mis en place sur

www.primaireparis.fr

Comme c'est bien fichu, vous n'en aurez pas pour longtemps à vous inscrire et payer.

Et lorsque la fenêtre de vote s'ouvrira, nous serons informés.

 

A ce jour, il se dit dans la presse qu'il n'y aurait que 6.000 inscrits environ, et que 80 % des voix se porteraient sur un seul nom.

 

Avec cette primaire, nous avons un moyen de tuer dans l’œuf un papillon qui, à peine élu au premier rang de la Cité, s'occuperait aussitôt de son festin national ! Une certaine NKM, une héritière surnommée l'emmerdeuse par le président Chirac. (¹)

 

Pour cela, il faut tous voter Chenva Tieu.

 

Pour 3 euros seulement,

si tous les gars du Mondiapart voulaient se donner la peine,

un tir groupé de seulement 10 % des abonnés (soit 6.000 voix environ) sur un seul nom changerait la donne,

nous pourrions commencer notre plan de l'alternance politique à Paris en coulant NKM.

(Temporairement, bien sûr, car la chienlit bien née rebondit vite)

 

Soyons positifs : votons tous pour Chenva Tieu.

(un vote pour le candidat de la diversité – comme ils disent -, c'est chouette, non ?)

 

Chers amis, il n'y a pas de mal à faire du bien !

 

 

Alexandre Anizy

 

(Nos livrels sont en exclusivité sur Amazon)

 

(¹) : pour connaître tout le bien que nous pensons de la passagère de Longjumeau, lire

http://www.alexandreanizy.com/article-23751181.html

http://www.alexandreanizy.com/article-36649941.html

 

 

Les lois du hollandisme

Publié le par Alexandre Anizy

 

D'aucuns pensent que le culbuto molletiste Hollande n'a jamais pris de décisions politiques courageuses, et qu'il se contentera de gérer la France comme il manœuvrait au PS pour conserver le pouvoir : en bref, un moussaillon de pédalo sans cap qui ferait des ronds dans l'eau. Rien n'est plus faux, comme nous l'avons déjà dit, notamment dans

http://www.alexandreanizy.com/article-l-hollandisme-revolutionnaire-est-un-pari-stupide-100715653.html

 

Pour conquérir le pouvoir, le populiste Hollande avait une méthode : lire

http://www.alexandreanizy.com/article-le-populisme-incantatoire-de-hollande-117371913.html

 

Pour se maintenir au pouvoir tout en dirigeant la France vers son idéal politique, le culbuto molletiste fera voter les lois du hollandisme en appliquant sa méthode, i.e. l'inverse de son jumeau Sarkozy de Nagy Bocsa.

On a vu dans Les lois du sarkozysme que le lider minimo s'agitait pour secouer les tambours médiatiques et noyer son action dans un impressionnisme de surface. Par conséquent, le hollandisme consistera à étouffer les débats dans les méandres formatés d'un dialogue social inutile mais interminable, où la cacophonie gouvernementale et socialiste le sert plus qu'elle ne le dessert, pour aboutir à des lois et des choix qu'un sarkozyste sincère aurait été heureux de présenter, comme par exemples :

  • régression sociale pour remplir les caisses de retraite ;

  • régression sociale détricotant le Code du travail (tuer le SMIC avec des "smc" de branches ; ouverture des commerces le dimanche ; etc.) ;

  • adhésion au diktat bruxello-berlinois (privatisations ; laisser-faire la "zone commerciale transatlantique" ardemment souhaitée par les États-Unis pour doper LEUR économie ; sous couvert d'un bon sens comptable, nouvelle(s) hausse(s) de la fiscalité - TVA ou impôts, ce sera selon la faisabilité du moment) pour remplir les caisses de l’État ;

  • abandon de l'indépendance nationale en acceptant la tutelle de l'OTAN dans les opérations et en votant des budgets de défense rabougris.

Le plan de communication serait incomplet s'il n'intégrait pas le tintamarre médiatique sur des sujets sociétaux, parce qu'en principe ils ne coûtent pas grand-chose à mettre en œuvre mais permettent de ringardiser les politiciens qui s'opposent au camp du Progrès, du Mouvement, enfin toute cette rhétorique issue du XVIIIe siècle ! (Cf. Jean-Claude Michéa)

 

Dans leur volonté d'aboutir à une économie communiste de marché (¹), en quatre ans les lois du hollandisme dépasseront les lois du sarkozysme.

 

Alexandre Anizy

 

(Nos livrels sont en exclusivité sur Amazon)

 

(¹) : concernant ce concept baroque, lire les notes ci-dessous

http://www.alexandreanizy.com/article-16224090.html

et

http://www.alexandreanizy.com/article-16193103.html

 

 

 

 

 

Les lois du sarkozysme

Publié le par Alexandre Anizy

 

Sous prétexte qu'il était dans une agitation quasi perpétuelle, d'aucuns (¹) ont considéré la frénésie législative du président ubiquiste Sarkozy de Nagy Bocsa comme une ardoise sans cesse rédigée sous le coup de la nécessité du moment. A notre avis, c'était sous-estimer l'animal politique. Thomas Clay vient de le montrer dans un essai remarquable de concision titré Les lois du sarkozysme (Odile Jacob, mars 2013, 88 pages, 13,90 €), dont nous présentons ici quelques traits.

 

« Alors que l'on pouvait croire le sarkozysme brouillon et obsessionnellement rivé à l'actualité, sans idéologie, sans projet véritable, sans vision d'avenir, son décryptage montre au contraire une pensée politique parfaitement structurée qui s'est acharnée à insuffler de nouvelles valeurs à notre pays, en détricotant méthodiquement celles qui l'ont fait ce qu'il est. La mutation a été d'autant plus insidieuse qu'elle a été masquée par un impressionnisme de surface, qui égarait par son approche faussement confuse. » (p.9)

Une analyse juridique, méthodique, et rétrospective permet de lever l'écran de fumée savamment entretenu :

« Dans les codicilles de ces lois innombrables que plus personne ne parvenait à suivre, et au détour de dispositions inintelligibles, se cachaient les vraies racines idéologiques du sarkozysme. » (p.13)

Par lois sarkozystes, il faut comprendre aussi bien les lois publiées que les lois immanentes.

 

L'ambition du projet sarkozyste est d'abord la destruction méthodique des valeurs du pacte républicain, dont les grandes lois datent de Clemenceau (période 1905 – 1907) et de de Gaulle (période 1944 - 1946) : laïcité, identité nationale, sécurité, liberté, patrimoine, jeux, collectivités territoriales & service public, protection des consommateurs, travail … constitution, droit de grève, sécurité sociale, économie, fonction publique. Sur tous ces thèmes, Thomas Clay revoit le travail du kärcher sarkozyste.

Prenons un seul exemple : la laïcité. Après avoir rencontré le pape nazillon le 20 décembre 2007, le président ubiquiste déclare que « les racines de la France sont essentiellement chrétiennes », annonçant de la sorte la capitulation de la laïcité qu'il traduisit politiquement par une tentative : permettre aux instituts catholiques de délivrer des diplômes profanes, i.e. comme dans l'enseignement supérieur public, en leur octroyant au passage plus de pognon, ce qui portait atteinte à la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État. Dans le même temps, le "lider minimo" martelait que l'enseignement supérieur était une priorité de son quinquennat, et qu'il voulait refonder cette loi du 9 décembre 1905 !

Voilà justement le grand truc de l'action sarkozyste :

« Toute la méthode sarkozyste est là : on clame qu'il faut revoir une loi fondamentale, ce qui provoque des résistances très fortes, et finalement on renonce alors que, dans le même temps, on s'attaque aux fondements du texte, de manière insidieuse, presque occulte – et le mal est fait. » (p.20)

Une autre illustration de la méthode ? L'identité nationale. Souvenez-vous du social-traître Eric Besson tentant de fabriquer des ridicules débats nauséabonds …

 

 

Mais que veut construire Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa ? Deux sources d'inspiration liées pour cet animal politique : l'individualisme et le modèle américain (²).

C'est d'ailleurs aux diplomates américains qu'il présenta sa candidature aux Présidentielles de 2007, seize mois avant le peuple français... (source : télégrammes diplomatiques dévoilés par Wikileaks, cités p.55)

Il y a des actes qui posent la nature profonde d'un homme.

Celui-ci en est un.

 

Dans sa conclusion, Thomas Clay fait référence au Vade-mecum du petit homme d’État de Pierre Gatérat (ouvrage publié en 1952) : quelques paragraphes d'une ironie mordante à savourer.

 

 

Alexandre Anizy

 

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(¹) : comme les chroniqueurs politiques, notamment ce Renaud Dély, toujours reproducteur en chef du café du commerce politiquement correct...

(²) : il se baptisait lui-même « Sarkozy l'Américain », tandis que ce même Eric Besson parlait d' « un néoconservateur américain à passeport français » (cité p.55)

 

 

Laisser béton LA Gauche et LE Socialisme comme Michéa (II)

Publié le par Alexandre Anizy

 

Point de malentendus ! Ce dont il s'agit maintenant, c'est l'abandon du concept de gauche, comme Jean-Claude Michéa (¹) le précise dans Les mystères de la gauchede l'idéal des Lumières au triomphe du capitalisme absolu - (Climats, mars 2013, 132 pages, 14 €), et puis de socialisme comme nous le préconisons, parce qu'ils sont devenus source d'une confusion préjudiciable aux forces de libération.

(cet article a pour préambule une note humoristique

http://www.alexandreanizy.com/article-marcela-iacub-est-bien-de-gauche-et-on-s-en-branle-avec-michea-i-116628933.html )

 

 

Michéa met fort justement en exergue de son essai cette citation de Confucius :

« Si les dénominations ne sont pas correctes, les discours ne sont pas conformes à la réalité, et si les discours ne sont pas conformes à la réalité, les actions entreprises n'atteignent pas leur but. » ;

comme il enchaîne d'emblée avec cet avis de Cornélius Castoriadis de 1986 :

« il y a longtemps que le clivage gauche-droite, en France comme ailleurs, ne correspond plus ni aux grands problèmes de notre temps ni à des choix politiques radicalement opposés. »

Or, quand on veut sortir du capitalisme ou plus largement transformer significativement le modèle économique et social dans lequel nous vivons, il convient de rassembler au moyen d'un signifiant maître sans équivoque des groupes d'hommes issus de catégories sociales différentes et travaillant dans divers secteurs économiques. C'est ainsi que Michéa pose la question des questions (selon nous), et il estime que le nom de gauche ne joue plus ce rôle. Ce qu'il parvient à démontrer.

 

Il rappelle tout d'abord que ni Marx, ni Engels, ni les autres figures du mouvement socialiste et anarchiste ne se sont définis comme étant de gauche. Pour eux, la droite rassemble les partis défendant les intérêts de l'aristocratie terrienne et de la hiérarchie catholique, et la gauche est l'ensemble divisé représentant les fractions de la classe moyenne (qui va de la grande bourgeoisie industrielle et libérale – acquise à Adolphe Thiers – à la petite bourgeoisie républicaine et radicale – l'atelier et la boutique. Quant au mouvement socialiste, il combattait à la fois le féodal et le capital, en maintenant « en toutes circonstances sa précieuse indépendance politique et organisationnelle » (p.19)

Michéa ne manque pas de dire que les 2 répressions de classe les plus meurtrières du XIXe à l'encontre du mouvement ouvrier ont été l’œuvre de gouvernement de gauche (Cavaignac en juin 1848, Thiers en mai 1871 contre la Commune de Paris).

 

C'est l'affaire Dreyfus et la menace d'un Coup d’État de la droite qui pousse les parlementaires socialistes (pas les syndicats) à négocier le compromis de la défense républicaine, véritable acte de naissance de la gauche moderne qu'on appellera aussi plus tard le camp du progrès :

« Sans l'existence de ce pacte d'intégration progressive du mouvement ouvrier socialiste dans la gauche bourgeoise et républicaine d' Émile Combes, de Joseph Caillaux ou de Georges Clemenceauintégration dont Jean Jaurès allait produire la légitimation philosophique la plus brillante -, il serait évidemment impossible de comprendre le sens particulier qui aura été celui du mot "gauche" tout au long du XXe siècle. » (p.21)

 

Alors aujourd'hui la question est de savoir si le ralliement de la gauche officielle au dogme mythique de l'économie de marché est un accident de l'histoire, ou bien le fruit logique d'un processus inscrit dans la matrice du compromis tactique lors de l'affaire Dreyfus. A la suite de Castoriadis (et d'autres), Michéa soutient la 2ème hypothèse.

Ce qui a permis le glissement très rapide du compromis défensif initial à la configuration politique inédite, l'opérateur philosophique majeur, c'est « la métaphysique du Progrès et du "Sens de l'Histoire" qui définissait – depuis le XVIIIe siècle – le noyau dur de toutes les conceptions bourgeoises du monde ». (p.23) Cette métaphysique est le véritable code source de la gauche originelle, inspirée quasi exclusive par les Lumières et leurs épigones : on la retrouve dans le marxisme originel (son déterminisme scientifique : le mode de production capitaliste (MPC) est une étape historique nécessaire entre le mode de production féodal et la société communiste future … ; la grande industrie est donc la seule organisation possible de la production, y compris pour l'agriculture … on sait les ravages occasionnés par son application en Russie) qui a plus à voir avec les récits des Lumières (comme le Tableau historique des progrès de l'esprit humain de Condorcet) qu'à une pensée dialectique soucieuse des faits.

« Le côté déterministe-scientifique dans la pensée de Marx fut justement la brèche par laquellle pénétra le processus d' "idéologisation", lui vivant, et d'autant plus dans l'héritage théorique laissé au mouvement ouvrier » (Guy Debord, la Société du Spectacle, thèse 84, cité p.24)

Car en fait le projet socialiste originel est une critique radicale de la modernité industrielle, i.e. cette croyance religieuse en un sens de l'histoire et au progrès matériel illimité, autrement dit le centre de gravité intellectuel du "parti du mouvement", celui de la gauche républicaine et bourgeoise.

 

Pour les socialistes originels, il y a 3 conséquences politiques majeures du code source, qui ont compliqué leur tâche d'opposants.

1. La fascination de Marx pour les vertus émancipatrices de la grande industrie (aujourd'hui, c'est Internet et les nouvelles technologies …) aboutit chez ses exégètes à l'appréciation négative des classes moyennes traditionnelles : elles sont conservatrices, voire « réactionnaires : elles cherchent à faire tourner à l'envers la roue de l'histoire » (p.26). Donc pas d'alliance politique.

2. Cette métaphysique du Progrès conduit à l'abandon progressif de l'analyse marxiste du Capital, « à commencer par l'idée principielle selon laquelle « la richesse des sociétés où règne le mode de production capitaliste s'annonce comme une immense accumulation de marchandises » » (p.28) Evidemment, les premières marchandises de la Révolution industrielle ont une utilité réelle incontestable.

[ « (…) (150 ans plus tard, un Badiou ou un Negri n'ont toujours pas dépassé ce niveau de réflexion, alors même qu'ils ont sous les yeux un monde capitaliste développé que Marx ne pouvait pas connaître). » (p.29) ]

Mais lorsque le système capitaliste produit des marchandises (biens et services), il le fait en fonction de leurs valeurs d'échange (i.e. leur capacité à accroître le capital investi) et non pas de leurs valeurs d'usage.

Or « la valeur d'échange est le condottiere de la valeur d'usage, qui finit par mener la guerre pour son propre compte » (Guy Debord, idem, thèse 46, cité p.29) … et pour surmonter la crise des débouchés, la société capitaliste deviendra une société de consommation fondée sur le crédit, l'obsolescence programmée et la propagande publicitaire.

En 2013, la sacro-sainte croissance n'est que le nom politiquement correct de l'accumulation illimitée du capital.

  1. Cette métaphysique du Progrès liquide le projet socialiste originel (les Pierre Leroux, Charles Fourier, Victor Considérant) pour « l'idéologie de la pure liberté qui égalise tout et qui écarte toute idée de mal historique » (Guy Debord, ibidem, thèse 92, cité p.32), c'est à dire la marque de fabrique de la philosophie libérale : la société sans classe (idéal socialiste originel qui a disparu de tous les programmes politiques de la gauche actuelle) disparaît dans la nuit libérale où toutes les relations tendent à devenir grises, i.e. conclues sur un marché entre des parties à l'abri du regard des autres, de l’État (voir les très discrètes transactions financières offshore de gré à gré, le contrat de travail qui "s'individualise" de plus en plus par entreprise). Or Pierre Leroux avait justement introduit le mot socialisme pour l'opposer à l'individualisme.

 

Pour le libéral Benjamin Constant, il faut garantir à chacun la possibilité « de jouir paisiblement de son indépendance privée ». Toutes formes d'appartenance ou d'identité non librement choisies sont potentiellement des formes oppressives et discriminantes. Ceci implique l'appartenance sexuelle ou l'apparence physique.

C'est ici que Marcela Iacub revient … à gauche comme dit précédemment.

http://www.alexandreanizy.com/article-marcela-iacub-est-bien-de-gauche-et-on-s-en-branle-avec-michea-i-116628933.html

Pour un libéral authentique, la patrie, la nation, n'ont pas de sens : n'est-ce pas ce que dit Guy Sorman en 1997 avec « le monde est ma tribu » ? N'est-ce pas ce que fait une des premières fortunes de France en exfiltrant son patrimoine à partir de 2006 puis en demandant la nationalité belge en 2012 ? Pour ces fondamentalistes libéraux, qui se gaussent des traditions populaires et des frontières géographiques constitutives des cultures authentiques, le marché mondial unique est la seule instance de socialisation compatible avec la liberté individuelle de l'homme abstrait sans aucun lien avec le passé : c'est bien le cosmopolitisme bourgeois que d'aucuns opposaient à l'internationalisme prolétarien avec ses fondement patriotiques et communautaires.

 

Venons-en à la conclusion pratique de Michéa :

puisque la gauche et la droite parlementaires puisent au même code source ;

puisque la gauche a clairement abandonné l'idée de sortir du capitalisme, versant économique de la philosophie libérale ;

puisque droite et gauche à tour de rôle appliquent le même programme économique (à quelques détails près) dans le cadre d'une mise en scène rodée (le simulacre d'un affrontement dans lequel il faudrait voir le suborneur DSK ou le social-traître Pascal Lamy (²) du Parti Socialiste comme les descendants des martyrs de la Commune !) ;

puisque les valeurs traditionnelles (sens des limites et des dettes symboliques, attachement à la notion de morale et de mérite individuel : en résumé, « le roc anthropologique originaire de Marcel Mauss »), qui s'opposent à l'individualisme abstrait du libéralisme moderne (par définition réfractaire aux notions de frontières, d'identités nationales), ne sont ni de droite ni de gauche et peuvent constituer le point de départ privilégié d'un nouveau projet socialiste originel ;

et si "la gauche vraiment de gauche" comprend que le capitalisme est « un fait social total, autrement dit une totalité dialectique dont tous les moments sont inséparables (qu'ils soient économiques, politiques et culturels) », et qu'elle doit par conséquent se démarquer radicalement du "libéralisme culturel mitterrandien" (qui convient simplement de corriger la répartition inégalitaire de la richesse produite mais qui contribue au « culte de la croissance illimitée, l'aliénation des consommateurs, la mobilité géographique et professionnelle incessante, la destruction méthodique des villes et des campagnes, l'abrutissement médiatique généralisé ou encore la transgression morale et culturelle permanente » (p.55)),

si on accepte cette analyse,

alors « la question pratique du signifiant maître sous lequel il conviendra de ranger le nouveau front de libération populaire (une fois qu'on aura renoncé à placer ce « bloc historique » – pour reprendre l'expression de Gramsci – sous le signe exclusif de la gauche, du progrès et de la philosophie des Lumières) devient en grande partie anecdotique. » (p.56)

 

Pour notre part, nous renonçons bien volontiers à nous situer dans la gauche. Mais contrairement à Michéa, nous ne pensons pas que la question du signifiant maître soit anecdotique : s'il veut être audible et intelligible, ce nouveau bloc historique, comment peut-il l'être s'il continue à user de concepts pervertis comme gauche et même socialisme ?

Conséquemment, nous pensons que les intellectuels responsables doivent de toute urgence forger les nouveaux concepts philosophiquement cohérents qui permettront de nommer le chemin de la transformation.

En citant Lautréamont dans son dernier paragraphe,

« les idées s'améliorent, le sens des mots y participe » (p.58),

Michéa ne dit-il pas la même chose ?

 

 

 

Alexandre Anizy

 

(Nos livrels sont en exclusivité sur Amazon)

 

(¹) : nous avons écrit en 2011

(voir http://www.alexandreanizy.com/article-impasse-michea-85708337.html )

que Michéa était dans une impasse intellectuelle ; avec ce livre, dans lequel il affine encore son analyse, il semble aussi avoir fait le premier pas libérateur : renoncer à l'usage de concepts abâtardis ; pour les pas suivants, i.e. s'atteler à la création des outils de la Transformation, nous pensons déjà que « la société de décence » n'est pas un signifiant maître.

 

(²) : ce Pascal Lamy, dont nous soulignons à chaque fois l'imposture cynique (voir les notes sur www.alexandreanizy.com ), qui avouait à l'historien américain Rawi Abdelal que « lorsqu'il s'agit de libéraliser, il n'y a plus de droite en France ; la gauche devait le faire parce que la droite ne l'aurait jamais fait » (cité p.48)

 

Lire Mammouth d' Antonio Pennacchi

Publié le par Alexandre Anizy

 

A ceux qui se posent la question de la disparition de la classe ouvrière, nous recommandons Mammouth d' Antonio Pennacchi (Liana Levi, traduction de Nathalie Bauer, disponible en livrel à 13,99 € - trop cher !), pour dégrossir le sujet.

 

En effet, ce livre raconte une époque, et plus particulièrement la vie dans l'usine : les hommes, les machines, leurs rapports ; la lutte syndicale, les rapports sociaux ; les mouvements sociaux en Italie. Tout cela dans une usine, quelques personnages, en peu de jours. Le pari littéraire est audacieux, mais le résultat est un roman de bonne facture.

 

Pour ceux qui ne savent rien de la difficulté de représenter le personnel (comme délégué syndical ou d'entreprise), il faut lire Mammouth et découvrir le poids des responsabilités qui pèsent sur Benassa, le leader syndical de l'usine de câbles Supercavi, notamment au moment de la prise d'assaut pacifique de la centrale nucléaire, et puis l'usure du temps qui passe avec ses changements d'organisation, la fin des illusions, mais encore la sincérité de l'engagement et le refus de la professionnalisation...

 

Avec Mammouth, la littérature prend du sens parce que c'est une leçon de vie.

 

 

Alexandre Anizy

 

(Nos livrels sont en exclusivité sur Amazon)

 

 

 

Allemagne bouc émissaire des populistes comme Claude Bartolone

Publié le par Alexandre Anizy

 

Affolés par les résultats catastrophiques d'une politique austéritaire librement choisie, par les affaires d'amoralité publique (DSK, Cahuzac, etc.), la clique socialiste en appelle à une confrontation politique musclée avec l'Allemagne et « l'intransigeance égoïste de Mme Merkel », comme les dictateurs désignent à la vindicte populaire l'ennemi extérieur.

Bien sûr, ils ne croient pas à leurs balivernes : leur discours n'est qu'un leurre pour occuper les esprits, pour gagner du temps dans l'espoir d'une future bienveillance des socio-démocrates allemands après les élections de septembre.

 

Menacés dans leur légitimité et leurs petits privilèges, les socialistes français persistent dans leur pratique populiste en soufflant maintenant sur le feu éteint de l'antigermanisme : prôner une confrontation avec l'Allemagne lorsqu'ils parlent de la réduction des déficits, c'est refuser d'assumer le cap politique présidentiel qu'ils revendiquent par ailleurs ! Et si on se place dans leur logique folle, force est de prédire sans risque que les choses ne s'amélioreront pas : sans croissance et sans augmentation d'impôts, trouver en cinq ans 60 milliards dans les dépenses publiques, « cela veut dire réformer en profondeur l’État, moduler les allocations familiales [adieu le principe d'universalité … NdAA] , cesser de mentir aux Français sur l'âge de la retraite, toucher aux indemnités chômage, à l'assurance-maladie [ … et bonjour la privatisation partielle de la sécurité sociale ! NdAA]. » (Alain Juppé, in le Monde du 28 avril 2013)

 

Que disent les conseillers de l'Elysée sur cet appel à la confrontation ?

« Je ne crois pas que ces questions entrent dans le radar des Français », ou bien « Je ne pense pas que cela ait passé la barrière neuronale du Français ». (in Figaro du 29 avril 2013)

 

A l'Elysée, « il faut voir comme on nous parle ... ».

 

Est-ce vraiment une attitude responsable que d'agiter le leurre dangereux de l'antigermanisme, pour du côté de l'exécutif gagner du temps pour courir après une chimère, pour du côté parlementaire, détourner les esprits quand les Claude Bartolone(¹) et consorts s'apprêtent à escamoter un projet de loi pour échapper à la publication de leurs patrimoines ?

 

 

Alexandre Anizy

 

(Nos livrels sont en exclusivité sur Amazon)

) : « Un collaborateur de François Hollande lance lui aussi une pique, résumant la visibilité et les critiques récentes de Claude Bartolone à un simple intérêt personnel : faire pression pour ne pas voir son patrimoine rendu public. "Il serait très déstabilisé par les révélations sur son patrimoine", tranche-t-il. » (Delphine Legouté, in le Lab Europe1 27 avril 2013 à 12h54)

Aux Lilas (93), selon le Canard enchaîné, Claude Bartolone est propriétaire d'un magnifique 380 m2 avec vue imprenable sur Paris, estimé à 2 M€ ... what else ? 

 

 

 

Le populisme incantatoire de Hollande

Publié le par Alexandre Anizy

 

Un an après, que reste-t-il des beaux discours du culbuto molletiste Hollande ?

Florange ? Arrêt.

Gandrange ? Pas mieux.

Pétroplus ? Liquidation.

Lutte contre les banksters ? Nada.

Réforme fiscale ? Avoir Piketty (pauvre de lui !) dans son staff n'était qu'un leurre.

TVA sociale ? Vous l'avez eue sans l'avoir demandée.

La fameuse taxe à 75 % ? Enfumage.

Amnistie sociale ? L'exécutif (et ses relais parlementaires) se déculotte aujourd'hui.

 

Vous pensez que les pires horreurs politiciennes sont maintenant derrière vous ?

Alors vous aurez encore bien des surprises … forcément décevantes.

 

Il nous faut donc qualifier la pratique du culbuto molletiste Hollande. Comment nommer un politique qui vend un programme fondé sur l'idée d'une meilleure justice sociale, d'une lutte impitoyable contre l'ennemi (la Finance), enfin tout ce qui permet d'attirer les voix populaires sur son bulletin de vote, mais sans rien appliquer quand il arrive dans les palais du pouvoir ?

Populisme, dans son principe, incantatoire dans sa finalité.

Car contrairement à ce que nous lisons partout, le culbuto molletiste Hollande a bien un cap.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

 

Tristan Bernard : aux abois

Publié le par Alexandre Anizy

 

Nous ne sommes ni nostalgique des auteurs du temps jadis ni fanatique des littérateurs de l'époque moderne : seuls le style et le propos retiennent notre attention. Avec Tristan Bernard, qui avait toute la sale réputation pour nous décourager, puisque l'histoire le conserva comme un théâtreux aux mots faciles, nous eûmes l'heureuse surprise de découvrir un texte, aux abois (poche, février 2013, 190 pages, 6,10 €), dont certains écrivaillons devraient s'inspirer pour sortir de leur nombrilisme obscène.

 

Dans ce récit, Paul Duméry relate d'une écriture simple, neutre, les circonstances de son meurtre et sa cavale. Avant que de comparaitre aux assises :

« Demain je passe un examen. On va me dire si je suis reçu assassin. »

L'auteur n'a pas résisté à la tentation d'un bon mot.

 

Dans la postface, Olivier Barrot dit que pour Tristan Bernard ce personnage constitue « sa plus stupéfiante création romanesque, (…) frère aîné du Meursault de L'étranger. » C'est vous dire qu'on est en mauvaise compagnie de haut vol.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

Le Point et Liquidations à la grecque de Petros Markaris

Publié le par Alexandre Anizy

 

A l'automne 2012, les éditions du Seuil publiait un polar de Petros Markaris, titré Liquidations à la grecque (disponible en livrel), en utilisant comme vecteur de la communication commerciale le naufrage économique de ce pays sous la coupe des sbires incompétents de la troïka libérale.

Si la mercatique est habile, elle ne peut qu'aboutir à l'insatisfaction des lecteurs qui prendraient les papiers journalistiques de promotions pour des articles d'information littéraire.

 

Ne parlons pas de la critique (« au-delà de ses partis pris et de son manque endémique de sérieux, c'est son absence désespérante de talent », Pierre Jourde cité par Aude Lancelin - in Marianne du 20 avril 2013), puisque ce n'est plus que « pipolisation du discours, panurgisme assumé, raréfaction de la critique négative », selon la même Lancelin, dont nous saluons les efforts pour sortir du marigot germanopratin, bien qu'elle soit lucide sur le « degré de corruption désormais presque complet de l'appareil à produire, à vanter et à consommer le livre ».

 

Vous n'apprendrez donc rien sur la déchéance économique de la Grèce sous l'ère des 2 familles qui représentent la caste oligarchique, mais un peu des conséquences funestes de la médecine libérale prodiguée au malade. Pas de quoi tambouriner sur un "polar social grec".

Mais une fois l'arnaque mercatique mise de côté, on peut reconnaître que la lecture de ce rompol est agréable (intrigue suffisante, personnages bien caractérisés, texte soigné – avec un léger excès de dialogue). Pour autant, ce livre méritait-il le prix du Polar européen 2013 créé par l'hebdomadaire le Point ? (La pensée brumeuse de Franz-Olivier Giesbert aurait-elle atteint le jury par capillarité ?) Non, mais il y a une telle flopée de prix qu'il devient difficile d'être original... Et on en revient au jugement sans appel d'Aude Lancelin.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

Pourquoi avoir choisi l'incompétente Christine Lagarde en juin 2007 ?

Publié le par Alexandre Anizy

 

En juin 2007, l'incompétente Christine Lagarde débarquait à Bercy : a priori ni sa formation (droit), ni son expérience professionnelle (avocat) ne peuvent expliquer ce choix présidentiel.

A peine installée, le ministre de l’Économie Christine Lagarde faisait emprunter à l’État la voie (ô combien calamiteuse !) de l'arbitrage dans l'affaire Tapie. Au cours de cette procédure, elle fera d'autres choix, notamment juridiques, ô combien discutables.

Et discutés.

 

C'est pourquoi depuis la décision en faveur de Tapie nous nous sommes interrogés : et si l'incompétente Christine Lagarde n'avait été parachutée que pour son auréole d'avocat ?

 

Car comment peut-on penser qu'une juriste ignore, ou méconnaît, ou interprète faussement la loi ?

Il n'y a qu'un gouvernement sôôcialiste pour choisir (à son insu, bien entendu...) un fraudeur fiscal comme ministre du Budget, notamment en charge de la lutte contre l'évasion fiscal !

 

Mai 2013 : Christine Lagarde sera auditionnée par la Cour de Justice de la République. D'aucuns écrivent que la mise en examen semble inéluctable...

 

Soyez rassurés, braves gens : ces gens-là se connaissent bien et ne s'incarcèrent que rarement.

 

 

Alexandre Anizy