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L'Albanie vue par Danü Danquigny (leçons pour la France envoûtée du bankster)

Publié le par Alexandre Anizy

            Le cadavre du dictateur Enver Hodja à peine refroidi en avril 1985, une perestroïka sans limite se mettait en branle pour le bonheur des sociopathes.

 

            Dans un polar de bonne facture, Les aigles endormis (Gallimard, Folio, 2021, livrel disponible en Prêt Numérique en Bibliothèque de Paris), Danü Danquigny raconte en toile de fond la désintégration de l’Albanie. Intéressant puisque le schéma s’est reproduit en Yougoslavie et en Russie, avec des degrés différents d’intensité violente mais la même voracité financière !  

« Celui qui jouera du pipeau plus fort que les autres, qu’il soit un imam dévoyé, un banquier en marche [c’est nous qui soulignons] ou le chantre du nationalisme nostalgique d’un jadis doré et fantasmé, celui-là trimballe toujours le troupeau d’une aliénation à l’autre sous les vivats d’une poignée d’insatiables salopards gras et avides. Ce qui est moche ici, c’est que ces fumiers, on les connaît. » (p.137/158)

 En pleine actualité française, n’est-ce pas ?

 

Alexandre Anizy  

 

Dandy bobo selon Pierre Alferi

Publié le par Alexandre Anizy

 

noir en bloc

baskets jean parka

foulard et lunettes

est l’élégance même

 

Pierre Alferi

(divers chaos, P.O.L éditeur, 2020)

 

 

Mémento politique aphoristique

Publié le par Alexandre Anizy

Ne pas oublier qu’on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui.        

 

 

L’ « en même temps » n’est que l’ordinaire expression bonimenteuse d’un vide politique, qui est le signe indiscutable d’une préférence pour le statu quo, mais, la bourgeoisie d’affaires ayant gagné la guerre (n’est-ce pas Warren Buffett ?), elle exige de son mandataire des trophées, comme les chômeurs basculant vite dans l’armée de réserve taillable et corvéable à merci, comme les vieux maintenus sur le trottoir de l’Entreprise.

 

Ricanement devant les représentants du peuple, simagrée de dialogue avec des syndicats moutonniers… La polytechnicienne en surface Elisabeth Borne dépasse tout : c’est à cela qu’on les reconnaît, disait Michel Audiard.   

 

Alexandre Anizy  

 

Un dernier de Jim Harrison

Publié le par Alexandre Anizy

 

7

 

De coups de verres

il tua le soi

jusqu’à ce qu’il n’y ait plus personne

pour faire bouillir la marmite.

 

Jim Harrison

L’éclipse de la lune de Davenport. Et autres poèmes.

Table ronde, la petite vermillon, mai 2018

 

Derniers instants de Nakahara Chuya

Publié le par Alexandre Anizy

Un chouia de mélancolie au Soleil levant.


Derniers instants

Ciel d’automne si gris
Où brille la pupille d’un cheval noir
Lys fané qui n’a plus d’eau
Le cœur humain est vide

Il n’y avait pas de dieu elle n’avait pas de guide
Pour s’en aller ainsi auprès de sa fenêtre
Le ciel blanc était aveugle
Le vent blanc était froid

Elle se lavait les cheveux à la fenêtre
Que son bras était gracieux
Dans le soleil du matin qui l’inondait
Dans le bruit des gouttes qui tombaient

Dans le vacarme des rues
La confusion des cris d’enfants
Or cette âme maintenant qu’est-elle ?
Plus frêle sera-t-elle le ciel ?

Nakahara Chuya
Poèmes
(Traduction de Yves-Marie Allioux, Picquier poche, juin 2018)

 

Controverse pessoenne

Publié le par Alexandre Anizy

Cela renvoie à la question d’un manque originel.    
 

Dans Poèmes non assemblés, Fernando Pessoa écrit :

La confondante réalité des choses
Est ma découverte de tous les jours.
Chaque chose est ce qu'elle est
Et il est difficile d'expliquer à quiconque à quel point cela me réjouit,
Et à quel point cela me suffit.

Il suffit d'exister pour être complet.

    (Pessoa, Pléiade, Oeuvres poétiques)
 
Si "chaque chose est ce qu'elle est", pourquoi est-ce l'existence qui rend "complet" ? Y aurait-il un manque originel ? On peut le penser en reprenant Pessoa lui-même :

Suis-je seul ? Je ne veux pas l'être.
Entouré ? Je veux être seul.
Autrement dit, je veux toujours
Etre autrement que je ne suis.

Etre heureux, c'est être tel autre,
Et cet autre n'est pas heureux,
Car il pense au fond de lui-même,
Non au fond de qui j'ai voulu.

Nous faisons ce que nous voulons
De tout ce qui n'est rien, mais sans
Cette entreprise c'est l'échec,
Nous restons perdus sur la route.

Qu'est-ce qui nous plaît, somme toute ?

    (Pessoa, ibidem)

 

 Concernant l'espèce humaine, on peut apprécier la réponse de René Girard.

Alexandre Anizy

 

Antonio Manzini à la montagne

Publié le par Alexandre Anizy

En Italie, encore !  

 

Antonio Manzini a créé le sous-préfet Rocco Schiavone, un flic bourru et à la limite qui vit comme une déportation sa nomination en ville d’Aoste, lui le romain… Comme on y voit l’œuvre du temps et de la socialisation sur ce caractère, il est préférable de lire la série dans l’ordre : Piste noire, Froid comme la mort, Maudit printemps, 07.07.07.

 

Alexandre Anizy 

 

Une affaire de Carlo Lucarelli

Publié le par Alexandre Anizy

En Italie comme ailleurs, les régimes passent et les fonctionnaires restent.

 

En 1953, à Bologne, le commissaire De Luca est sorti du placard où il avait été relégué à la fin de la période noire. Les temps sont encore troubles, mais l’enquêteur s’en tirera.

            Une affaire italienne de Carlo Lucarelli (Métaillié noir, 2021, livrel) mérite notre attention.  

 

Alexandre Anizy  

Joseph Macé-Scaron et le milieu médiatique

Publié le par Alexandre Anizy

Jetons quelques pavés dans la mare !

 

Joseph Macé-Scaron signe un polar titré La falaise aux suicidés (Presses de la Cité, octobre 2022) : compte tenu de ses antécédents (lire ici ), l’a-t-il écrit seul ?

Ne pas oublier que l’aplomb de ce journaleux vermoulu est vertigineux.

 

Membre du Renaudot, Frédéric Beigbeider a pu faciliter l’attribution du prix à son pote Simon Liberati, un autre pif enfariné qui employa un nègre (lire ici ). Il enchaîne cette semaine¹ en encensant Yann Moix (lire notamment ici ) avec son dernier produit : le renvoi d’ascenseur viendra, puisque la médiocrité règne à tous les étages.

 

Bientôt du rififi au Goncourt ? D’après le quotidien vespéral², une guerre picrocholine serait déclarée entre deux clans. La puanteur des egouts dégradera-t-elle l’aura de l’institution ?

 

En tout, le monde change : la culture qui élevait les âmes et adoucissait les mœurs a rejoint le cloaque des affaires.  

 

 

Alexandre Anizy  

 

(¹) Dans son bunker du Figaro.

(²) L’imMonde du 19 novembre 2022.

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