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L'hollandisme révolutionnaire est un pari stupide

Publié le par Alexandre Anizy

 

Les périodes électorales sont des moments exceptionnels, où les citoyens projettent sur leurs candidats des espoirs bien souvent déçus, voire des idées incongrues car à mille lieues de leur conception politique. C'est ainsi que ce week-end est apparu l'oxymoron "hollandisme révolutionnaire".

 

 

De quoi s'agit-il ?

« (…) parler de d' « hollandisme révolutionnaire », c'est une façon de dire : le PS, organisation normale, structurée par un minimum de discipline, est seul en mesure de reprendre en main la globalisation et l'Europe passées sous le contrôle des oligarchies financières. » Emmanuel Todd (Nouvel Observateur du 1 mars 2012)

Celui qui s'exprime ainsi est un intellectuel qui porte ordinairement un regard perspicace sur le monde tel qu'il va, qui a bien analysé les ravages désirés et orchestrés par l'idéologie dominante (i.e. le néolibéralisme, le consensus de Washington, etc.), bien qu'il ne soit pas économiste, qui n'ignore rien de la responsabilité écrasante des Partis socialistes dans la construction antisociale et antidémocratique de l'Europe, avec au premier rang le francisquain Mitterrand et le social-traître Delors.

 

François Hollande est le disciple de ces deux politiciens néfastes. Dans ces conditions, projeter sur lui la possibilité du réveil d'un problématique idéal européen est une erreur incroyable, qui relève de l'impuissance intellectuelle ou du fantasme.

 

Pire, car avec Hollande le culbuto-molletiste, il y a même un risque : celui d'un mariage avec l'Allemagne imposé au peuple, comme le Président du Conseil Guy Mollet l'avait proposé en secret au Royaume-Uni en 1956. (une découverte récente dans les archives anglaises déclassées)

 

Concluons en paraphrasant un texte de Jacques Prévert.

 

          Un pari stupide

          Un certain Emmanuel Todd etc. etc.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

 

L'erreur tactique de Jean-Luc Mélenchon

Publié le par Alexandre Anizy

 

Un homme politique doit maîtriser le champ de bataille sur lequel il évolue, à défaut de le dominer. Sinon, il court à sa perte. En acceptant l'invitation de France 2 pour l'émission politique consacrée à Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon a commis une erreur tactique due à un péché d'orgueil qui lui coûtera cher dans deux mois.

 

En effet, alors qu'il menait avec brio une campagne dynamique, il s'est laissé enfermer dans un rôle mineur, celui du contradicteur "agressif, impoli voire insultant" d'une extrême-droite rafraîchie. Pourtant, son adversaire l'avait prévenu : il n'y aura rien … et c'est ce qui advint. Mélenchon soliloquant, Le Pen surjouant le silence.

N'était-ce pas pathétique de voir Mélenchon demander au meneur de jeu la permission de parler ? Sur le plateau, prisonnier de son rôle, le Frontiste ne dirigeait rien, et ses attaques pertinentes n'étaient que des coups d'épée dans l'eau trouble du spectacle.

 

Pire. Son adversaire, qui avait contenu l'offensive médiatique en refusant ce simulacre de débat, a failli gagner la bataille. En effet, si Marine Le Pen avait osé prendre la main sur le plateau en annonçant par exemple qu'elle s'absentait 10 minutes pour laisser le champ à un malotru et un présentateur perfide, nous pensons qu'elle aurait raflé la mise en ridiculisant ces coqs prétentieux. Heureusement, la dame manque d'audace.

 

Le David Pujadas du Siècle pouvait conclure son émission avec le sourire : la valetaille médiatique de l'oligarchie a rempli sa mission ce soir-là en marginalisant ces 2 acteurs politiques, valorisant ainsi la bipolarisation centrale des frères siamois du sérail.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

Sarkozy de Nagy Bocsa : un candidat sans valeurs

Publié le par Alexandre Anizy

 

Puisque vous entendrez souvent le couplet des valeurs et celui de la morale, le refrain de la force et celui du respect, il n'est pas inutile de se souvenir de deux ou trois choses.

 

Le pouvoir d'achat des Français a baissé durant le quinquennat sarkozyste : travailler plus pour gagner plus n'était qu'un slogan mensonger.

Donner la parole au peuple ? Un autre mensonge.

Quand le peuple français dit NON au projet de Constitution européenne en 2005, le président ubiquiste Sarkozy de Nagy Bocsa fait voter en février 2008 à Versailles puis à Paris le même projet par les représentants de l'oligarchie.

 

Ajoutons ici le fruit de l'expérience. Tout le monde a connu dans sa vie professionnelle l'arrivée d'un nouveau Big Manager qui entonne la défense des valeurs et le sens de la morale … Ce genre de personnages se révèle vite comme le pire des enfoirés.

 

En politique, c'est le même scénario.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

 

 

 

 

Téa Obreht et la femme du tigre

Publié le par Alexandre Anizy

 

Téa Obreht, originaire de Yougoslavie, vit aux USA. A 25 ans elle achève un roman, où elle montre qu'elle a bien acquis le savoir-faire américain dans la construction romanesque, en positionnant son récit dans les décombres d'un pays qu'elle n'a pas really connu et dont finalement elle ne parle pas, évitant ainsi d'empiler les idées communes et d'émettre des conneries définitives.

 

Dans « la femme du tigre » (Calmann-Lévy, août 2011, 332 pp., 20,50 €), on reste à la surface des choses, bien qu'on plonge dans l'onirisme à la manière d'un Gabriel Marquez.

 

Téa Obreht a du talent, c'est évident, mais elle nous intéressera le jour où elle mettra sa technique au service d'une vision personnelle de l'humanité.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

Changer d'économie est possible

Publié le par Alexandre Anizy

 

Partout, on vous serine le même couplet sur l'inéluctabilité des politiques d'austérité ; chaque jour, on injecte le venin de la doxa dans les esprits indignés.

Heureusement, 2.000 économistes atterrés ont décidé de se rassembler pour expliquer les fautes des dirigeants et les bonnes raisons du choix d'une autre politique économique : la plupart d'entre eux en connaissent plus sur le sujet que ceux qui tiennent les manettes et les flagorneurs des médias.

 

Pathétiques les nigauds de la Cour des Comptes quand ils en appellent à encore plus de rigueur … Qu'on se le dise : s'ils obtiennent leurs bâtons de Maréchal, les Cahuzac, Vallini et consorts poursuivront eux aussi le chemin unique de la pensée oligarchique.

 

Mieux que cela : en lisant attentivement leur dernier ouvrage titré « changer d'économie ! » (Les Liens qui Libèrent éditeur, janvier 2012, 246 pages, 18,50 €), vous pourrez comprendre que l'autre politique comporte en fait quelques variantes significatives, comme par exemple à propos de la titrisation – soulignons immédiatement que ce livre est écrit pour tous les citoyens !

 

Soyez-en certains : changer d'économie est possible. Les politiciens ont même le choix pour concevoir une offre crédible. Il serait temps qu'ils en profitent.

 

 

Alexandre Anizy

 

"la liseuse" de Paul Fournel

Publié le par Alexandre Anizy

Ayant été abondamment cité dans « la liseuse » de Paul Fournel (POL éditeur, janvier 2012, livrel ePub à 10,99 €), ce qui était fait en cohérence avec le sujet du roman, il était difficile à Bernard Pivot d'échapper à la recension : mission accomplie puisqu'il nous a donné envie de le lire … sur notre liseuse.

Par contre, nous ne sommes pas sûrs que François Busnel ait réellement lu l'ouvrage (cet homme des médias a tellement d'activités annexes à celle du magazine …), notamment quand il écrit « D'autres, plus malins, plus élégants, opposent à la nouveauté [le livrel, ndAA] une arme redoutable, venue des temps anciens : la poésie. Paul Fournel appartient à cette dernière catégorie d'écrivains. » (Express du 4 janvier 2012)

En effet, Paul Fournel a travaillé son sujet : il nous raconte comment un vieil éditeur contribue à l'évolution de son métier en mettant le pied à l'étrier à une bande de jeunes qui ouvrent de nouvelles voies pour "la transmission des textes". Mieux que cela : il nous semble que Paul Fournel, dont nous avons lu un autre roman (« un homme regarde une femme ») que nous n'arrivons pas à retrouver dans notre bibliothèque (ce qui n'arriverait pas avec un livrel !), a écrit son texte en pensant aux nouveaux supports (chapitres courts, mise en page et style épurés, dialogues brefs). C'est aussi une réflexion sur l'usage de ces nouveaux outils dans l'édition, et par conséquent sur la littérature.

Ceux qui l'aiment iront flâner du côté de chez Fournel.


Alexandre Anizy

L'avenir de "Bel-Ami" de Maupassant

Publié le par Alexandre Anizy

Ayant découvert « une vie », l'envie de relire « Bel-Ami » (disponible en livrel gratuit) de Maupassant s'empara de nous. Et le même enchantement nous reprit face à cette prose limpide sans matière adipeuse, à cette structure romanesque sans faille, à ces caractères finement observés.

En suivant le parcours de l'opportuniste Georges Duroy dans le milieu de la presse parisienne, nous avons pensé au Rubempré des « illusions perdues » de Balzac,
 

 

http://www.alexandreanizy.com/article-illusions-de-balzac-toujours-d-actualite-64027709.html ,
 

 

mais aussi à l'actualité de ce secteur économique sinistré : lire la propagande sarkozyste dans le torchon de M. Serge Dassault, ou bien l'objectivité biaisée du quotidien vespéral aux mains d'un triumvirat d'affairistes, etc., n'est-ce pas un remake permanent de la "Vie Française" ?


Alexandre Anizy

 

 

PS : il y a quelques jours, Henri Guaino, pour qui nous n'avons aucune sympathie, s'est emporté face au tricheur-jouisseur Joseph Macé-Scaron,

http://www.alexandreanizy.com/article-l-arrogance-du-tricheur-jouisseur-mace-scaron-84308633.html

en disant notamment à ce sinistre journaliste qu'il était « indigne de [son] métier », alors même que cet individu lui faisait la leçon de morale et d'honnêteté intellectuelle en politique (voir la vidéo qui circule sur Internet).
Faut-il rappeler ici que malgré ses emprunts intellectuels répétés l'opportuniste  Macé-Scaron sévit toujours comme directeur chez Marianne, le magazine de l'indignation morale permanente ?
 


"une vie" de Maupassant

Publié le par Alexandre Anizy

Par un curieux hasard, il se trouve que nous avons quasiment enchaîné le « Stoner » de John Williams avec « une vie » de Guy de Maupassant (livrel gratuit), que nous ne connaissions pas.
Là encore, il s'agit d'une histoire apparemment ordinaire, celle d'une femme de la bourgeoisie provinciale, dans laquelle on peut apprécier l'architectonique, savourer la prose simple et délicate d'un auteur qui nous épargne discours et pesanteur morale.

« Parfois, en longeant les fossés des fermes, une odeur de pommes pilées, cette senteur de cidre frais qui semble flotter en cette saison sur toute la campagne normande, les frappait au visage, ou bien un gras parfum d'étable, cette bonne et chaude puanteur qui s'exhale du fumier de vaches. Une petite fenêtre éclairée indiquait, au fond de la cour, la maison d'habitation. » (p.81)

Comme une madeleine, pour ceux qui se souviennent de nos villages d'un temps pas si lointain.

 


Alexandre Anizy


"Stoner", le chef d'oeuvre de John Williams

Publié le par Alexandre Anizy

Il paraît que c'est Anna Gavalda¹ qui suscita l'édition du chef d’œuvre de John Williams , « Stoner » (le Dilettante, 2011, 384 pages, 25 €), en se donnant la peine de traduire ce roman américain de 1965 : qu'elle en soit vivement remerciée !

Le sujet de ce roman finement ciselé ? Le premier paragraphe en fixe sobrement le cadre :


« William Stoner est entré à l'université du Missouri en 1910. Il avait dix-neuf ans. Huit ans plus tard, alors que la Première Guerre mondiale faisait rage, il obtient son doctorat et accepte un poste d'assistant dans cette même université où il continuera d'enseigner jusqu'à sa mort en 1956. Il ne s'est jamais hissé plus haut que le rang de maître de conférences et parmi ses élèves, rares sont ceux qui auront gardé un souvenir précis de lui après la fin de leurs études. »

 

Mais à l'intérieur de cette vie apparemment sans histoires, quel travail sur les caractères des personnages, sur les aléas et les difficultés du métier d'enseignant, sur les accidents de la vie … Un exemple ? La soutenance de l'étudiant Walker.

A vous de la découvrir en courant acheter ou emprunter ce bijou !


Alexandre Anizy


: elle-même a la capacité d'écrire un livre de cette qualité (nous l'y encourageons) ;


« S'il est vrai que je suis poète par la grâce de Dieu - ou du diable -, je le suis aussi par la grâce de la technique et de l'effort. » Federico Garcia Lorca ;


nous n'en disons pas autant pour son clone dégradé, David Foenkinos.


Les "Dolce" de Frédéric Petitjean

Publié le par Alexandre Anizy

 

C'est une note spéciale ados.

Les éditions Don Quichotte, dont le jeune savoir-faire en matière des livres portraits ou documents n'est plus à démontrer, tente une percée sur le marché des ados avec la série « les Dolce » de Frédéric Petitjean. Et c'est aussi une curiosité toute paternelle qui nous incita à feuilleter longuement le tome 1 : « la route des magiciens » (octobre 2011, livrel de 540 pp.)

 

Agréable surprise, notamment pour le style qui vise plus haut que la moyenne générale. Exemple :

« (…) Antonius plaqua sur sa Gibson noire et feu l'harmonique exact. L'âme de Brooklyn, aux milliers de migrants brassés dans les feuillets des siècles, âpres au travail, décidés à crever mais portés par la chimère d'une existence semblable à la vie rêvée, fut soudain quintessenciée et distillée en substance artistique. » (p.17)

Un peu rock, ce qui n'est pas pour nous déplaire.

 

 

Alexandre Anizy