L'hollandisme révolutionnaire est un pari stupide
Les périodes électorales sont des moments exceptionnels, où les citoyens projettent sur leurs candidats des espoirs bien souvent déçus, voire des idées incongrues car à mille lieues de leur conception politique. C'est ainsi que ce week-end est apparu l'oxymoron "hollandisme révolutionnaire".
De quoi s'agit-il ?
« (…) parler de d' « hollandisme révolutionnaire », c'est une façon de dire : le PS, organisation normale, structurée par un minimum de discipline, est seul en mesure de reprendre en main la globalisation et l'Europe passées sous le contrôle des oligarchies financières. » Emmanuel Todd (Nouvel Observateur du 1 mars 2012)
Celui qui s'exprime ainsi est un intellectuel qui porte ordinairement un regard perspicace sur le monde tel qu'il va, qui a bien analysé les ravages désirés et orchestrés par l'idéologie dominante (i.e. le néolibéralisme, le consensus de Washington, etc.), bien qu'il ne soit pas économiste, qui n'ignore rien de la responsabilité écrasante des Partis socialistes dans la construction antisociale et antidémocratique de l'Europe, avec au premier rang le francisquain Mitterrand et le social-traître Delors.
François Hollande est le disciple de ces deux politiciens néfastes. Dans ces conditions, projeter sur lui la possibilité du réveil d'un problématique idéal européen est une erreur incroyable, qui relève de l'impuissance intellectuelle ou du fantasme.
Pire, car avec Hollande le culbuto-molletiste, il y a même un risque : celui d'un mariage avec l'Allemagne imposé au peuple, comme le Président du Conseil Guy Mollet l'avait proposé en secret au Royaume-Uni en 1956. (une découverte récente dans les archives anglaises déclassées)
Concluons en paraphrasant un texte de Jacques Prévert.
Un pari stupide
Un certain Emmanuel Todd etc. etc.
Alexandre Anizy