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notes culturelles

En passant par Celan (Paul)

Publié le par Alexandre Anizy

 

Pour nous, le passé et le présent se sont confondus ces jours-ci en passant par Paul Celan.

 

« (…) Si venait,

Si venait un homme,

si venait un homme au monde aujourd'hui, avec

la barbe de lumière

des patriarches, il pourrait,

s'il parlait de ce

temps, il

pourrait

seulement bredouiller, et bredouiller

toujours, rebredouiller tou-

jours, jours. » (…)

(Extrait du poème "Tübingen, janvier")

 

 

Alexandre Anizy

 

La radicalité de Georges Darien

Publié le par Alexandre Anizy

 

Il faut lire Georges Darien, notamment « le voleur » (téléchargement gratuit du livrel sur www.gutenberg.org ), pour constater que la radicalité d'auteurs contemporains n'est au fond qu'une aimable plaisanterie.

 

Ce roman ne vaut pas par sa structure, dans laquelle les rebondissements invraisemblables fleurissent, mais par le style furtif et la pensée iconoclaste. Par exemple, le voleur semble plus moral que les bourgeois.

A méditer.

 

Alexandre Anizy

 

Le carrefour d'Antoine Laurain

Publié le par Alexandre Anizy

 

Récemment, nous fîmes une bonne pêche dans notre bibliothèque municipale préférée : « carrefour des nostalgies » d'Antoine Laurain (édition Le passage, août 2009, 301 pages, 18 €). Un canevas bien ficelé, une écriture sobre et agréable qui ne ralentit pas le rythme juste sont le deux grandes qualités de cet ouvrage.

 

L'histoire d'un homme politique d'envergure qui perd sa mairie aux élections municipales, après une défaite aux législatives. Il plonge dans une courte déprime, durant laquelle il tombe par hasard sur une photo de son passé (la classe de terminale) ; l'idée de partir à la rencontre de ses relations lycéennes s'impose peu à peu. Dans cette quête gratuite, il découvrira une vérité personnelle et le moyen de retrouver sa fonction sociale.

 

Un roman plaisant, sans prétention.

 

 

Alexandre Anizy

 

P.-S. : par hasard … nous apprenons à la fin du livre qu'Adrien Goetz (lire notre note précédente) est un ami d'Antoine Laurain : ensemble ils ont donc la moyenne !

 

 

Endormis par Adrien Goetz

Publié le par Alexandre Anizy

 

Les connaissances artistiques d'Adrien Goetz, qui est maître de conférence en histoire de l'art à la Sorbonne, lui permettent de ficeler des livres qui se déroulent dans ce milieu, dans lesquels il a le bon goût de nous épargner et le jargon et la démonstration d'érudition.

 

« La dormeuse de Naples » (points poche, mai 2007, 112 pages, 5 €) évoque surtout la figure du peintre Ingres.

 

Si l'auteur revendique la "vérité romanesque", le lecteur cherche encore le roman.

 

 

Alexandre Anizy


La déesse d'Anne Holt

Publié le par Alexandre Anizy

 

En Norvège, vous trouvez des politiciens qui écrivent vraiment leurs livres : c'est le cas d'Anne Holt, ministre de la Justice de novembre 1996 à février 1997, et auteur de polars.

 

Par exemple, « la déesse aveugle » (points poche, juin 2000, 389 pages, 7,50 €) est un rompol bien construit, avec un agréable style à la hauteur de la qualité de l'intrigue.

 

 

Alexandre Anizy

 

Puisque rien ne dure avec Laurence Tardieu

Publié le par Alexandre Anizy

 

Lire doit toujours être un plaisir.

Avec Laurence Tardieu, il s'est arrêté à la première page de « puisque rien ne dure » (Stock, septembre 2006, 128 pages, 13,50 €).

 

 

Alexandre Anizy

 

"Si nous durions sans fin" selon Bertolt Brecht

Publié le par Alexandre Anizy

 

« Si nous durions sans fin

Tout changerait sans cesse

Or, nos jours sont comptés

Et peu de choses changent. »

 

      « Dauerten wir unendlich

        So wandelte sich alles

        Da wir aber endlich sind

        Bleibt vieles beim Alten. »

 

                       Bertolt Brecht 


7 septembre : DEBOUT ! une suggestion d'Albert Ehrenstein

Publié le par Alexandre Anizy

 

Par les temps qui courent, écoutons le poète allemand Albert Ehrenstein (1886 – 1950).

 

« Assourdi par les braillements patriotiques

Des sauvages ivres d'enrôlement sur le sentier de leur guerre.

Tremblant comme celui que le médecin

A dit bon pour la mort,

L'homme blêmit, malade

De la soupe de sang dans l'invidable marmite.

Des taches de soleil couvrent la terre d'ombres.

 

Les piles de cadavres

Froids rangés en paquets raidis entourent

La mare, enfer, ton lac.

L'impuissant passeur

attrape la rame mesquine,

Démolit la barque -

A son service jour et nuit il a des forces

De paquebots torpillés qui sont

Ses nacelles funèbres.

 

Abattez donc les marteaux

Sur les crânes des tueurs. »

 

« Debout ! »d'Albert Ehrenstein

 

 

 

 

 

 

Orages ordinaires chez William Boyd

Publié le par Alexandre Anizy

En avril 2010, William Boyd publiait un roman, « orages ordinaires » (Seuil, 476 pages, 21,80 €). Une occasion de découvrir cet écrivain anglais.

 

Il n'y a rien d'exceptionnel dans ce livre, juste un bon travail d'orfèvre : une histoire savamment construite, une écriture sans fioriture qui colle à l'action.

 

Nous avons pensé à Douglas Kennedy en lisant cette "rebirth".

Comme lui, William Boyd est un bon écrivailleur.

 

 

Alexandre Anizy

 

Mihajlo Pantić et le doute en amour (ako je to ljubav)

Publié le par Alexandre Anizy

 

Mihajlo Pantić est un intellectuel serbe académique (professeur d'université, critique littéraire et écrivain) qui a déjà reçu des médailles : nous parlons des 5 prix, dont le "Ivo Andrić" en 2003 pour ce recueil de nouvelles « si c'est bien de l'amour » (éditions Gaïa, août 2007, 219 pages, 18 €).

 

Bien que ces histoires soient ancrées dans la ville nouvelle, vous ne découvrirez pas la partie moderne de Belgrade, Novi Beograd, une sorte de quintessence de l'architecture socialiste yougoslave (comme Novi Zagreb). Car chez Pantić, ce sont des histoires d'hommes et de femmes, tout simplement, avec leurs problèmes de mélancolie, de voisinage, et d'amour forcément.

 

Mihajlo Pantić possède un style personnel, ce qui fait toute la différence dans ce genre littéraire. Échantillons :

 

« Elle était face au miroir et gémissait. Elle gémissait sur elle-même, sur son cas personnel en tant que femme, sur l'amas des jours pareil à un monceau de cadavres. » (p.53)

« La mort recèle quelque chose d'horriblement simple. L'amour est plus compliqué. » (p.219)

 

A cause du rythme surtout, de son ironie aussi, nous avons pensé à Jackie Berroyer, au temps où nous nous régalions de ses textes dans CharlieHebdo(celui de Cavannaet Chorondes années 70, pas la merde actuelle).

 

En matière de nouvelles, Mihajlo Pantić passe pour un maître.

Alors, avec ce recueil, c'est bien de le connaître.

 

 

Alexandre Anizy