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notes culturelles

L'épouse inconnue de Leif DAVIDSEN

Publié le par Alexandre Anizy

« L’épouse inconnue » (édition Gaïa 2007, 375 pages, 21 €) est le dernier polar du danois Leif DAVIDSEN, que nous classons parmi les meilleurs auteurs de ce genre (lire note du 24 juin 2007).

 

Marcus, homme d’affaires danois, a épousé une Russe : au cours d’une croisière entre Moscou et Saint-Pétersbourg, sa femme disparaît …

Marcus part à la recherche de Nathalie (la Place Rouge était blanche … avec ou sans BéCAUD) : il découvrira le passé de sa femme et le présent de ce grand pays, que d’aucuns jugent immuable.

 

Leif DAVIDSEN montre une nouvelle fois l’étendue de son talent et de ses connaissances sur les pays de l’Europe Centrale et de l’Est.

Apprendre en se distrayant : n’est-ce pas le rêve des potaches ?

 

 

Alexandre Anizy

Edward LIMONOV et les grands nègres

Publié le par Alexandre Anizy

Edward LIMONOV est un écrivain franco-russe, dont le parcours sinueux est susceptible d’en fasciner quelques uns.

« Le poète russe préfère les grands nègres » (éditions Ramsay 1980, 341 pages) vous donnera un aperçu du lascar : on sent l’influence de Charles BUKOWSKI, au zénith en ce temps-là.

 
Lorsqu’il revint en Russie, c’est pour jouer un rôle politique de 1er plan au sein du mouvement national bolchevique. Après quelques péripéties, LIMONOV et son groupe (le parti national bolchevique ayant fait scission)  concluent un accord électoral avec le parti de Gary KASPAROV, qui vient de renoncer à se présenter aux présidentielles. 

 
De temps en temps, Patrick BESSON nous parle de lui dans ses articles, parce qu’il l’a côtoyé à l’idiot international et qu’il apprécie tous ses livres : ce sont des chefs d’œuvre, selon lui.

 
Alexandre Anizy

Le philosophe Alain BADIOU dérange

Publié le par Alexandre Anizy

Un certain Jacques de SAINT VICTOR écrivait le 17 janvier 2008 dans le journal de la famille DASSAULT que le philosophe marxiste Alain BADIOU « (…) défend des positions qui seraient considérées dans n’importe quel autre pays européen comme l’œuvre d’un esprit dérangé. »

Remarquez le conditionnel, estimez le courage du bonhomme.

« Il y a désormais un phénomène BADIOU qui témoigne d’une crise chez ceux qui s’en délectent. Régression infantile, nostalgie stalinienne ? »

« La pensée totalitaire fait-elle son retour en France ? (…) Il y a parfois des succès qui servent de symptômes. »

On le pressent : pour Jacques de SAINT VICTOR, les lecteurs de BADIOU sont presque des malades …  et l’hôpital psychiatrique devrait être leur destination.

 

Sieur Geoffroy de LAGASNERIE faisait quant à lui une critique gauchiste du pamphlet « de quoi Sarkozy est-il le nom ? » dans le journal de monsieur de ROTSCHILD et accessoirement du milliardaire philosophe Bernard Henri LEVY : c’est un article plus consistant.

Sieur Geoffroy de LAGASNERIE prolonge en quelque sorte la thèse de son livre « L’Empire de l’Université. Sur BOURDIEU, les intellectuels et le journalisme », éditions Amsterdam, 2007, 112 p., 8,5 €) : les mêmes intellectuels (DERRIDA, FOUCAULT, DELEUZE, BOURDIEU), qui auraient été les chantres d’un anti-académisme universitaire dans les années 60, seraient devenus les apôtres du savoir et de l’institution universitaire à la fin des années 70 pour s’opposer au pouvoir médiatique. D’une certaine manière, on peut dire que c’est un livre qui encourage la pensée loin de toutes les chapelles. On précisera les choses en disant que le sieur Geoffroy de LAGASNERIE ne doit pas être un ennemi irréductible de la pensée de Toni NEGRI. 

« Puisque BADIOU veut ranger tous les mouvements sous une règle commune (« l’hypothèse communiste »), il est inéluctablement conduit à rejeter dans le non-politique , et donc à vouloir réduire au silence, bien des prises de parole et des théorisations qui ont émergé au cours des 40 dernières années (…). (…). BADIOU affirme que, dans l’action collective, les identités (de genre, de race, de classe, de sexualité) doivent subordonner leur dimension négative (l’affirmation de leur singularité, leur opposition aux autres) à leur dimension dite positive (le développement du même et leur appartenance à un seul monde. A cette différence près que, l’unité à préserver (…) celle d’un autre type de société à venir et d’un idéal politique. »

Et alors : « BADIOU restaure une philosophie d’institution, qui entend dicter aux mouvements leur signification et leur vérité, et prétend connaître ce qui les sous-tend. Il est celui qui sait ce qu’ils devraient être pour être vraiment ce qu’ils sont. »

« L’époque favorise les pensées d’ordre (…) d’un ordre communiste qualifié de révolutionnaire ou d’un ordre réactionnaire qualifié de démocratique (…) » « (…) phantasmes despotiques de régulation et d’ordonnancement dont le symptôme BADIOU n’est que le nom. »

Il nous semble que le sieur Geoffroy de LAGASNERIE s’égare lui aussi dans la simplification, forcément réductrice. Aurait-il oublié que c’est la loi du genre ?

Usons de la méthode, digne d’un COHN BENDIT version 68 (mais a-t-il vraiment changé, ce monsieur, sur cette question de méthode ?) : en appuyant les social-traîtres dans la campagne pour le « oui » à la Constitution européenne, Toni NEGRI s’est objectivement rangé du côté de l’ordre réactionnaire. Et lui, le sieur Geoffroy de LAGASNERIE ?

Heureusement, le sieur Geoffroy de LAGASNERIE conclue son article par : « C'est-à-dire une nouvelle philosophie du désordre, produisant des effets d’émancipation et de libération (…) ». Tout n’est donc pas … définitif.
 

La réponse d’Alain BADIOU (Libération du 14 janvier 2008) est savoureuse de par son ironie caustique : « (…) faire donner la nouvelle extrême gauche, celle qui voit partout dans l’agitation moderne et la technologie du capitalisme contemporain la fontaine de Jouvence de l’intelligence collective, celle qui est antiautoritaire pour deux, celle en somme pour qui le capital donne partout le la de sa propre contestation. (…) Badiou est un homme de l’institution, un installé, un faiseur d’oukases qui méprise la légèreté dionysiaque des innombrables « mouvements » dont notre monde s’enchante. »
 

La réponse du sieur Geoffroy de LAGASNERIE est drôle :

·        dans le genre « je ne vous réponds pas, mais je vous dis 2 mots… »;

·        ou bien « Lui est-il vraiment impossible d’imaginer qu’un jeune chercheur ne s’autorise que de lui-même pour penser et écrire ? » (Libération 18 janvier 2008).

Certes, jeune chercheur Geoffroy de LAGASNERIE, mais pourquoi avez-vous choisi Libération ? Pourquoi Libération accepte-t-il votre article ?

Comme dit le poète, « (…) nous entrerons dans la carrière quand nous aurons cassé la gueule à nos aînés (…) » : encore faut-il assumer le job !

 

Le journaliste et essayiste Patrice BOLLON a bien analysé cette polémique dans son article « Alain BADIOU et les autruches » (Marianne 2 février 2008) :

« On ne se trouve plus dans le jeu normal du débat, mais dans une pure fin de non-recevoir de thèses ou de propositions. Et c’est bien ce que montre cet acharnement envers BADIOU : ce qui lui est dénié, c’est qu’il puisse s’interroger aussi bien sur Israël que sur ce qu’il appelle l’hypothèse communiste. »

« (…) ce dont l’acharnement contre BADIOU est le nom, c’est (…) le refus de penser et, avant cela, de voir tout simplement les dysfonctionnements du monde où nous vivons … »

 

Alexandre Anizy

La maladie de Martin WINCKLER

Publié le par Alexandre Anizy

Martin WINCKLER a connu le succès avec son roman « la maladie de Sachs » (éditions P.O.L. 1998, 474 pages, 130 francs)

 
Pour nous, c’est un mauvais livre pour 3 raisons :

Le parti pris de la construction ;

Le style rêche ;

La longueur du livre.

Pour le lecteur, l’ennui est à proscrire.

C’est un avis très subjectif.

 

Alexandre Anizy

Philip LE ROY n'a pas dit son dernier mot

Publié le par Alexandre Anizy

Philip LE ROY est né à Toulouse en 1962 : il a été scénariste dans la publicité et le cinéma. C’est un auteur ambitieux (ou son éditeur ?) car il vise le marché américain, ce que nous déduisons de l’orthographe de son prénom.

 
En tout cas, « le dernier testament » (point n°1477, mai 2006, 615 pages) est un bon boulot: une intrigue foisonnante avec rebondissements permanents.
Un héros empreint de culture japonaise (zen, arts martiaux) bosse pour le FBI dans une lutte contre la secte la plus puissante (le Vatican).

 
Pour l’été, à la plage ou dans un hamac, ou bien l’hiver, près de la cheminée où un feu crépite.

 
Alexandre Anizy

Matilde ASENSI fait-elle sensation ?

Publié le par Alexandre Anizy

Matilde ASENSI est née en 1962 à Alicante. Ecrire est son métier. Elle est aussi l'auteur de « lacobus » et du « dernier Caton », qui l'ont fait connaître.

 
D’elle, nous avons lu « le salon d'ambre » (folio policier n° 449, 243 pages).C’est une bonne histoire, bien rythmée ; les personnages sont bien dessinés ; le style précis et alerte donne envie de suivre ... jusqu'au bout.

 
Si certains la comparent à Arturo Perez Reverte, ce qui nous paraît excessif, nous disons plutôt qu’elle n’égale pas Alicia GIMENEZ BARTLETT.

 
Alexandre Anizy

Virginie DESPENTES l'a remontée

Publié le par Alexandre Anizy

Virginie DESPENTES nous impressionna avec ses 2 premiers livres : « baise-moi » et « les chiennes savantes » (en poche). Avec ça, on prenait un coup de littérature à l’estomac !

Avertissement : ne pas les mettre entre toutes les mains.

N’en déplaise aux gens de lettres conservateurs, elle apportait un souffle nouveau, qu’elle maîtrisait de bout en bout, sans lasser le lecteur curieux.

Avec « les jolies choses », elle mettait un bonnet rose sur son vocabulaire : cela nous ennuya.

Ces derniers temps, il paraît qu’elle théorise. De manière iconoclaste, cela fait tout son intérêt.
Qu’elle poursuive son chemin : nous la revisiterons à une prochaine croisée.

 

Alexandre Anizy

Roger MARTIN DU GARD et son "Devenir !"

Publié le par Alexandre Anizy

Nous avons déjà eu l’occasion d’écrire tout le bien que nous pensions du chef d’œuvre de Roger MARTIN DU GARD « les Thibault ».

Dans la Pléiade, tome I, qu’Albert CAMUS préface, vous saurez toute l’importance de cet écrivain oublié qu’il place dans la lignée de TOLSTOï.

 
« Il n’a que 27 ans quand il écrit « Devenir ! » ; (…) restera fidèle toute sa vie à cette règle d’une vocation ascétique et à un jansénisme de l’art qui le fera fuir les effets et les parades pour tout sacrifier au labeur ininterrompu mis au service d’une œuvre qu’on veut durable. » Albert CAMUS, p. XII.

« Devenir ! » est le premier livre de Roger MARTIN DU GARD, et déjà tout y est. Mais bien sûr, auparavant, il faut lire « les Thibault », parce que c’est un roman moderne.
« La sexualité (…) a été abordée franchement par MARTIN DU GARD. Franchement mais pas crûment. Il n’a jamais cédé à cette tentation de la chiennerie qui rend tant de romans contemporains aussi ennuyeux que les manuels de bienséance. Il n’a pas décrit complaisamment de monotones débordements. Il a choisi plutôt de montrer l’importance de la vie sexuelle par son inopportunité. » Albert CAMUs, p.XIV.

 
CAMUS écrivait ces lignes en 1955. Concernant la production littéraire, la proposition est toujours d’actualité.

 

Alexandre Anizy

Le combattant Alphonse BOUDARD

Publié le par Alexandre Anizy

Alphonse BOUDARD fut un drôle de résistant et un écrivain bourré de talent.

Son roman « les combattants du petit bonheur » (en poche) est une plongée dans les années de guerre, un récit de l’Occupation et de la Résistance, sans violon ni fanfare.

 
Nous nous souvenons de la scène réaliste sur les femmes tondues : BOUDARD nous replace dans l’atmosphère et porte l’estocade. Il laisse à d’autres les envolées lyriques et patriotiques.

 
C’est de la littérature.

Marc LAMBRON devrait l’étudier.

 

Alexandre Anizy

1941 selon Marc LAMBRON

Publié le par Alexandre Anizy

Marc LAMBRON écrit dans le Figaro Madame : cela lui convient bien.

En 1997, il publiait un roman, « 1941 » (Grasset, 412 pages, 135 FRF), qui relate l’ambiance de Vichy à cette époque.

 
Il précisait en page 413 : « Le sujet n’en est pas un tableau fidèle de Vichy, mais la question que pose Vichy à un Français né en 1957 quant à la possibilité de se le représenter. C’est le mentir-vrai du roman qui est ici seul en jeu : il n’établit pas d’autre vérité que celle de l’imagination. »

 
En résumé : ni tableau fidèle (pas de richesse historique), ni fiction débridée … et sans fulgurance stylistique.

 

Alexandre Anizy