A Michel Onfray : travailler plus pour écrire moins
Dans la bataille qui vous oppose, Michel Onfray, aux dinosaures de la psychanalyse épaulés par les intellectuels établis (non, nous ne parlons pas spécialement des ex-maos – repentis ou non), nous nous rangeons évidemment de votre côté : un homme qui aspire à n'avoir ni Dieu ni maître ne peut pas être antipathique. Si votre entreprise de démolition est salutaire, nous ne sommes pas certains qu'elle soit franchement nouvelle.
A lire votre réponse savoureuse au milliardaire philosophe Bernard Henri Lévy, à voir le succès en librairie, nous ne doutons pas de votre victoire médiatique.
Notre interrogation est ailleurs. Sauf erreur de notre part, vous n'avez pas répondu aux fautes relevées par Elisabeth Roudinesco dans votre livre. Accepte-t-on l'utilisation de mauvais matériaux par un maçon ? Non, évidemment. La chose vaut aussi pour les intellectuels dignes de ce nom (mettons de côté les obscènes "botuliens" comme le milliardaire philosophe Bernard Henri Lévy). Or, au rythme effréné où vous publiez, ce défaut finira inéluctablement par vous nuire.
Cher Michel Onfray, prenez-y garde : à trop philosopher au marteau, on finit "gros bras".
Alexandre Anizy
P-.S. : dans son article « Freud, l'antimoderne » (Figaro 12 juin 2010), Paul-Marie Coûteaux vous définit comme « une sorte de philosophe officiel de la petite bourgeoisie jouisseuse et festive » ; le fait que les médias vous soient facilement accessibles et que vous soyez apparemment devenus un chroniqueur du quotidien vespéral tendrait à confirmer l'instrumentalisation, de votre plein gré.