L'hystérie des déficits
Dans sa dernière chronique, l'américain Paul Krugman (Prix Nobel d'économie) évoquait une hystérie des déficits : ceux qui affirmaient la présence d'armes de destruction massive en Irak matraquent aujourd'hui l'opinion publique d'une certitude, à savoir que « le creusement des déficits menace la relance américaine ». Pour Krugman, c'est le contraire qui est vrai : une relance massive de l'emploi garantira le retour à une croissance forte et durable qui résorbera les déficits.
Barack Obama vient d'opter pour un projet de budget 2011 de rigueur, reprenant ainsi la thèse des Républicains. Or, les Etats-Unis ont déjà connu une énorme hausse du ratio de leur dette entre 1981 et 1992, quand les Républicains dirigeaient le pays …
En 2014, les niveaux de dette prévisibles au jour d'aujourd'hui n'auront rien d'exceptionnels : aux Etats-Unis, ils égaleront le record, et celui du Royaume-Uni, à savoir 250 %, fut atteint à deux reprises. Pour ces deux pays, dans le passé, la dette a été apurée sans difficulté, notamment avec des prix stables au XIXème siècle, et avec l'aide de l'inflation dans la seconde moitié du XXème siècle.
En vérité, la dette est soutenable.
Ceux qui réduiront drastiquement les déficits avant que les dépenses du secteur privé se soient redressées, commettront une erreur : les économies basculeront probablement dans la récession, comme le Japon dans les années 1990.
Alexandre Anizy