La crise toujours
Comme nous l’avions annoncé dans notre note du 15 juillet, Fannie Mae et Freddie Mac, deux institutions ruinées par la crise américaine de l’immobilier, sont sous la direction directe du Trésor, qui injectera des fonds publics jusqu’à hauteur de 200 Milliards de dollars : la Fed, les leaders du Congrès, OBAMA et Mac CAIN, ont approuvé cette nationalisation temporaire. Cela signifie que l’Etat fédéral garantit les 5.400 Milliards de dollars d’obligations émises par ces deux sociétés,qui sont détenues dans les banques du monde entier, mais que leurs actionnaires seront ruinés du fait de la dilution du capital.
Vendredi dernier, la publication des chiffres américains de l’emploi a confirmé le recul de l’activité depuis le début de l’année, puisque 605.000 postes ont été supprimés. Le taux de chômage atteint 6,1 %, soit le plus haut niveau depuis septembre 2003.
L’économie américaine est plombée par l’aggravation de la crise immobilière, la diminution des prêts bancaires, la baisse du pouvoir d’achat des salariés puisque le taux d’inflation est au plus haut depuis 17 ans : c’est pourquoi l’économie est revenue au centre de la campagne électorale, dans laquelle les 2 candidats proposent leurs plans de relance de l’activité. Mais comme rien ne pourra se faire avant l’installation de la nouvelle administration, il faut s’attendre à un second semestre sans croissance. C’est pourquoi Wall Street terminait à l’équilibre vendredi après avoir baissé de plus de 1 % à mi-séance, et que Paris clôturait la semaine avec un recul de 6 %.
Bien sûr, l’annonce du Trésor a provoqué un début de séance en fanfare et une fin à légèrement plus de 1 %. La nouvelle profitait globalement au secteur financier, sauf pour LEHMAN BROTHERS qui chutait de 16,85 % après la démission de 3 membres de la direction.
Il est probable que cette banque, LEHMAN BROTHERS, qui n’arrive pas à trouver des fonds, sera un prochain cadavre du secteur bancaire (l’agence fédérale de garantie bancaire – FDIC – a annoncé fin août la 10ème faillite d’un établissement local : Integrity Bank, dans l’Etat de Géorgie).
Pour recadrer les choses, citons Christian de BOISSIEU, Jean-Hervé LORENZI et Olivier PASTRé : « La crise bancaire n’est réalisée aujourd’hui qu’à moitié. (…). Il reste encore près de la moitié des dépréciations d’actifs des bilans du système bancaire mondial à écluser. » (Le Monde 28 août 2008)
Long is the fall.
Alexandre Anizy