Toujours la même embrouille de Jacques Julliard
Comme il y a 30 ans, l'intellectuel servile Jacques Julliard s'est jeté dans la bataille idéologique, hier sous le masque de la modernité (la deuxième gauche et Rocard : quelle fumisterie !), aujourd'hui celui de la régénération ; mais dans les deux cas, il s'agite pour brouiller les termes du débat afin que rien ne change.
La cohérence politique de ce personnage n'étant pas une de ses qualités, nous dégotons d'emblée une contradiction majeure parmi les « 20 thèses pour repartir du pied gauche » (article dans Libération du 18 janvier 2010), lorsqu'il parle des syndicats.
D'abord, c'est le constat auquel arrivent bien de nos concitoyens :
« Privés de toute perspective d'avenir, de tout projet positif, les syndicats se sont repliés sur une posture purement défensive de préservation de l'emploi et des rémunérations. Les grandes entreprises (…) dans le meilleur des cas, regardent les syndicats comme des auxiliaires utiles dans le maintien de l'ordre social. »
Au printemps 2009, grâce à une gestion pédestre et stérile du mécontentement populaire, les sieurs Thibault et Chérèque ont montré toute l'étendue de leur capacité de nuisance, pour les salariés évidemment.
Puis vient la proposition absurde concernant la régénération :
« Le facteur déclenchant pourrait être la constitution d'un bloc syndical, doté d'un programme d'urgence, dont la CGT et la CFDT doivent prendre l'initiative. (…) Ce nouveau bloc devra envisager la coordination de son action à l'échelle internationale, et d'abord européenne. »
Comment des organisations syndicales vermoulues peuvent-elles se transformer en forces du changement, qui plus est dans un cadre européen ? Le savant Jacques Julliard ne se donne même pas la peine de raconter cette métamorphose abracadabrantesque.
En fait, cet intellectuel servile nous sert le même plat de résistance qu'hier, à savoir : une deuxième gauche, un étendard forcément rassembleur (hier la modernité, maintenant la régénération), un nouvel acteur social (hier la CFDT prétendument autogestionnaire, maintenant le bloc syndical aux contours aussi flous que le programme d'actions), et toujours la même société civile …
Si les temps ont changé, Jacques Julliard quant à lui s'est fossilisé.
Alexandre Anizy