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Entendre Michèle Lesbre

Publié le par Alexandre Anizy

Pour raconter l'histoire d'une jeune fille qui aimait le cinéma, l'été à la campagne entre deux garçons qui n'étaient pas Jules et Jim, Michèle Lesbre déploie son art de la suggestion et de l'ellipse. Un style indéniable nous emporte au son d'une musique lancinante.

 

« C'était aussi le temps des confitures et des petits matins humides, assises au bord de l'étang, nos lignes posées sur des branches taillées et fichées en terre sur lesquelles les libellules atterrissaient pour souffler un peu. » (p.31)

 

Mais cet été-là finit bêtement mal.

« Boléro » (Sabine Wespieser éditeur, janvier 2003, 119 pages, 14 €) nous fait entendre Michèle Lesbre. Un talent à découvrir.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

 

 

 

Le ciel de Catherine Mavrikakis

Publié le par Alexandre Anizy

En août 2009 sortait en France « le ciel de Bay city » de Catherine Mavrikakis (Sabine Wespieser éditeur, 294 pages, 21 €), professeur d'université de profession.

 

Nous avons emprunté ce livre à la bibliothèque municipale, parce que ces premières phrases sonnaient bien :

« De Bay city, je me rappelle la couleur mauve saumâtre. La couleur des soleils tristes qui se couchent sur les toits des maisons préfabriquées, des maisons de tôle clonées les unes sur les autres et décorées de petits arbres riquiqui, plantés la veille. »

La lecture de la 4ème de couverture nous avait incités à renoncer à ce projet, tant les généralités sur l'holocauste, la mémoire du peuple juif, etc., rabâchées par déjà tant d'écrivains (les génies comme les écrivassiers), auguraient plus d'une nouvelle déconvenue que d'un enrichissement.

Mais l'envie d'avoir une autre vision de l'Amérique des années 50 et 60 fut la plus forte.

 

Disons que les 100 premières pages ont satisfait le lecteur.

Après, le pire envisagé se réalise : la découverte du secret familial, les fantômes qu'on emmène en balade dans la décapotable sur la highway, le bouddhisme sur le Gange, le cancer du voisin, l'altermondialisme de la fille prénommée Heaven, etc.

Bref, l'auteur savant nous a gavé d'un fatras tissé de liens hétéroclites, dont on finit par se ficher.

 

On préfère que le ciel de Catherine Mavrikakis soit tombé des mains plutôt que sur la tête.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

Le théorème d'Antoni Casas Ros

Publié le par Alexandre Anizy

« J'imagine le cosmos entier composé de suspensions hétéroclites. »

 

L'incipit du premier roman d'Antoni Casas Ros, « le théorème d'Almodovar » (Gallimard, février 2008, 146 pages, 12,50 €), place la barre au niveau des meilleurs … et l'auteur ne parvient pas à tenir la distance.

Mais il y a l'amorce d'un style, que les fous de littérature et de vie pressentiront.

 

Car le reste, à savoir le sauvetage d'une "gueule cassée", isolée du monde, par une transsexuelle qui tapine pour payer les hormones et assurer ses vieux jours dans un pays pauvre, avec Almodovar en "guest star", paraît presque superfétatoire.

Âmes sensibles et conventionnelles, s'abstenir.

 

 

Alexandre Anizy

 

 

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