Vers une restructuration de la dette grecque et le cas Daniel Cohen

Publié le par Alexandre Anizy

 

Il y a un an à peine le premier ministre grec lançait son appel à l'aide financière internationale, ce qui aboutit à une tutelle du pays par l'Union Européenne et le FMI, dont le grand objectif était de ne pas pénaliser les détenteurs privés de la dette (comprendre les banques) par une restructuration drastique. Des gens qui se prétendent sérieux (mais étaient-ils sincères ?) comptaient sur le remboursement des 340 Milliards d'euros de dette d'ici à 2013, après le renflouement de 110 Milliards, mais également sur le retour de la Grèce sur les marchés obligataires, alors que ce pays paie au jour d'aujourd'hui des taux d'intérêt de 18 % pour les prêts à 2 ans !

En vérité, l'échec de ce plan de sauvetage nous l'avions annoncé dès le 2 mai 2010 (tout en esquissant le schéma d'une autre politique de redressement). Lisez attentivement cette note :

http://www.alexandreanizy.com/article-une-autre-solution-pour-la-grece-suspendre-le-paiement-de-la-dette-publique-sortir-de-l-euro-relocaliser-le-financement-de-l-etat-49647294.html

 

La Grèce est donc déjà à nouveau incapable d'honorer sa dette, malgré la saignée infligée au corps social. Et pour y remédier, le sinistre Georges Papandréou prévoit un autre plan d'austérité accompagné d'une braderie des actifs de l'Etat. Cette fois-ci, la restructuration, bien que non sollicitée officiellement, est aussi à l'ordre du jour : elle est maintenant possible sans léser les créanciers privés, i.e. les banques (on y revient toujours …).

 

 

Alexandre Anizy

 

P-.S : il est intéressant de relire ce que l'économiste français Daniel Cohen, fort présent dans les médias en tant qu'expert, qui ne parle quasiment jamais de son deuxième job, senior adviserde la banque Lazard, disait dans les colonnes du JDD le 11 mai 2010 :

« En la sauvant, nous sauvons l'euro et l'Europe. » (sous-entendu "ça ou le chaos" : le système Monnet en action – lire les notes sur Nicolas Dupont-Aignan) ;

« La bonne analyse est celle de la faillite de Lehman ou de la faillite du Kreditanstalt en Autriche en mai 1931, un an et demi après le début de la crise de 1929. Leur abandon a conduit à une apocalypse financière. » Dont pourrait souffrir son autre employeur, la banque Lazard ?

La crise grecque, c'est aussi un brillant expert en capilotade …