Charlie Hebdo : affaire SINE vs Philippe VAL vue par Alexandre ADLER
On savait depuis sa reprise par Philippe VAL, que Charlie Hebdo ne pouvait pas « être après avoir été ». Avec l’affaire SINE, la normalisation est achevée.
Pour le détail de l’affaire, reportez-vous à un ensemble d’articles parus dans la quinzaine passée, de préférence en multipliant les sources.
Disons-le de suite : les invectives, les harangues, etc. de SINE ne nous ont quasiment jamais fait rigoler.
Alexandre ADLER, historien universitaire à Paris VIII dont nous saluons à nouveau les compétences, aurait dû retenir sa plume, même si le ridicule ne tue plus en 2008 : en effet, qu’un ancien marxiste-léniniste traite SINE d’éternel stalinien, c’est à pisser de rire !
Mais Alexandre ADLER souligne à juste titre que le soi-disant anarchisme de SINE a plus à voir avec les borborygmes haineux de grande banlieue, du VII et XVIème arrondissement de Paris, de Saint-Cloud, ou d’ailleurs [ndaa : ADLER ne pointant que les grandes banlieues dans son article, nous avons complété], qu’avec l’anarchisme politique d’un DURRUTI par exemple.
Excessif dans la louange depuis qu’il pointe au Figaro (mais n’est-ce pas aussi la « qualité première » d’un bon petit soldat marxiste-léniniste qu’il fut ?), Alexandre ADLER encense Philippe VAL qu’il n’hésite pas à comparer à ZOLA, tandis que SINE hérite de la bassesse d’un DRUMONT. Or Philippe VAL a une curieuse façon de faire l’histoire, selon les observations de DELFEIL DE TON (Nouvel Obs. 24 juillet 2008).
Voilà les faits.
« Dans notre monde libéral, les idées finissent toujours par appartenir à ceux qui ne les trouvent pas. » Sentence du repreneur Philippe VAL figurant sur la couverture du numéro 1 du « nouveau Charlie Hebdo » en juillet 1992. En 2004, ne négligeant aucun produit dérivé, le repreneur Philippe VAL publie un livre, « les années Charlie : 1969 – 2004 », dans lequel la couverture du numéro 1 de juillet 1992 est reprise … mais la sentence valienne a disparu.
Que le repreneur Philippe VAL soit devenu un dirigeant d’entreprise comme les autres, « on s’en branle » comme disait le chansonnier Philippe VAL !
Mais que le repreneur Philippe VAL n’assume pas d’être devenu ce qu’il est, nous trouvons la chose pathétique.
Alexandre Anizy