André BRETON le césar trotskiste

Publié le par Alexandre Anizy

Il est question ici d’évoquer la furieuse manie de cet écrivain pour l’exclusion : rester le maître du courant surréaliste devait être son combat permanent. Au nom d’un purisme qu’il aurait incarné, André Breton adoubait et inéluctablement excommuniait ses religionnaires, comme Léon Trotski, ce stalinien raté.

« L’album Breton » (2008, collection Pléiade chez Gallimard) réalisé par Robert Kopp donne à voir et à lire le récit de cette maladie.

 

André Thirion dans « Révolutionnaires sans Révolution » (Babel, novembre 1999, 899 pages) apporte un excellent témoignage sur la vie du groupe surréaliste sous les ordres de Breton, qu’il juge ainsi : « Toutefois la personnalité dominatrice de Breton, son intransigeance, son goût pour les éclats, son penchant pour les rapports humains faits d’allégeance et de fidélité, une orgueilleuse délectation dans les ruptures (…) étaient peu favorables au développement autonome des forces dont il suscitait ou favorisait l’éclosion. » (p.172)

Cependant Thirion rend au césar Breton ce qui lui appartient : « (…) être amené à quitter le groupe surréaliste pour échapper à une sorte d’étouffement, ensuite que l’invention et la décision appartenait à Breton à peu près sans partage. Aragon accommodait, expliquait, corrigeait, mais la force créatrice c’était la pensée de Breton. » (p.349)  

 

 

Alexandre Anizy

 

Publié dans Notes culturelles

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