Les vieilles recettes de Nouriel Roubini

Publié le par Alexandre Anizy

Depuis le commencement de la crise en 2007, la renommée de l'américain Nouriel Roubini est à son zénith. En effet, il fut l'un des rares économistes à entrevoir la "crise des subprimes". Depuis cette date, la pertinence de ses analyses ne s'est pas émoussée.


Alors que pense-t-il des perturbations dans la zone euro ?


« Le problème principal de l'Union monétaire, au-delà des déficits excessifs, est que certains pays ont perdu en compétitivité. »

C'est incontestable.

« In fine, la seule option pour éviter un éclatement de la zone euro et regagner en compétitivité est de faire plonger l'euro. »

C'est une proposition insuffisante, puisqu'elle ne règle pas le problème de la compétitivité à l'intérieur de la dite zone.

Si l'éclatement de l'euro se produit, il ne résulterait que de la perte d'un ou deux membres, ce qui ne poserait pas de problèmes majeurs dans la mesure où le processus serait ordonné. Si plusieurs pays abandonnent l'euro, l'Europe se reconfigurerait autour d'un noyau dur de quelques pays.


Que pense-t-il des plans de rigueur ?


« Augmenter les impôts et réduire les dépenses est socialement douloureux. Mais quelle est l'alternative ? (…) Quant à la solution qui consisterait à "imprimer de l'argent", cela conduirait à créer une inflation galopante. L'austérité n'est pas une option facultative. »


Dans un cadre théorique qui a démontré ses limites, Nouriel Roubini pense sans se voiler la face. C'est pourquoi son analyse de la situation mérite notre attention. Mais dès qu'il s'agit de remédier aux dysfonctionnements du système, ou encore plus modestement de sortir de la "zone dangereuse", comme il dit, il rabâche les vieilles recettes en oubliant les leçons du passé, comme tant d'autres.

Il nous fait penser à Jacques Attali, l'imagination en moins.



Alexandre Anizy