Le concours d'austérité en Europe est une folie
Plongée dans un isolement autistique, l'Allemagne de Mutti Merkel persiste dans la défense de ses intérêts nationaux par-dessus tout en décrétant un plan d'austérité de 80 Milliards d'euros. Aussitôt, elle métastase dans l'Europe vassalisée.
Le Royaume-Uni a déclaré une cure d'austérité de 106 Milliards d'euros.
En France, le gouvernement ne dit encore rien et les médias dociles n'informent pas. Pourtant, Claude Guéant, qui agit parfois comme un grand chambellan de la Maison Élyséenne, s'est exprimé lundi 21 juin dans le Financial Times (quotidien économique anglais) pour dire que « nous devons faire plus, bien sûr. Beaucoup plus. », que le programme de réduction présenté par François Fillon. Les marchés ayant bien compris et accueilli cette nouvelle (l'écart de taux entre l'Allemagne et la France, qui était de 50 points de base il y a 10 jours, est revenu à 35 points le jour même), Claude Guéant a pu ensuite évoquer une sur-interprétation de son propos par les Anglais, comme Bercy de son côté démentait l'existence d'un plan bis d'austérité.
L'enfumage ne peut se pratiquer qu'avec la complaisance des relais d'informations.
L'austérité budgétaire décrétée en Europe peut miner toute l'économie mondiale, toutes choses égales par ailleurs. Cette décision de l'Union Allemande devrait être « considérée comme un acte de guerre mercantiliste contre les Etats-Unis », comme l'écrit Martin Wolf. Par conséquent, l'administration américaine ne devrait pas tarder à répliquer en adoptant par exemple des mesures protectionnistes.
« Europe 2010 : en route vers les années trente », écrivions-nous le 9 juin : http://www.alexandreanizy.com/article-europe-en-route-vers-la-crise-des-annees-trente-51986795.html
Pour Martin Wolf, les choses sont claires aussi : « Toute stabilisation budgétaire qui soutient la croissance est la bienvenue. Une stabilisation budgétaire prématurée qui saperait cette croissance serait une nouvelle folie. » [ndAA : c'est nous qui soulignons]
Alexandre Anizy