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notes culturelles

Alison LURIE et les enfants

Publié le par Alexandre Anizy

En 1992, les éditions Rivages publiaient « comme des enfants » d’Alison LURIE. Il est vrai que cet écrivain américain était à son apogée dans les années 80, où il récolta le prix Pulitzer pour « liaisons étrangères » et le prix Femina pour « la vérité sur Lorin Jones ».

 

Concernant « comme des enfants », nous gardons le souvenir d’une lecture agréable. Sans plus.

 

Alexandre Anizy

Bertrand VISAGE et Bambini

Publié le par Alexandre Anizy

Bertrand VISAGE vient de publier « Intérieur Sud » aux éditions du Seuil, où il travaille comme éditeur, ce qui ne peut que fausser le jeu.

Didier JACOB en a dit du bien dans le Nouvel Observateur.

 

Parfois, nous pensons comme Morgan SPORTèS : « Morgan Sportes a dû licencier Olivier ROLIN [son éditeur, ndAA] constatant que pour de multiples raisons, ne serait-ce qu’éthique, on ne peut être à la fois auteur et éditeur. »

 

Nous avons lu en 1993 le roman « Bambini » (Seuil, 209 p., 99 FRF) de Bertrand VISAGE : nous n’en gardons aucun souvenir, même en relisant quelques phrases dans les pages feuilletées de cet ouvrage.

 

Alexandre Anizy

Un polar signé Richard HUGO

Publié le par Alexandre Anizy

Il paraît que Richard HUGO (poète réputé, avant tout) faillit obtenir le prix Pulitzer pour son polar « la mort et la belle vie » (en poche 10/18). Comme c’est le seul roman qu’il a publié, il est devenu une référence.

 

D’autant plus qu’en animant un atelier d’écriture à Missoula (Montana), il a eu parmi ses étudiants James Welch, James Crumley, etc.

 

Dans ce roman au style maîtrisé, on a donc le Montana et la Californie en toile de fond, un policier dont le caractère est bien ciselé, une intrigue complexe. Du bon travail.

 

Alexandre Anizy

Jose Luis MUNOZ un polar de patachon

Publié le par Alexandre Anizy

Né en 1951 à Salamanque, Jose Luis MUNOZ n’est pas un amateur puisqu’il a une vingtaine de polars à son actif : est-ce la raison pour laquelle Actes Sud a décidé de publier cet auteur espagnol ?

 

« La dernière enquête de l’inspecteur Rodriguez Pachon » est d’une telle banalité qu’il ne méritait pas cette sortie française. Comme la non-action se déroule à Cuba (précisément à La Havane), aucun poncif ne nous est épargné sur cette île, ses habitants, le castrisme, le tourisme sexuel, etc.

On a parfois l’impression de suivre l’enquêteur sur le parcours d’un guide de voyage. 

 

« Rodriguez Pachon » est un polar de patachon que vous pouvez ignorer.

 

Alexandre Anizy

Alessandro BARICCO fait dans la soie

Publié le par Alexandre Anizy

En écrivant son roman intitulé « soie » (Albin Michel 1997, 121 pages, 75 FRF), Alessandro BARICCO a réalisé son chef d’œuvre. 

 

Dès l'incipit, on est captivé :

« Bien que son père eût imaginé pour lui un brillant avenir dans l’armée, Hervé Joncour avait fini par gagner sa vie grâce à une profession insolite, à laquelle n’étaient pas étrangers, par une singulière ironie, des traits à ce point aimables qu’ils trahissaient une vague inflexion féminine. » (p.7)

 

Le tout est du même trousseau.

 

Même la quatrième de couverture est une dentelle finement composée.

 

Alexandre Anizy

Mathématique du crime de Guillermo MARTINEZ

Publié le par Alexandre Anizy

Que l’on connaisse ou pas WITTGENSTEIN, GÖDEL, les Pythagoriciens, etc., n’affecte pas le plaisir de lire « mathématique du crime » de Guillermo MARTINEZ (pavillons poche Robert Laffont, mars 2008, 260 p., 7,90 €).

 

Ce polar original est remarquablement construit de bout en bout, et le style est à la hauteur du projet ambitieux.

 

Un tueur en série sévit soudain dans la vieille ville universitaire d’Oxford (Angleterre) : grâce à des symboles, il annonce ses futurs crimes à un logicien réputé, flanqué d’un étudiant boursier argentin. Réussiront-ils à empêcher le prochain crime ?

A vous de le découvrir.

 

Alexandre Anizy

La réserve de Russel BANKS

Publié le par Alexandre Anizy

Le début du roman « la Réserve » (Actes Sud, mars 2008, 380 p., 23 €) est laborieux : nous faillîmes renoncer. Et puis le chapitre 2 réveilla notre curiosité, ce qui nous amena à la dernière phrase.

« Dès six heures, bien avant que le reste de sa famille ne fût réveillé, Jordan Groves sortit de son lit. Il se rasa, revêtit sa tenue de travail – un sweat-shirt et une salopette assez ample, maculée de peinture -, puis il descendit le grand escalier de devant pour se rendre dans le séjour. Il alla dans la cuisine, fit sortir les chiens et rentrer les chats. Le plus souvent, il emportait directement dans son atelier un morceau de fromage avec du pain, puis se préparait une pleine cafetière de café et restait assis pendant plus d’une heure à contempler son tableau de la veille avant de s’y atteler. » (p.51)

Russel BANKS est un bon écrivain et « la Réserve » est un bon livre.

 

Néanmoins, nous critiquerons les insertions : comme elles sont très courtes, elles n’apportent rien à la structure et elles n’intéressent pas vraiment le lecteur. Le procédé agace plus qu’autre chose.

 

Nous convenons qu’il s’agit d’un défaut infime qui, s’il n’était que comparé aux monstruosités de cette rentrée littéraire, ne mériterait pas ce commentaire. Mais puisqu’il s’agit de Russel BANKS, il atténue notre satisfaction.

 

Alexandre Anizy

Tristan GARCIA vaut moins que Zorro

Publié le par Alexandre Anizy

On nous dit que Tristan GARCIA est un thésard métaphysicien. Soit. Mais avant d’écrire son premier roman, « la meilleure part des hommes » (Gallimard, 306 pages, 18,50 €), le jeune homme a dû potasser quelques livres de mercatique, tant il use des ficelles du métier. Tout y passe pour séduire le 1er cercle, i.e. le milieu germanopratin de l’édition (« parlez-moi de moi, y a que ça qui m’intéresse … » chantait Juliette GRéCO), tout en ciblant les homosexuels (2ème cercle : une excellente communauté prescriptrice, en général), et en évoquant une maladie quasiment incurable, ce dont les consommateurs (3ème cercle) raffolent.

 

Pour captiver les lecteurs, Tristan GARCIA abuse des dialogues et emploie un procédé minable : truffer son roman de détails vrais concernant des personnages inventés mais si réels synthétiquement. Est-ce encore de la fiction ?

 

« Ils se sont aimés cinq années, à peu de choses près. On les voyait, bien sûr, régulièrement. Je ne peux dire que ce que j’en ai aperçu, et un petit peu plus. On les voyait moins, néanmoins. C’était une période d’explosion au grand jour de la communauté pédé, et en même temps de repli.

Ils sortaient, ils avaient les connexions, le Dépôt n’existait pas encore. On rigolait parce que c’était un couple, quand même. » (p.65)

 

Le style est à ce niveau médiocre. Au lieu de la blanche de Gallimard, ce texte méritait « Platitude & Cie ».

 

Alain FINKIELKRAUT, qui s’est reconnu derrière un personnage, s’est dit atterré par le procédé : pour une fois, nous approuvons l’énergumène.

Parce que Tristan GARCIA vaut moins que Zorro.

 

Alexandre Anizy

Jean ECHENOZ dans le lac

Publié le par Alexandre Anizy

Après Charles-Ferdinand RAMUZ

Jean ECHENOZ est un auteur choyé par les critiques : vous aurez du mal à trouver des articles qui déconseillent ses livres. Le fait qu’il ait été un collaborateur du journal l’humanité explique-t-il cette bienveillance ?

Car le lecteur coule avec lui dans le « lac » (éditions de Minuit, 1989, 189 pages, 65 FRF).

 

Alexandre Anizy

A propos de Charles-Ferdinand RAMUZ

Publié le par Alexandre Anizy

Notre note « la question de la Wallonie » (du 15 août 2008) nous avait amenés à la fameuse « lettre à Bernard GRASSET », dans laquelle Charles-Ferdinand RAMUZ explique en termes simples que les Vaudois, s’ils parlent le français, ne sont pas Français pour autant, et dans laquelle surtout il défend son usage du français, puisque d’aucuns l’avaient accusé en 1926 de « mal écrire exprès ».

 

Dans « Salutation paysanne » comme dans « Jean-Luc persécuté » (aux éditions Grasset, 1929 et 1930), on perçoit la différence de RAMUZ, en ce qui concerne le style («L’homme qui s’exprime vraiment ne traduit pas. Il laisse le mouvement se faire en lui jusqu’à son terme, laissant ce même mouvement grouper les mots à sa façon. » Lettre à Bernard Grasset).

« Ce jour-là (on était vers la fin de mai), il se trouvait, comme toujours, assis avec Nanche à l’auberge, il était quatre heures de l’après-midi, il faisait un joli temps doux. » (« Jean-Luc persécuté », p.139)

Est-ce à dire que l’histoire d’un paysan cocu, qui devient fou et qui se termine par un plongeon suicidaire dans une gorge après un meurtre, nous intéressât ? Non.

 

Dans « les signes parmi nous » (Grasset, 1931), le personnage central est le colporteur d’un petit ouvrage, Prédictions, dans une campagne retirée : une nouvelle histoire paysanne.

« Le soleil lui fait mal d’abord, avec ce ciel fraîchement rétamé, la route qui était comme une page non écrite.

Il se sentait pourtant tout encouragé (de quoi on a besoin quand même), à cause des quatre brochures vendues, et se mit à marcher plus vite, malgré la chaleur qu’il faisait. » (p.25)

 

Si la langue singulière de RAMUZ nous intéresse, nous ne pouvons pas en dire autant de sa peinture rupestre.

 

Alexandre Anizy