Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Que le Parti Socialiste meure ! (I)

Publié le par Alexandre Anizy

Le Parti Socialiste vient de subir une défaite électorale importante. Une de plus. Ce serait grave si le PS était réellement le parti d’opposition à cette droite politiquement habile, qui appliquera jusqu’au bout son plan de régression. Mais ce n’est pas le cas.

 

En effet, en matière économique (au sens large), le PS n’offre aucune alternative : le fait que le Président ubiquiste de droite SARKOZY DE NAGY BOCSA ait œuvré pour la nomination du « socialiste » STRAUSS-KAHN (le meilleur économiste du PS, paraît-il) à la tête du Fonds Monétaire International (FMI), une organisation tenue par l’Empire, dont les pays pauvres se souviennent encore des plans catastrophiques dits de restructuration, n’est-elle pas la meilleure démonstration de l’unification idéologique des grands partis et leaders politiques français ?

Dominique STRAUSS-KAHN tient le même discours à Washington et à Paris : étant sain de corps et d’esprit, pourquoi ses propos seraient-ils « de gauche » en France et « apolitiques » ailleurs ? L’exemple allemand (le gouvernement CDU-SPD de Mutti MERKEL) n’est-il pas une autre preuve de l’unification idéologique de l’oligarchie ?

 

En matière européenne, la bible des politiciens (tout ce qui se fait encore aujourd’hui en matière de dérégulation, de privatisations, etc., n’est que la suite logique du programme exposé dans cet ouvrage) n’est autre que le fameux livre de 1986 du social-traître Jacques DELORS, qui était assisté du « socialiste » Pascal LAMY (un autre individu sain de corps et d’esprit, placé et maintenu à la tête de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) – une autre institution tenue par l’Empire - : « socialiste » en France et « apolitique » ailleurs, pareillement ?). Le PS a-t-il renié ce livre et son auteur malfaisant ? Que nenni ! C’est même sa fille (Martine AUBRY) qui tient le parti …  

Fondamentalement, PS et UMP ont le même projet européen (Turquie comprise).

(A suivre)

 

Alexandre ANIZY

Un roman de métro signé Jean-Pierre BASTID

Publié le par Alexandre Anizy

Vous connaissez le concept de « roman de gare », dont John GRISHAM est un exemple : un livre qu’on achète au dernier moment pour tuer le temps durant le voyage ferroviaire.

 

Avec « Notre-Dame des Nègres » (Gallimard Série noire n° 2431) de Jean-Pierre BASTID, nous croyons utile de créer une catégorie : le « roman de métro ».  

 

Alexandre Anizy

Européennes : offrez un ticket retraite à Daniel COHN-BENDIT !

Publié le par Alexandre Anizy

Si sa production éditoriale révèle une absence de talent littéraire, il faut reconnaître à Daniel COHN-BENDIT ses qualités de « bretteur électoral ». Le dernier opus vient le confirmer : « Que faire ? » (Hachette Littératures, mars 2009, 177 pages, 14 €) semble le fruit d’une dictée retranscrite et rapidement corrigée. Peu importe, puisqu’il n’était qu’un élément matériel de la campagne électorale du député.

 

Naturellement, cela commence par une coquetterie de politicien :

« Etre un professionnel de la politique n’a pas de sens en soi. Entrevoir la fonction d’élu comme une carrière, c’est très rapidement se dissocier de ceux qui nous ont élus (…) » (p.9)

Puis, « Dany » nous parle de son sujet de prédilection : lui.

« (…) je suis fondamentalement un démocrate. J’ai l’antitotalitarisme chevillé au corps (…) J’ai exprimé cela, naguère, en disant que j’étais libéral-libertaire (…) ». (p.10)

 Il aime tellement la démocratie et la liberté, « Dany », qu’il a approuvé les saloperies impérialistes du néoconservateur George W. BUSH.

Aujourd’hui, il se définit comme un « radical-réformiste » : bien que siégeant à Strasbourg, il a pu au cours de ses nombreuses années de mandat savourer les délices du cassoulet radical.

 

Nous vous faisons grâce du premier chapitre (46 pages, soit un tiers de l'ouvrage environ) où l’ancien combattant de rue nous rappelle ses faits d’armes (politiques, évidemment) :

« J’ai bien conscience qu’il ne s’agit là que d’un cheminement personnel qui n’a pas nécessairement pour vocation, à lui seul, d’éclairer toute la diversité et la richesse de la culture politique écologiste. » (p.26)

On admire l’artiste dans son numéro de modestie.

Faute avouée est à demi pardonnée, n’est-ce pas ?

 

A 30 ans, Daniel COHN-BENDIT était un petit con de la 1ère averse qui provoquait les bourgeois en signant un bazar de propos plus ou moins intelligents ou sulfureux. A plus de 60 ans, Daniel COHN-BENDIT est un vieux con des neiges d’antan qui, en exhibant son nombril, continue à draguer les bourgeois pour les placer dans l’escarcelle du Prince.

 

Electeurs de toutes les provinces, unissez-vous (en votant) pour mettre à la retraite Daniel COHN-BENDIT !

 

Alexandre ANIZY

 

 : le fils de Daniel COHN-BENDIT n’a pas tort lorsqu’il dit à son père qu’il ressemble à Nicolas SARKOZY DE NAGY BOCSA.

Union Européenne : Alain LIPIETZ est une pleureuse fédéraliste

Publié le par Alexandre Anizy

Suite à un article paru dans Libération dans lequel 36 économistes apportaient leur soutien au Front de Gauche, Alain LIPIETZ l'économiste brillant, forcément brillant, dont on dit que la contribution au projet de la liste de Daniel Cohn-Bendit est importante, a daigné prendre la plume pour leur répondre.

 

D’abord, nos remarquons que, comme un professeur du haut de sa chaire, Alain LIPIETZ s'autorise à qualifier de « bons économistes » les 36 sympathisants du Front de Gauche : la suffisance du personnage suinte à chaque paragraphe.

 

Ensuite, alors que les 36 économistes en appellent à une « véritable planification » pour l'impératif écologique, Alain LIPIETZ feint de croire qu'ils n'ont pas remarqué les dernières œuvres de l'Union Européenne en la matière : c'est une tactique habituelle dans les pseudo-débats de l'État républicain.

 

Enfin, concernant le traité de Lisbonne, Alain LIPIETZ fait partie de ces gens qui mettent la charrue avant les bœufs, à savoir : il faut d'abord voter ce traité (parce que c'est « un pas important pour l'organisation de l'Union Européenne », comme ils disent), et ensuite y apporter un 1er amendement constitutionnel grâce à une initiative parlementaire, comme le Parlement sortant l'a promis. Questions :

  • les nouveaux députés européens se sentiront-ils tenus par la promesse des sortants ?
  • En période électorale, les promesses ne se ramassent-elles pas à la pelle ?

Selon nous, Alain LIPIETZ démontre ici qu'on peut être un économiste brillant, forcément brillant, et un vieux député européen, sans avoir appris pour autant.

Il est vrai aussi que Mr LIPIETZ croit qu'un citoyen, même de son acabit, peut obtenir réparations par voie judiciaire pour des faits peu glorieux de la SNCF durant la Seconde Guerre Mondiale : la soif de justice aveugle même les meilleurs d'entre nous, n'est-ce pas?

 

Au bout du texte, que retenons-nous de cet article médiocre ? Seule une Europe plus fédérale peut financer la conversion écologiste : le lecteur peinera à en trouver la démonstration. Alain LIPIETZ est une pleureuse fédéraliste.

 

Alexandre ANIZY

Union Européenne : un soi-disant axe franco-allemand

Publié le par Alexandre Anizy

Nous vivons une époque formidable, comme disait le regretté REISER. Autrefois, les dirigeants politiques communiquaient lorsqu’ils avaient une idée à faire passer ; aujourd’hui, ils occupent l’espace médiatique pour masquer le conformisme, voire le vide, de leurs projets.

Prenons par exemple la tribune de la chancelière MERKEL et du Président ubiquiste SARKOZY DE NAGY BOCSA, publiée en France par le Journal du Dimanche du 31 mai 2009. A les lire, on pourrait croire naïvement que l’entente franco-allemande est de retour, ce que les faits contredisent.

 

La question turque.

« Angela MERKEL et moi sommes sur la même ligne. La Turquie ne peut entrer dans l’Union (…) » déclare le Président ubiquiste SARKOZY DE NAGY BOCSA.

Le mot Turquie est absent du texte signé.

Un espace économique et de sécurité avec la Russie et la Turquie.

C’est une proposition française du 5 mai, qui reste sans suite.

Une agence européenne d’achat du gaz.

C’est encore une proposition française, qui n’est pas reprise dans le texte célébrant la communauté de vue des 2 pays. En la matière, l’Allemagne joue en solo depuis belles lurettes.

Un gouvernement économique de la zone euro.

Voilà un autre cheval de bataille (sans doute exclusivement électoral !) du Président ubiquiste SARKOZY DE NAGY BOCSA. Qu’en pense Mutti MERKEL ?

« Je m’oppose aux exigences souvent sans fin d’une coordination renforcée des politiques économiques au sein de la zone euro (…) » (27 mai 2009)

Un « noyau dur » pour relancer la construction européenne.

(Comme ils disent).

Là aussi, Mutti MERKEL a mis son veto politique, parce qu’elle y voit une menace de déséquilibre pour l’Union Européenne.

La haute administration française pense que les dirigeants allemands changeront d’avis après leurs élections de l’automne : l’angélisme frappe même des esprits brillants, forcément brillants …

 

Alors, sur quoi repose le soi-disant axe franco-allemand ?

D’abord, une critique convenue d’une Europe « bureaucratique qui applique mécaniquement les règles ».

« Une Europe forte ne signifie pas nécessairement toujours plus de compétence européenne, toujours plus de législation européenne ou toujours plus de moyens financiers ».

Ensuite et en somme, moins de régulation.

C'est-à-dire le contraire des discours lénifiants lors des récents moments chauds de l’actuelle crise financière : guère rassurant pour la suite des événements.


Alexandre ANIZY        

Margaret MAZZANTINI et son "Antenora"

Publié le par Alexandre Anizy

Margaret MAZZANTINI a reçu en 2002 le Prix Strega (l’équivalent du Goncourt) pour « Ecoute-moi » : elle a donc pignon sur rue dans le monde italien des lettres. Concernant le style, elle en possède incontestablement. En voici 2 exemples :

 

« Deux fois par an, grand-mère organisait un thé. J’allais chez elle quelques heures avant pour l’aider. Je dépoussiérais les tasses du joli service et j’astiquais les petites cuillères en argent qui avaient noirci dans le velours de la boîte. Puis, ensemble, nous étendions la nappe de lin brodée au point de croix et, au dernier moment seulement, elle distribuait dans les assiettes en porcelaine ornées d’un filet d’or le contenu d’une boîte de petits fours. Les vieilles défraîchies arrivaient en procession, tâtonnant de l’ascenseur à la porte. Avant même qu’elles ne sonnent, un tintement de bijoux les annonçait telle l’arrivée d’une colonie de lépreux. » (p.19) ;

 

« Elle continuait pourtant à tirer bénéfice de son sexe grâce au rôle matriarcal dont elle faisait un usage éhonté. En visite chez ses fils, elle glissait ses grosses mains dans toute intimité : dans les tiroirs, dans les paniers remplis de linge à repasser, et même dans les regards que maris et femmes s’échangeaient, au comble de la tension, du fait de cette présence importune. Ils la plaçaient en tête de table et elle se goinfrait. » (p.127)

 

Extraites de « Antenora » (éditions Robert Laffont, avril 2007, traduction de Vincent RAYNAUD, 171 pages, 18 €), son premier roman publié en 1994, ces miettes choisies révèlent une intéressante qualité d’écriture.

C’est bien la seule chose qu’on y trouve.

 

Alexandre ANIZY

"La bohème et mon coeur" de Francis CARCO

Publié le par Alexandre Anizy

Depuis trop longtemps, la poésie n’est plus à la mode ; c’est pourquoi il va bientôt être chébran d’aimer ce genre littéraire : bienvenue au paradis pour les rimailleurs clandestins !

 

Il est un poète qui connut la gloire en décrivant le monde interlope de Pigalle dans ses romans populaires : François Carcopino-Tusoli, dit Francis CARCO.

Vous trouverez dans son recueil « la bohème et mon cœur » (Albin Michel, 237 pages, 49 FF) l’ambiance du Paris des mauvais garçons et des artistes. En lisant ses poèmes, vous songerez à la musique de Verlaine.

 

« L’alcool est un démon fardé par les sauvages,

C’est un terrible et faux ami

Qui vous laisse, abîmé de fatigue et blêmi

Par les plus fous dévergondages. » (Sourire, p.113)

 

Ou bien :

 

« Maigre et brune avec de gros seins,

Dont les deux pointes sont rongées,

Tu t’étires sur les coussins

Comme les bêtes enragées. » (eau-forte, p.151)

 

Ou bien :

 

« Je te donne ce coin fleuri,

Ces arbres légers, cette brume

Et Paris, au loin, qui s’allume

Sous ces nuages blanc et gris. » (printemps, p.97)

 

 

Amoureux de Paname et de la poésie,

CARCO de nuit, c’est extra !

 

Alexandre Anizy

2 économistes futiles : Philippe AGHION et Esther DUFLO

Publié le par Alexandre Anizy

Illustrons aujourd'hui un propos du philosophe Marcel GAUCHET (lire notre note du 26 mai 2009 « L’Etat otage des Banques selon Marcel GAUCHET »). À tout seigneur, tout honneur : nous parlerons de Philippe AGHION (ENS, Docteur en sciences économiques à Harvard, professeur à Harvard) et d'Esther DUFLO (ENS, MIT, professeur au MIT et au Collège de France – chaire internationale « Savoirs contre la pauvreté »).

 

Depuis 2005, Philippe AGHION se donne beaucoup de mal (?) pour faire connaître les travaux dans lesquels il démontre que « l'allongement de la durée de vie a un effet positif sur la croissance du produit intérieur brut (PIB) », aussi bien pour les pays développés que ceux du tiers-monde. Un important travail statistique (corréler santé et croissance n'est pas une mince affaire) a permis de vérifier quelques truismes, comme la relation de causalité entre baisse de la mortalité et augmentation de la croissance. En effet, nul n'ignore que les seniors sont des consommateurs, notamment de biens et services de santé…

« Doubler la croissance de l'espérance de vie représente un lourd investissement. Mais au bout, il y a le point de croissance supplémentaire souhaitée par le Président de la République. »

(Le laboratoire de recherche de Mr AGHION aurait-il besoin de crédits ?)

Si on suit ce raisonnement, il convient de prolonger, même au-delà du raisonnable, la durée de vie des hommes parce que cela est bénéfique au taux de croissance… Poursuivons jusqu'à l'absurde : augmentons le nombre des accidents de la route, puisqu'ils génèrent une hausse des dépenses de santé qui sont incluses dans le PIB...

Les travaux de Philippe AGHION sont en général infiniment passionnants, mais n'aurait-il pas oublié en l’espèce que les hommes préfèrent dynamiser leur fin de vie, plutôt qu’allonger une éventuelle période de dépendance ?

 

Le cas d'Esther DUFLO est intéressant, puisqu'elle met elle-même en avant son pragmatisme dans son laboratoire du MIT. Nous nous souvenons de cette étude où elle démontra, dans une certaine région d'Afrique, que l'absentéisme des écoliers était plus une affaire de santé que de pédagogie. Nous ne doutons pas que dans un avenir proche Esther DUFLO prouvera que, pour une autre région d'Afrique, les enfants ayant le ventre vide apprennent moins vite que les écoliers repus.

Il nous semble qu'avec Mme DUFLO la science économique de la misère frise la misère de la science économique.

 

Ceux qui ont lu nos notes économiques comprendront ce qui suit :

Laissons la science économique aux matheux et faisons de l'économie politique !

 

Alexandre ANIZY

L'Etat otage des Banques selon Marcel GAUCHET

Publié le par Alexandre Anizy

Précisons tout d’abord que nous ne sommes pas un familier de l’œuvre de Marcel GAUCHET, dont certaines fréquentations intellectuelles ne nous ont pas incités à une découverte approfondie. Pourtant, après la lecture de René GIRARD, la thèse centrale de son livre « le Désenchantement du monde » (Gallimard, 1985), à savoir que le christianisme est la « religion de la sortie de la religion », de même que son article « les Droits de l’homme ne sont pas une politique » (1980), ne pouvaient que nous encourager à le faire.

Nonobstant ce désintérêt, nous accordons beaucoup d’attention aux propos de ce penseur, notamment ceux publiés dans le magazine Expansion (mai 2009) dans lequel il affirme que l’Etat a été pris en otage par les banques.

 

D’emblée, le philosophe souligne la cécité des vrais experts qui « n’ont rien compris au film. C’est leur mode de pensée et les instruments intellectuels dont ils disposent qui sont en cause. »

Si nous n’avons aucune sympathie pour le Président ubiquiste SARKOZY DE NAGY BOCSA, nous reconnaissons ses mérites : c’est un redoutable homme politique ayant un exceptionnel sens de la tactique et de la propagande, dont on devine qu’il a « senti » en 2008 la gravité de la crise, quand des incompétents comme le ministre Christine LAGARDE nous serinaient que l’économie réelle ne serait pas touchée et d’autres fadaises, ou comme l’expert Olivier BLANCHARD (un économiste français nobélisable, dit-on dans les médias) qui comprenait peu de choses (lire notre note du 21 janvier 2009) …

GAUCHET prend pour exemple le financier Warren BUFFET, chez qui le discernement (i.e. savoir repérer les choses capitales) et l’appréciation des événements qui comptent pèseraient plus dans ses décisions que « l’expertise des matheux de [leurs] salles de marché ». Pour GAUCHET, le mode de raisonnement fondé sur le calcul rationnel est ennuyeux, parce qu’il « ignore ce qui fait vivre les sociétés humaines depuis toujours : la politique et l’histoire ». Une approche économique ayant pour axiome la rationalité des marchés présente un défaut majeur, puisqu’elle « ne permet pas de penser ce qui rend le marché possible et ce qui vient le perturber régulièrement ».

 

Les crises de 1929, de 1973 et de 2007 correspondent à des moments de réarticulation du système international. Concernant la période 1945 – 1973, la plus faste de la croissance capitaliste, son mode de régulation économique était efficace, mais d’aucuns en diront autant de la phase néolibérale qui vient d’atteindre ses limites. « L’illusion était de croire qu’on avait trouvé la martingale définitive du fonctionnement de l’économie ». Mais si l’économie autorégulée a failli, il n’empêche que le marché reste au centre, avec un Etat pacificateur et législateur définissant et protégeant les conditions de la libre concurrence.

Or, « la mondialisation a été faite pour contourner les règles. Elle n’est pas simplement l’extension du modèle occidental du marché, elle est aussi l’institutionnalisation d’un véritable trou noir. » Un tiers des capitaux circulant librement serait d’origine illégale ou criminelle : ces qualificatifs sont-ils devenus compatibles avec la loyauté des marchés ? Un exemple de « pratique mafieuse » : le gaz russe vendu à l’Ukraine est payé à une société implantée à Zoug, bourgade suisse réputée fiscalement … Et que dire des activités étranges dont le Luxembourg est le siège ?

« La mondialisation met en concurrence – de manière très hypocrites – des systèmes sans règles et des Etats organisés. Il s’agit, sans l’avouer, d’offrir des échappatoires à la régulation dont on se réclame par ailleurs. »

Dans l’espace juridique et économique européen, « l’élargissement à l’Est a été précipité dans le même dessein. »

Lire aussi nos notes politiques du 27 janvier au 2 février 2009, dont la « Critique du « oui à la Turquie » de Michel ROCARD l’idiot utile (IV) ».

 

Pour Marcel GAUCHET, les Etats n’avaient pas disparu et ils « ont été pris en otage. Le révolver sur la tempe, ils ont dû vider leurs caisses pour renflouer les banques. » Sans contrepartie et sans contrôle de l’usage des fonds. « Les Etats ont renoncé à penser le pilotage collectif. En ce domaine, tout est à rebâtir. »

 

Malheureusement, « il nous manque toujours une science économique qui saurait que l’économie ne marche pas toute seule, qu’elle n’est qu’un aspect du fonctionnement général des sociétés. », observe judicieusement Marcel GAUCHET.

Rappelons KEYNES : « La difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles, elle est d’échapper aux idées anciennes qui ont poussé leurs ramifications dans tous les recoins de l’esprit. »

C’est pourquoi il convient de réhabiliter l’économie politique.

 

Alexandre ANIZY

Daniel COHN-BENDIT comme un bulletin SARKOZY

Publié le par Alexandre Anizy

Daniel COHN-BENDIT est un politicien intelligent. Lors d’un voyage de soutien aux Verts italiens, le 20 avril,  il a déclaré :

« La transversalité est nécessaire, si on veut être influents, il faut regarder toute la société. Les Verts ont un train de retard parce qu'ils ont peur d'être happés par Berlusconi. Il faut se risquer, se mélanger. On ne peut pas rester toujours dans le même coin. »

Selon nous, la transversalité d'un Cohn-Bendit a comme un goût de plat mitonné dans une casserole de la IVème république française.

 

François BAYROU ne s'est pas beaucoup trompé :

« (…) il est allé en Italie demander aux Verts italiens de se rapprocher de Berlusconi. Aujourd'hui, en prétendant qu'il ne faudrait parler que d'Europe, il fait la même campagne que l'UMP qui lui vote tous les jours des félicitations. ».

 

Comme toujours, c'est en voulant éviter le gadin qu'on précipite la chute. Dimanche 24 mai, Daniel Cohn-Bendit se défendait en affirmant qu'il trouvait Nicolas Sarkozy très « berlusconien ».

 

Résumons la fumée de l’ex soixante-huitard :

a) les Verts italiens doivent manger dans l'auge berlusconienne ;

b) "le style de Sarkozy, c'est un style très berlusconien".

On peut en déduire que Daniel Cohn-Bendit ne verra aucun inconvénient à ce que les Verts français votent des lois sarkozyennes.

 

Soyons concis : Cohn-Bendit, c’est comme un bulletin Sarkozy.

 

Alexandre ANIZY