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Texaco de Patrick CHAMOISEAU

Publié le par Alexandre Anizy

Avec « Texaco » (Gallimard 1992, prix Goncourt), nous sommes face à une œuvre majeure.

 

Avec ce roman, Patrick CHAMOISEAU a écrit un grand livre du peuple antillais, depuis l'horreur des chaînes jusqu'au mensonge de la politique moderne de développement.

 

Le style est déroutant, puisque l’auteur use de mots et d’expressions créoles dans un français de bon aloi, mais c’est ce tour de magie réussi qui fait la valeur exceptionnelle de ce roman.

Exemple :

« En fin d'après-midi, passée l'effervescence, les nèg-de-terre (ou nèg-pas-bon) se mettaient à rôder dans les rues de l'En-ville, zieutant avec l'air de ne pas y croire les façades de pierres. »

 

Bon Dieu ! Pourquoi parle-t-on si peu des écrivains antillais ? 

 

Alexandre ANIZY

Raphaël CONFIANT et "l'archet du colonel"

Publié le par Alexandre Anizy

En 1998, Raphaël CONFIANT publiait son roman « l’archet du colonel » (mercure de France, 340 pages, 110 FRF).

Si l’auteur a incontestablement un style, la structure narrative de l’ouvrage nous a rebutés.

Nous lui accorderons une 2ème chance.

 

Alexandre Anizy

Les mues de Mutti MERKEL

Publié le par Alexandre Anizy

Angela MERKEL est une femme habile dans le calcul politique, ce qui est normal pour un Docteur en physique. C'est aussi une femme qui s'adapte aux situations pour tracer sa route.

Ainsi, lorsqu’elle vivait dans l’Allemagne communiste, personne ne se souvient d’avoir vu Angela MERKEL dans une organisation d’opposition. Bien au contraire : elle était secrétaire du département pour l’agitation et la propagande à l’Académie des sciences, là où elle présentait sa thèse, ce qui ne pouvait pas nuire à sa carrière universitaire. Une fois le mur abattu, au propre comme au figuré, Angela MERKEL prit enfin le risque énorme de s’engager dans un mouvement politique contestataire, Demokratischer Aufbruch : « Mutti MERKEL » virait sa cuti.

Car Angela MERKEL comprend vite que pour réussir dans l’Allemagne réunifiée, et plus généralement dans les pays développés, il vaut mieux être du côté du manche, en l’occurrence dans le sillage du grand manitou Helmut KOHL. Fort heureusement, elle répond à beaucoup de quotas : femme, jeune, de l’Est, divorcée sans enfant, et cerise sur le gâteau, fille de pasteur dans le marigot des barons catholiques conservateurs. Elle saura en jouer.

 

Passons sur son ascension ultrarapide et sur le meurtre politique de son mentor Helmut KOHL, qui aurait dû se souvenir qu’on n’est jamais trahi que par ses amis. Quand elle a eu l’opposition en main en 2003, elle a su faire allégeance à l’empire en professant un atlantisme de bon aloi démontré par un soutien à la guerre d’Irak.

 

« L’homme n’est rien d’autre que la série de ses actes », selon HEGEL.

 

Alors, que pensons-nous d’Angela MERKEL ?

Si Mars attaque, « Mutti MERKEL » se fera martienne.  

 

Alexandre ANIZY

Pourquoi protéger le système bancaire ?

Publié le par Alexandre Anizy

Dans un article bien ficelé (le Monde du 7 mai 2009), l’ex banquier Jean PEYRELEVADE expliquait pourquoi il fallait protéger le système bancaire. Nous ne discuterons pas ici de son « orthodoxie économique ».

 

« Sa création [la monnaie, ndAA] est le fait du système bancaire qui en a le monopole, en contrepartie exacte des crédits consentis à l’économie. Le crédit bancaire crée la monnaie. »

Rappelons ici que pour SCHUMPETER, le banquier est l’éphore de l’économie de marché.

 

Face à ce monopole et pour que la confiance demeure, le système bancaire « doit être en toutes circonstances invulnérable », ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Pour restaurer la solidité des banques, il faut revenir à 2 règles.

« La première rappelle que le métier de la banque n’est pas de prendre des risques, mais au contraire de créer de la monnaie sans risque. (…) en un mot de financer le fonds de roulement de l’économie et rien d’autre. »

 

Le risque long (i.e. le besoin des entrepreneurs, le besoin d’investissement) relève de l’épargne déjà constituée, autrement dit de fonds propres.

 

Les risques spéculatifs (les paris sur les prix futurs des actifs) doivent être interdits : « le périmètre de la banque de dépôt doit correspondre à son appellation ».

 

« (…) la seconde règle devrait consister, dès la sortie de crise, à accroître fortement les exigences de fonds propres des banques (…) », en appliquant ce principe : plus le poids d’une banque est important dans l’économie, plus ses fonds propres doivent être élevés (risque systémique).

 

Jean PEYRELEVADE concluait son article en préconisant de revoir de fond en comble les conditions de la création monétaire.

 

 

Soulignons autre chose. Le monde repose sur bien des paradoxes, dont celui-ci : le passif total des banques françaises représente 17 fois leurs fonds propres (dans d’autres pays, c’est pire), alors que les banques interdisent de tels ratios d’endettement aux entreprises industrielles ou commerciales …

 

Alexandre ANIZY

Les banques américaines sont déjà prêtes à se gaver

Publié le par Alexandre Anizy

Le dernier rapport du Fonds Monétaire International (FMI) sur la stabilité financière mondiale apporte de nouveaux éléments d’information.

  • Le montant des pertes du secteur est maintenant estimé à 4.400 milliards de dollars (soit 3.368 milliards d’euros) ;
  • Les pertes sur les actifs européens et américains s’élèvent maintenant à environ 13 % du Produit Intérieur Brut (PIB) de ces 2 zones ; les nouvelles pertes pour 2009 et 2010 sont estimées à 550 milliards de dollars pour les Etats-Unis, 750 milliards pour la zone euro et 200 milliards pour le Royaume-Uni ;
  • Jusqu’à maintenant, ce sont 8.900 milliards de dollars qui ont été fournis aux banques pour leur financement (facilités de prêts, plan d’achats d’actifs, garanties), ce qui ne représenteraient qu’un tiers de leur besoin, puisque le FMI estime leur déficit de refinancement à 25.600 milliards à la fin de 2011.

Il faut sauver le système bancaire (nous commencerons à aborder prochainement des aspects théoriques), même si cela coûte cher. Les Etats le font déjà grâce à l’argent des contribuables.

 

C’est notamment pourquoi les banques américaines ont repris des couleurs au 1er trimestre : les profits sont revenus. Wall Street est enchanté puisque, selon les calculs des spécialistes, 6 des principales banques domestiques ont déjà provisionné 36 milliards de dollars pour les primes.

Normalement, l’orgie se tiendra à la mi-janvier 2010.

 

Alexandre ANIZY

Comme un parachute doré pour Vincent PEILLON le bourgeois prétendant (II)

Publié le par Alexandre Anizy

Lire aussi notre note du 19 novembre 2008.

 

Dans le Monde du 7 avril 2009, nous avons appris que Vincent PEILLON le bourgeois prétendant n’avait « jamais appelé à la crise sociale ». Quel jocrisse le prétendait ? Personne.

 

Pour ce monsieur, « la grande affaire du XXIème siècle sera la construction d’un ordre public international pour accompagner la mondialisation économique. » [C’est nous qui soulignons]

Il aurait pu parler du réchauffement climatique, des désastres humains probables dus aux famines, aux pénuries d’eau, etc. … Eh bien non ! Ce qui compte, c’est l’accompagnement du monde économique actuel. Penser au bien de l’oligarchie est un signe d’honorabilité.

Car « le combat n’est pas de moraliser le capitalisme, mais d’édicter des règles, assorties de sanctions », dit-il.

N’est-ce pas ce qu’ont fait tous les gouvernants jusqu’à ce jour ?

 

Pour Vincent PEILLON le bourgeois prétendant, si le Parti Socialiste est inaudible, c’est parce qu’ « il n’a toujours pas surmonté l’échec du 21 avril 2002 ».

En guise de nouvelle hypothèse, nous soumettons un proverbe japonais au philosophe picard ayant bénéficié d’un parachutage en or en région PACA pour les élections européennes : le poisson pourrit par la tête.  

 

Alexandre ANIZY

La route avec Cormac Mc CARTHY

Publié le par Alexandre Anizy

Comme nous revenions de Boston par la route, nous fîmes un arrêt à Providence, dans le Rhode Island. La curiosité nous guidait et non pas le hasard : autrefois, nous recevions de cette ville des composants d’une filiale de la multinationale pour laquelle nous bossions. C’était donc un dimanche. Hors du centre-ville, les rues semblaient désertes. Nous finîmes par dénicher un bar ouvert. Il y régnait une ambiance de buffet de gare, et ce n’est pas avec notre putain d’accent français qu’on allait décoincer le prolétaire américain …

Inutile de vous dire que nous ne nous éternisâmes pas.

 

« La route » (éditions de l’Olivier, février 2008, 245 pages, 21 €) de Cormac McCARTHY, né à Providence, nous parle d’une quête, celle d’un père et de son fils après l’apocalypse. La planète est dévastée, le genre humain a replongé dans la barbarie. L’Autre est pire qu’un ennemi : un festin. Ils marchent vers le sud à la recherche des gentils, fuyant les chemins dès qu’un bruit ou la trace d’un étranger apparaissent. De la civilisation, comme de l’humanité, il ne reste rien. Retour à la préhistoire, en quelque sorte.

L’Homme n’aurait donc rien appris.

 

Alexandre ANIZY

La marche au canon de Jean MECKERT

Publié le par Alexandre Anizy

Revoilà Jean MECKERT !

(lire la note du 29 juin 2008 relative à son premier roman, « les coups »)

Avec « la marche au canon » (éditions Joëlle LOSFELD, mars 2005, 105 pages, 8,50 €), comme ce titre le suggère ironiquement, il nous parle de la guerre, enfin, de la « drôle de guerre ». Un lecteur snobinard ne se portera que vers Jean-Paul SARTRE et ses « carnets de guerre – novembre 1939/mars 1940 » (Gallimard, mai 1983, 432 pages, 90 FRF), pour avoir un récit calme et reposé de l’aventure (le jeune JPS appréciait aussi Pardaillan de Michel ZEVACO) ; pourtant, s’il se tournait vers MECKERT, c’est du brut qu’il obtiendrait : l’humanité dans sa simplicité.

L’incipit donne le ton :

« Un jour, le canon a grondé. Un premier coup a secoué l’horizon. De tressautement local en pâleurs concentriques, on nous a dit : c’est la guerre !

Immédiatement et sans délai, je suis parti à la guerre. Il me fallait des allures de petit courage. Elle avait des lettres, la bonne guerre, des lettres hautes dans le journal. On avait fait sa publicité. C’était quelqu’un, la guerre aux lettres hautes. On était badaud, bon badaud moral. On allait voir la guerre. » (p.11)

 

Mais, en fait de guerre, c’est plutôt l’attente, le désœuvrement, la vinasse, les embrouilles de caserne, les transports en wagons à bestiaux aménagés pour la troupe, auxquels nous convie Augustin Marcadet, l’antihéros de cette non-bataille. 

« On parlait aussi chacun de soi, on faisait de la politique vague et générale. On causait de la resquille et des perms, on bouchait des trous, on bouffait du sous-off. » (p.20)

De l’effondrement général, Marcadet ne connaîtra que la fuite forcément pitoyable d’une armée en déroute, avec déjà un avant-goût de la rudesse à l’égard de la population civile.

« J’avais perdu tout ce qui faisait de moi un homme ! On m’avait mis en guerre contre des bombes, contre des balles, contre des chars blindés qui avaient foncé sur moi !

Je n’avais rien vu que des éclaboussures. Rien vu ! Rien ! De toute cette guerre immonde où l’on pouvait me tirer comme un simple gibier, où l’on m’avait visé à balle, bombardé et chargé au monstre blindé, je n’avais rien vu et je n’avais rien à raconter. Rien ! » (p.101)

Il y a du Bardamu chez ce Marcadet.

 

Alexandre ANIZY

Sornette d'Amos OZ

Publié le par Alexandre Anizy

Comment épargner son argent et ne pas gâcher sa journée ?

En ignorant « Vie et mort en quatre rimes », sornette d’Amos OZ (Gallimard, décembre 2007, 132 pages, 13,50 €).

 

La médiocrité du produit égale la vacuité de celui de Karine TUIL.

 

Alexandre ANIZY

Quelle TUIL !

Publié le par Alexandre Anizy

En lisant « la domination » (Grasset, août 2008, 231 pages, 16,50 €), nous nous interrogions sur les motivations de l’auteur, Karine TUIL, puisque la vacuité et la prétention de ce livre sont incommensurables.

Qu’il nous soit tombé entre les mains, quelle déveine !

 

Alexandre ANIZY